Les travailleurs de la santé de
l'Ontario défendent leur droit à
des conditions de travail sécuritaires
Les infirmières prennent la parole
Alors qu'il y a eu au moins cinq décès dus à la
COVID-19 et plus de 3 000 travailleurs
de la santé infectés en Ontario, la présidente de
l'Association des infirmières et infirmiers de
l'Ontario (AIIO), Vicki McKenna, a dit que « la
planification en matière de pandémie et les
principes pour contrer l'infection n'ont pas été
mis en oeuvre assez rapidement » en Ontario.
McKenna a dit que l'AIIO avait mis le gouvernement
ontarien en garde dès janvier que des années de
manque de personnel avaient rendu les résidences
de soins de longue durée vulnérables à la pandémie
de la COVID-19.
Après l'apparition du premier cas en Ontario, les
syndicats, les défenseurs des aînés et les experts
en soins de longue durée ont averti le ministère
de la Santé et des Soins de longue durée des
risques. « Ils ont écouté, mais n'ont pas
agi », a dit McKenna. C'est seulement lorsque
des cas positifs ont commencé à éclore dans les
soins de longue durée que la lumière s'est
allumée... et que les regards se sont tournés vers
les soins de longue durée, a-t-elle ajouté.
Alors que les
gouvernements prétendent qu'ils n'avaient pas de «
manuel d'instructions » pour envisager les
éclosions dans les résidences pour aînés, McKenna
affirme qu'au contraire, il y en avait plusieurs,
dont des « plans fédéraux et provinciaux pour
faire face à la pandémie, des rapports post-SRAS
et des directives pour le contrôle et la
prévention des infections — minutieusement
élaborés en vue de faire face à la prochaine
pandémie inévitable ».
L'AIIO dénonce aussi la politique gouvernementale
sur la réutilisation des masques et
l'approvisionnement en masques inadéquats. Santé
Ontario a avisé ses employeurs de recueillir les
masques N95 usagés et les masques chirurgicaux et
de les garder dans des sacs pour matières
infectieuses à des fins possibles de
réutilisation. L'AIIO conseille à tout travailleur
de la santé qui met un N95 dans un contenant à des
fins possibles de réutilisation de faire attention
de ne pas se contaminer lui-même. Aussi l'AIIO
affirme qu'aucune preuve scientifique définitive
ne vient appuyer la réutilisation des masques N95.
« Nous avons avisé le gouvernement que, jusqu'à ce
qu'il y ait des preuves scientifiques claires sur
la sécurité de ces mesures, l'AIIO ne prendra pas
en compte ces options sans preuve scientifique
claire que ces masques respectent les normes
d'utilisation sécuritaire dans un contexte de
soins de santé. »
Des masques de coton réutilisables sont aussi
offerts aux infirmières et aux professionnels de
la santé. Encore une fois, l'AIIO avise que
l'efficacité des masques de coton n'est pas
prouvée et pourrait même mettre l'utilisateur à
risque. « Le meilleur conseil que l'on puisse
donner est de respectueusement refuser ces masques
faciaux faits de coton. Nous recommandons
fortement de continuer d'utiliser uniquement
l'équipement de protection individuel
approuvé. »
Le refus par les autorités gouvernementales de
prendre les mesures requises pour protéger la
santé des travailleurs en première ligne a forcé
l'AIIO à prendre des mesures juridiques. Par
exemple, le syndicat a engagé une procédure
d'injonction de « dernier recours » contre
quatre résidences pour aînés où plus de 70
résidents sont décédés. Parmi les résidences
nommées, il y en a trois dont le propriétaire est
Rykka Care Centres Group — Centre de soins
Eatonville à Toronto, le Centre Anson Place à
Hagersville et le Centre de soins Hawthorne Place
à North York. Une demande distincte a été faite
contre Henley Place, géré par Primacare Living
Solutions, situé à London.
Le juge de la Cour
supérieure de l'Ontario Edward Morgan a tranché en
faveur de l'AIIO et a exigé que les quatre
résidences ontariennes de soins de longue durée
laissent les infirmières faire preuve de leur «
jugement professionnel » pour déterminer ce
qu'elles jugent convenable comme ÉPI. Il a rejeté
les arguments juridiques défendus par la chaîne de
résidences pour aînés comme quoi les infirmières
et les autres membres du personnel médical
travaillant auprès des patients atteints de la
COVID-19 dans les résidences de longue durée
représentaient leurs « propres intérêts personnels
étroits », alors que les résidences de soins
de longue durée entre des mains privées
représentent les « intérêts larges, basés dans la
communauté ».
Les résidences de soins de longue durée doivent
maintenant suivre les directives du médecin
hygiéniste en chef de l'Ontario, la convention
collective de l'AIIO et les lois sur la santé et
la sécurité au travail touchant à l'accès des
infirmières aux ÉPI, à la communication, aux
tests, à l'entretien ménager, au nombre du
personnel, au regroupement des résidents et au
confinement. La présidente de l'AIIO Vicki McKenna
dit : « Les infirmières de soins de longue
durée et les professionnels de la santé tentent
désespérément d'arrêter la propagation de la
COVID-19 et cette décision oblige les employeurs à
travailler en coopération avec l'AIIO pour
atteindre cet objectif. »
Cet article est paru dans
Numéro 34 - Numéro 34 - 14 mai 2020
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Les travailleurs de la santé de
l'Ontario défendent leur droit à : Les infirmières prennent la parole
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