La Rapporteure spéciale des Nations unies dit que le logement est la première ligne de défense contre la COVID-19

Le 18 mars, Leilani Farha, la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à un logement convenable, a publié sur le site de l'organisation un article dans lequel elle mentionne les responsabilités des gouvernements et des États pour enrayer la pandémie. Ils doivent, notamment :

« cesser toutes les expulsions ; fournir un logement d'urgence avec des services pour celles qui sont touchées par le virus et doivent être isolées ; veiller à ce que l'application de mesures de confinement n'entraîne pas de sanctions à l'encontre de quiconque en raison de son statut de logement ; fournir un accès égal aux tests et aux soins de santé ; et fournir un logement adéquat qui peut nécessiter la mise en oeuvre de mesures extraordinaires, y compris l'utilisation de logements vacants et abandonnés et de locations disponibles. »

Pour les personnes confrontées à des pertes d'emplois et à des difficultés économiques, l'experte appelle les États à fournir une aide financière directe ou différer les paiements des loyers et d'hypothèques ; promulguer un moratoire sur les expulsions pour arriérés ; introduire des mesures de stabilisation ou de réduction des loyers ; et, au moins pendant la durée de la pandémie, suspendre les coûts des services publics et les suppléments.

Elle a aussi souligné le danger que peuvent causer les intérêts privés dans la lutte contre la COVID-19 : « Des mesures sont mises en place et des ressources importantes sont allouées pour atténuer le ralentissement économique causé par COVID-19, comme la baisse des taux d'intérêt. Il existe un risque que de telles mesures permettent aux acteurs financiers mondiaux d'utiliser la pandémie et les malheurs de beaucoup pour dominer les marchés du logement sans tenir compte des normes des droits de l'homme, comme ils l'ont fait au lendemain de la crise financière de 2008 [...] Les États doivent empêcher les pratiques prédatrices des investisseurs institutionnels dans le domaine de l'immobilier ».

Elle conclut en disant « En garantissant l'accès à des logements sûrs et à un assainissement adéquat, les États protégeront non seulement la vie de ceux qui sont sans abri ou vivant dans des établissements informels, mais aideront à protéger la population mondiale dans son ensemble en aplatissant la courbe du COVID-19. »


Cet article est paru dans

Numéro 22 - 17 avril 2020

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