Les travailleurs des lignes
aériennes
Les agents de bord d'Air Canada demandent que la sécurité soit la priorité
- Garnet Colly -
Dans son bulletin du 22 mars, la composante
d'Air Canada du Syndicat des employés de la
fonction publique (SCFP) a demandé que
l'ensemble des équipements personnels de
protection (ÉPI) soit fourni aux agents de bord.
Le syndicat souligne qu'après des mois d'appels
à l'augmentation des équipements de protection
individuelle à bord et les efforts courageux des
membres qui ont défendu leurs droits, Air Canada
va maintenant fournir un respirateur N95 par
membre d'équipage.
On lit dans le
bulletin : « Le syndicat demande que l'employeur
fournisse aux équipages toute la panoplie
d'équipements de protection personnelle
nécessaire pour effectuer leurs tâches en toute
sécurité et ce faisant, prendre soin de nos
clients en :
« assurant que les instructions réglementaires
sur l'ajustement des masques sont adéquatement
transmises et que les masques N95 sont de la
bonne taille afin que nos membres bénéficient
d'une protection maximale ;
« offrant des occasions de formation sur place
destinée à aider les employés à comprendre ce
qu'il faut faire et ce qu'il faut éviter
lorsqu'on met et qu'on retire ces équipements de
protection personnelle ;
« proposant des explications claires sur les
circonstances dans lesquelles les masques N95
assurent une protection maximale. »
Les travailleurs demandent aussi qu'Air Canada
fournisse « les équipements additionnels de
protection universelle qui sont essentiels à une
pleine protection — en plus de ce qui est
contenu dans les trousses de protection
universelle — incluant des visières
additionnelles et des sarraus à manches longues
qui sont utilisés par les professionnels de la
santé lorsqu'ils sont en contact étroit avec des
personnes soupçonnées d'être atteintes d'une
maladie contagieuse ».
Le bulletin poursuit : « Le syndicat est d'avis
que ces équipements de protection personnelle
devraient TOUJOURS faire partie de la trousse de
base des équipements de protection personnelle
disponible à bord des appareils, de façon à ce
que nous n'ayons plus jamais à nous mettre à
risque pendant des semaines. Nous ne devons
JAMAIS PLUS ignorer ce danger. »
En ce qui concerne le problème de la
distanciation sociale à bord des avions, le
syndicat cite une décision de Transports Canada
au sujet de la pratique d'Air Canada visant à
demander aux agents de bord de se tenir en
étroite proximité avec les passagers pendant la
pandémie. La décision a été prise à la suite
d'une enquête sur de multiples refus de travail.
La décision stipule :
« En cette période de pandémie de COVID19,
exiger des agents de bord qu'ils soient
fréquemment en contact étroit avec les passagers
afin d'assurer le service régulier, alors qu'ils
n'ont aucune possibilité de distanciation
sociale constitue une menace sérieuse pour leur
santé.
« Par conséquent, NOUS VOUS ENJOIGNONS, PAR LA
PRÉSENTE, conformément au paragraphe 145 (2) (a)
du code canadien du travail Partie II, de mettre
fin immédiatement à l'activité qui constitue un
danger. »
Au 31 mars, le président de la section du SCFP
d'Air Canada, Wesley Lesosky, a déclaré à la CBC
que les travailleurs « n'ont toujours pas de
masques N95 bien ajustés, nous n'avons pas de
gants bien ajustés et nous n'avons pas de choses
comme des jaquettes protectrices à manches
longues jetables qui devraient être mises à la
disposition de nos équipages. » S'adressant au Huffington Post,
Lesosky a noté que les travailleurs sont dans
une « situation très stressante parce que nous
ne sommes pas formés pour une pandémie. Nous
sommes formés pour nous occuper de quelqu'un qui
montre des signes de grippe ou comment effectuer
les premiers soins primaires, mais nous ne
sommes pas formés sur la façon de passer par une
phase d'isolement dans un avion. Nous n'avons
pas d'endroit où placer les gens. ».
Dans son bulletin du 23 mars, la composante
d'Air Canada exprime sa préoccupation du fait
que les Chefs du service à bord (OSBM) et les
Mentors sont toujours présents à bord de leurs
avions. Ils sont du personnel qui est engagé par
Air Canada pour soi-disant appuyer les membres
des équipages mais qui, en réalité, s'interpose
dans leur travail et n'assure aucun rôle
fonctionnel à bord.
Le bulletin dit : « Que peuvent-ils offrir que
les membres expérimentés du personnel de cabine
ne sont pas en mesure d'offrir ? Pourquoi
voudrions-nous en ce moment qu'ils interagissent
avec nos clients ? Nous devrions nous concentrer
sur le bien-être des uns et des autres, limiter
les contacts et nous préoccuper de sécurité,
d'abord et toujours. Ce n'est pas le moment
d'augmenter le nombre de membres des équipages,
d'ajouter une « aide » non nécessaire à bord et
sur les lieux d'escale. C'est le moment de
mettre fin à ce programme et d'aller de l'avant
avec ce que nous faisons le mieux, assurer LA
SÉCURITÉ. [...] D'un point de vue pratique, il
est insensé de faire voyager les OBSM dans
l'ensemble du système afin qu'ils offrent un
soutien à des membres qui sont actuellement
confrontés à des compressions massives de
personnel, alors qu'ils n'assurent aucun rôle
fonctionnel à bord. Nous continuerons à
expliquer dans des termes très clairs à la
Société pourquoi, dans les circonstances
actuelles, il serait plus sage de remettre en
question le programme des OBSM. »
Un autre problème auquel sont maintenant
confrontés les employés d'Air Canada est
l'annonce faite le 30 mars par la compagnie
qu'elle mettra à pied 15 200 travailleurs
syndiqués et 1 300 gestionnaires en avril et
mai, citant des annulations de vols causées par
la pandémie de la COVID-19.
Cet article est paru dans
Numéro 16 - 1er avril 2020
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Aériennes: Les agents de bord d'Air Canada demandent Que la sécurité soit la priorité - Garnet Colly
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