Un appel à une action immédiate pour loger tous les résidents de la Colombie-Britannique non logés

Des organisations qui défendent les sans-abri et les personnes les plus vulnérables face à la pandémie de la COVID-19 ont écrit au gouvernement et aux ministres du gouvernement de la Colombie-Britannique, au Groupe de travail sur le logement et les résidents vulnérables de la Colombie-Britannique, aux maires et conseillers de la province, et à la médecin hygiéniste en chef de Colombie-Britannique, Bonnie Henry, le 9 avril. Les auteurs de la lettre y présentent leurs revendications pour la fourniture d'un logement à « tous les résidents sans logis et mal logés de Colombie-Britannique ».

La lettre se lit en partie :

« Nous écrivons pour demander une action immédiate afin de faire face à la menace que représente la COVID-19 pour les personnes non logées et mal logées de Colombie-Britannique.

Les actions importantes qui ont été faites jusqu'à maintenant ne sont pas suffisantes pour protéger la santé et la sécurité des résidents qui ne sont pas capables d'appliquer la distanciation physique et l'auto-isolement par manque d'un logement autonome.

« La Rapporteure spéciale de l'ONU sur le droit à un logement adéquat qualifie le refuge que procure un logement de « première ligne de défense » face à la COVID-19. Les directives de la Santé publique à l'échelle du Canada indiquent clairement que « rester à la maison » est le principal moyen de protéger la santé individuelle et publique pendant cette pandémie. Comme vous le savez, ces directives sont impossibles à suivre pour ceux qui se sont vu refuser l'accès à un logement, un revenu et au réseau d'appui social. »

Parlant des actions que le gouvernement provincial a prises jusqu'à maintenant, les activistes indiquent que « depuis le début de cette urgence, le gouvernement de la province n'a acquis que 900 espaces pour des gens non logés pour qu'ils observent une distance physique, s'isolent ou vivent leur quarantaine, alors que nous savons qu'il y a au moins 7 655 personnes non logées en Colombie-Britannique. En plus, le gouvernement provincial reconnaît 'qu'un plus grand nombre de chambres ont été identifiées' mais qu'il les utilisera seulement 'si un besoin est identifié par les autorités de la santé'. Il est inconcevable que tout logement d'urgence soit gardé en réserve pendant ces moments critiques. » Les activistes réclament une action rapide pour loger tout résidant non logé ou mal logé de Colombie-Britannique.

Des activistes se sont emparés d'un centre communautaire de Surrey pour mettre en lumière le besoin que des immeubles publics soient utilisés pour les sans-abri.

La lettre demande spécifiquement à Selima Robinson, la ministre des Affaires municipales et du Logement, de même qu'au premier ministre et aux maires et conseillers de la province de « prendre action de manière décisive pour loger de manière adéquate les sans-abri qui vivent dans la rue, dans des campements, des refuges, des maisons de chambre mal entretenues et dans des logements surpeuplés dans des réserves ». Les auteurs soulignent que « ceux qui vivent dans des campements, dans des logements inadéquats comme les maisons de chambre, des refuges et dans la rue en Colombie-Britannique ont été abandonnés à leur sort jusqu'à maintenant. La peur, la colère, la panique et la mésinformation se sont installées. Nous vous demandons de prendre action de manière décisive en Colombie-Britannique et à Vancouver en mobilisant toutes les ressources disponibles afin que les personnes les plus vulnérables dans nos communautés ne succombent pas à la COVID-19. Un leadership sans compromis sur la question de l'itinérance est quelque chose de plus critique que jamais. Nous vous appelons à ne pas faillir à la tâche en ce qui concerne les résidents non logés de Colombie-Britannique. »

La lettre indique que les autorités provinciales et municipales ont le pouvoir « d'acquérir et de faire usage de la propriété publique et privée requise pour prévenir la propagation de la COVID-19 », mais que ces pouvoirs « ne sont pas utilisés comme ils devraient l'être pour permettre aux personnes non logées ou logées de manière inadéquate d'observer une distanciation physique, de s'isoler ou de vivre une quarantaine en ce moment. Il est temps de mener l'action urgente décisive que permet la législation et de réquisitionner les logements nécessaires. [...] La seule approche qui est adéquate et basée sur les droits humains est celle qui rend possible une réelle distanciation physique, l'auto-isolement et l'accès aux conditions sanitaires que nos hauts fonctionnaires de la santé demandent d'urgence de tout citoyen. Les maisons de chambre surpeuplées et les refuges de type 'boîtes à microbes' avec salles de bain et douches communes, ne permettent pas les mesures sanitaires adéquates et mettent en péril les occupants et les travailleurs. Retirer les personnes des refuges surpeuplés et du parc de logements une fois qu'elles ont développé des symptômes est trop peu, trop tard, et mine les droits et la sécurité individuels et publics. »

La lettre appelle tous les niveaux de gouvernement à agir rapidement et de manière décisive, y compris par les actions suivantes :

« Fournir des chambres d'hôtel, de motel ou d'autres chambres isolées, avec toilettes, douches, lavabos et lits pour chaque personne qui souhaite quitter la rue, les campements, les refuges et les logements inadéquats, y compris les chambres pour personne seule et les logements surpeuplés dans les réserves, et commencer la planification à long terme du logement pour tous ceux qui sont logés temporairement.

« Faire en sorte que le nombre d'unités tient compte du trop-plein de femmes, de personnes transgenre et non conformes au genre, et d'enfants qui fuient la violence domestique durant la COVID-19 ; de travailleurs étrangers temporaires et autres qui ont un statut d'immigration précaire ; de ceux qui pourraient être libérés des centres de détention surpeuplés et dangereux pendant cette période.

« Livrer trois repas sains par jour dans chaque chambre pour permettre aux personnes d'observer la distanciation physique et de s'isoler tel que requis.

« Livrer l'approvisionnement sécuritaire nécessaire, y compris l'alcool, à toute personne qui en a besoin quotidiennement.

« Fournir les services de nettoyage réguliers et l'accès aux fournitures d'hygiène tel que requis.

« Fournir des équipements de protection individuelle (ÉPI), de la formation et des mesures de sécurité adéquates à tout le personnel de soutien des hôtels, des services sociaux et à d'autre personnel de soutien qui travaille pour appuyer les membres de la communauté hébergés dans le parc d'hôtels.

« Pour ceux qui ne peuvent pas emménager dans ces endroits, que ce soit parce qu'il n'y a pas de refuges suffisants ou parce que le refuge disponible ne correspond pas à leurs besoins, aider les gens à se « créer un espace » dans les parcs et les espaces verts vides dans l'ensemble de la province sans risquer d'être déplacés ou persécutés. »

La lettre est signée par :

Leslie Varley, directrice générale, Association des centres d'amitié autochtones de la Colombie-Britannique
Viveca Ellis, organisatrice communautaire par intérim pour la Coalition pour la réduction de la pauvreté en Colombie britannique
Fiona York, coordinatrice du Projet d'action communautaire Carnegie
Anna Cooper, avocat-conseil sur les questions d'itinérance pour la Société juridique Pivot


Cet article est paru dans

Numéro 22 - 17 avril 2020

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