Le gouvernement ontarien semble en voie de procéder à d'autres changements, qu'il présente comme des concessions de sa part aux syndicats pour qu'ils mettent fin à leur mouvement de grève. Le 3 mars, le ministre de l'Éducation Stephen Lecce a tenu une conférence de presse où il a présenté comme des « concessions » de nouveaux changements arbitraires aux mesures imposées par le gouvernement. Ces changements qui ont été faits sans qu'ils soient négociés avec les syndicats comprennent : - augmentation de la taille moyenne des classes
à 23 :1, de la 9e à la 12e
année En plus de démontrer que les grèves des enseignants et des travailleurs de l'éducation ont forcé le gouvernement à trouver de nouvelles manoeuvres pour imposer son programme, les plus récentes annonces du gouvernement ont montré une fois de plus qu'un de ses objectifs principaux est de maintenir que les enseignants et les travailleurs de l'éducation n'ont pas le droit de négocier leurs salaires et leurs conditions de travail qui sont les conditions d'apprentissage de leurs étudiants. Même lorsqu'il opère une certaine retraite, le
gouvernement essaie d'imposer son contrôle
unilatéral sur la prise de décision et sur la
direction de l'éducation en excluant les
travailleurs de l'éducation, les étudiants, les
parents et les autres Ontariens préoccupés par la
question. Lecce a fait son annonce quelques jours à peine après que le gouvernement a eu à faire face à une contestation de son annonce arbitraire d'il y a un an sur les changements de la taille des classes de la part de l'Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA). L'OECTA a déclaré que le gouvernement ne négocie pas de bonne foi en imposant des changements à la réglementation au lieu de les négocier avec ceux qui vont devoir travailler en étant régis par eux. Il est clair que les nouveaux changements arbitraires constituent une déclaration que le gouvernement n'a pas besoin de négocier, et un signal au président de la Commission des relations de travail de l'Ontario (CRTO), qui pilote le dossier, qu'il doit affirmer la volonté du gouvernement. Le gouvernement a parlé à plusieurs reprises de consultations publiques qu'il a tenues avant ses annonces du 15 mars 2019 pour prétendre avoir un mandat pour tous ses changements antisociaux. Ironiquement, le gouvernement a tenu à garder complètement secret le contenu de ces consultations. Une fois que les résultats ont été finalement révélés, grâce à la contestation de l'OECTA devant la CRTO, ils ont illustré à quel point le gouvernement a menti en prétendant avoir agi en respectant ce que les parents lui ont dit pendant les consultations. Les résultats de ces consultations démontrent qu'en dépit de tous les efforts du gouvernement, il n'a pas été capable de détruire l'opinion publique, qui considère l'augmentation de la taille des classes et l'apprentissage électronique obligatoire comme des attaques contre la société et en particulier contre les jeunes. Maintenant, au lieu de reculer et de respecter l'opinion publique, le gouvernement essaie de détourner l'attention de ce qui a été révélé en faisant d'autres annonces arbitraires. Il est clair que ces annonces sont une réponse du gouvernement à la crise qu'il a lui-même créée. Il pense qu'une campagne de relations publiques va lui permettre d'éviter la réalité. Avec ces modifications mineures à ses attaques initiales contre l'éducation, le gouvernement cherche à cacher son programme qui vise à saper l'éducation. Par exemple, sa proposition de permettre aux parents de ne pas inscrire leurs enfants à l'apprentissage électronique cache un recours à un plan B, qui est d'imposer l'apprentissage électronique par le biais du nombre et du type de classes qui seront financées. Cela va obliger les conseils scolaires à offrir plus de cours d'apprentissage électronique lorsque la taille moyenne des classes atteint 35 élèves pour un enseignant. Les parents auront alors le « choix » de ne pas inscrire leurs enfants à l'apprentissage électronique obligatoire mais de se trouver dans une situation où les cours que leurs enfants veulent ou doivent suivre pour obtenir leur diplôme ne seront plus offerts dans une salle de classe. Cette méthode d'utiliser son contrôle sur le financement pour forcer les conseils scolaires à s'engager plus à fond dans l'apprentissage électronique a été révélée par le Toronto Star comme étant le plan A initial du gouvernement, présenté maintenant comme une « concession » sous la forme d'un plan B. En ce qui concerne sa prétention qu'il maintient la moyenne de taille des classes actuelles en instaurant le 23 :1, cela masque également ce que le gouvernement est réellement en train de faire. Le gouvernement a démontré pendant les négociations qu'il veut éliminer les plafonds locaux de taille des classes dans un certain nombre mais pas dans toutes les conventions collectives. En augmentant la moyenne de la taille des classes à 23 :1 l'année prochaine sans faire du 23 :1 la limite maximum de la taille des classes, le gouvernement ne fait que poursuivre ce qu'il a fait depuis le 15 mars 2019. Cette moyenne n'a rien à voir avec l'établissement d'un plafond de la taille des classes individuelles. C'est seulement si on établit un plafond de la taille des groupes qu'on peut prévenir la manipulation des moyennes. En maintenant des tailles de groupes qui sont tantôt petits ou grands mais qui ensemble respectent la taille moyenne requise de 23 :1 à l'échelle des conseils scolaires, on bafoue les efforts et l'aspiration de maintenir la taille des classes dans les limites d'un nombre maximum d'étudiants, lequel fait l'objet d'un accord. Enfin, la réintroduction d'un fonds négocié dans le passé et appelé « Fonds pour les priorités locales », sous le nouveau nom « Appui au fonds pour les étudiants », masque le fait que les syndicats de l'éducation ont lutté pour cette initiative et l'ont remportée et exerçaient un certain contrôle sur elle. Les enseignants et leurs syndicats voulaient ainsi dédier ce fonds à l'appui des étudiants les plus vulnérables et ayant des besoins spéciaux par l'engagement d'aides-enseignants, de personnel travaillant auprès des enfants et des jeunes et d'autre personnel de soutien qui sont au coeur de l'éducation spécialisée. L' « Appui au fonds pour les étudiants » élimine tout rôle des syndicats et des enseignants dans les décisions sur le déploiement de ces fonds. Les conseils scolaires pourront donc les utiliser comme bon leur semble, sans nécessité aucune de négocier cette question avec ceux qui fournissent l'éducation. La résistance des enseignants et de tous les travailleurs de l'éducation est le facteur principal qui force le gouvernement à modifier ses tactiques dans sa campagne de relations publiques. Les relations publiques ne sont pas de la politique. Telles que pratiquées par le gouvernement actuel, elles sont une forme de manipulation dont l'objectif est de désinformer l'opinion publique qui existe et de présenter le noir pour le blanc. C'est l'art des coins sombres, qui semble être la profession de ce gouvernement ontarien et de son ministre de l'Éducation. Cependant, aussi futé que le ministre puisse paraître, il lutte contre le mouvement croissant des êtres humains qui n'acceptent pas le recul comme étant le progrès parce qu'ils savent d'expérience ce qui est nécessaire à l'amélioration de l'éducation et qu'ils parlent en peur propre nom.
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