Plaintes en matière de santé et de sécurité et refus de travailler liés à la COVID-19 en Ontario : Lettre au ministre du Travail
- Syndicat des Métallos -
Le 23 avril 2020
Monte McNaughton
Ministre du Travail, de la Formation et du
Développement des compétences de l'Ontario
Ronald Kelusky
Directeur général de la prévention et
sous-ministre adjoint au ministère du Travail, de
la Formation et du Développement des compétences
de l'Ontario
Messieurs,
En tant que
dirigeant élu de 85 000 membres du Syndicat des
Métallos en Ontario, je vous écris pour vous
demander de clarifier de toute urgence le rôle du
ministère du Travail en cette période très
périlleuse dans les lieux de travail de l'Ontario.
Nos membres travaillent dans tous les secteurs de
l'économie, y compris les secteurs jugés
essentiels, comme les soins de santé,
l'exploitation minière et la production
industrielle.
Nous sommes inquiets de la façon dont les
inspections se déroulent dans les lieux de
travail, en particulier lorsque les travailleurs
exercent leur droit de refuser un travail
dangereux ou qu'ils déposent des plaintes
concernant la sécurité en milieu de travail dans
le contexte actuel de la pandémie de
COVID-19.
Le nombre inquiétant de rapports d'inspection que
nous avons reçus montre que les enquêtes ne se
déroulent pas sur place, mais plutôt par téléphone
ou même par vidéo. De plus, il semble qu'on
s'attende à ce que les processus internes du lieu
de travail avec les employeurs et le syndicat
suffisent en quelque sorte, sans ordres ni
application de tels ordres.
Pouvez-vous clarifier si votre ministère ordonne
que les inspections et les enquêtes dans les lieux
de travail soient effectuées sans inspections
physiques des lieux et sans ordres écrits en vue
de rectifier les problèmes? Si tel est le cas,
notre syndicat et ses membres considèrent qu'il
est inacceptable que ces derniers soient tenus
d'aller travailler, possiblement sans équipement
de protection individuelle (EPI) adéquat, sans
distanciation sociale et sans protocoles
garantissant leur santé et leur sécurité. Les «
lignes directrices » du ministère de la Santé sont
souvent insuffisantes et ne sont pas
nécessairement appliquées.
Si un lieu de travail est jugé trop dangereux
pour qu'un inspecteur puisse y exercer ses
fonctions, comment se fait-il que les
travailleuses et travailleurs eux-mêmes soient
censés s'y rendre? Faire appel au ministère du
Travail est généralement le dernier recours pour
celles et ceux qui ne peuvent obtenir ni soutien
ni résolution dans le cadre du processus mixte
interne en matière de santé et de sécurité.
Notre syndicat appuie les inspecteurs du
ministère du Travail sans réserve. Je sais que les
inspecteurs veulent faire ce qu'il faut pour
protéger tous les travailleurs et qu'ils
s'acquittent de leurs tâches comme le prévoit la Loi sur la santé et
la sécurité au travail.
Je tiens aussi à vous rappeler que nous vivons
une terrible épidémie à l'heure actuelle et qu'au
moins un décès est survenu à l'usine de
transformation de viande Cargill de High River, en
Alberta, où une inspection par le biais de « Face
Time » a permis à l'usine d'obtenir une note de
conformité alors même que la maladie se propageait
sur la chaîne de production, où les travailleurs
se trouvaient à proximité immédiate les uns des
autres.
Je vous demande de répondre à cette demande de
clarification au plus tard le mardi 28 avril, qui
est le Jour de deuil national des travailleurs
tués ou blessés (et maintenant, infectés) au
travail.
Espérant recevoir promptement une réponse à ma
demande, je vous prie d'agréer, Messieurs,
l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Le directeur du
District 6,
Syndicat des Métallos,
Marty Warren
Cet article est paru dans
Numéro 26 - 27 avril 2020
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Plaintes en matière de santé et de sécurité et refus de travailler liés à la COVID-19 en Ontario : Lettre au ministre du Travail - Syndicat des Métallos
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