Le droit au logement durant la pandémie

Un logement décent et abordable est une nécessité pour assurer la sécurité et la santé de tous

Lors du point de presse quotidien du 25 mars du premier ministre Legault, il a abordé la question de la date de paiement des loyers du 1er avril. Il s'était dit ouvert à réfléchir rapidement à des solutions pour les ménages qui peinent à payer leur épicerie et qui s'inquiètent de l'échéance du paiement de loyer. Il a demandé aux locataires de s'assurer de contacter les propriétaires pour prendre un arrangement, et à ces derniers « de faire preuve de compréhension ».

Ce n'est pas un secret qu'avant même la pandémie, le manque immense de logements abordables, salubres et accessibles était criant dans de nombreuses villes du Québec. Depuis des années, les organismes de défense du droit au logement informent du faible taux de disponibilité, de l'abandon de la construction de logements sociaux par les gouvernements. Près de 457 500 ménages locataires consacrent déjà plus que la norme de 30 % de leurs revenus au loyer, dont 195 645 y consacrent plus de 50 %. Avec la pandémie, une perte d'emploi pourrait les mener à la rue.

La déclaration du premier ministre n'a contribué en rien à répondre aux organismes et aux familles qui demandent des arrangements concrets quant au paiement des loyers. Cette question ne peut être laissée à la bonne ou mauvaise volonté des propriétaires de logements. Sachant qu'une grande partie des logements à Montréal, entre autres, appartient à des grandes firmes immobilières privées, dont les propriétaires ne peuvent être rejoints et dont la seule personne à qui un locataire peut parler est souvent un concierge qui applique les directives, la réponse du gouvernement doit être tout autre. Dans le contexte de la pandémie, de la période de confinement et des pertes massives d'emplois, il doit y avoir des mesures nationales pour ne laisser personne à lui-même, et qui protègent tous les locataires du Québec. Il s'agit de prendre responsabilité pour que personne n'ait à mettre sa santé à risque à cause de difficultés de paiement ou d'avoir à choisir entre nourrir sa famille, la soigner ou payer son loyer.

Avoir un logement décent, salubre et abordable fait partie des conditions de vie nécessaires pour être capable de prendre soin de sa famille et de ses enfants. Lorsque plus de 30 % des revenus sont engouffrés pour payer un loyer, cela rend les conditions de vie insoutenables.


Cet article est paru dans

Numéro 22 - 17 avril 2020

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Le droit au logement durant la pandémie: Un logement décent et abordable est une nécessité pour assurer la sécurité et la santé de tous


    

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