Lockout à la raffinerie Co-op à Regina

Dénonçons la criminalisation des travailleurs de la raffinerie Co-op


Les travailleurs de la raffinerie Co-op, membres de la section locale 594 d'Unifor, manifestent devant la législature de la Saskatchewan le 30 janvier 2020.

Le 5 décembre, les Coopératives fédérées (FCL) ont mis en lockout leurs travailleurs de la raffinerie de Regina deux jours après que les travailleurs aient voté de déclencher la grève plutôt que d'accepter la demande de la compagnie à la table de négociation, un affaiblissement significatif de leur régime de retraite. Lors de précédentes séances de négociation, la compagnie s'était engagée à préserver le régime de retraite à prestations déterminées, qui a fait l'objet d'un accord lors de négociations antérieures, il y a plusieurs années de cela.

La compagnie a mis en place les conditions pour pouvoir continuer de produire pendant une grève ou un lockout, plusieurs semaines avant de mettre les travailleurs en lockout. Elle a construit des camps pour loger des travailleurs de remplacement qui sont amenés à la raffinerie par la voie des airs, afin de rendre inefficace la lutte des travailleurs à la défense de leurs droits.

Depuis le début du lockout, FCL a reçu le plein appui de l'État contre les travailleurs. La compagnie a obtenu une injonction qui interdit aux piqueteurs de retenir les camions à l'entrée et à la sortie de la raffinerie pendant plus de dix minutes. À la fin-janvier, les travailleurs de la Co-op ont été rejoints par des centaines de travailleurs d'autres syndicats et d'autres membres d'Unifor de partout au pays pour tenir une ligne de piquetage étanche, dresser des barricades et empêcher les allées et venues à l'entrée et à la sortie de la raffinerie. De nombreux participants, dont des responsables locaux et nationaux d'Unifor, ont été arrêtés pendant ces actions de masse.


Les Métallos se joignent aux travailleurs de la raffinerie Co-op sur la ligne de piquetage,
le 1er février 2020, l'une des multiples délégations de solidarité
accueillies par les travailleurs en lockout.

Les travailleurs d'Unifor et leurs sympathisants ont aussi bloqué les entrées et les sorties de l'installation de stockage de carburant de FCL à Carseland, à environ 65 kilomètres au sud-est de Calgary. Ils ont érigé des clôtures et restreint l'accès des véhicules qui entrent et sortent du terrain du dépôt. Cela a mené à des pénuries périodiques de carburant aux stations-service et cartes-accès de la Co-op dans l'ouest canadien. La compagnie a imposé des restrictions de carburant à ses stations carte-accès de 300 litres de diesel et de 100 litres d'essence. Les travailleurs en lockout blâment avec raison le diktat de FCL qui veut voler leur régime de retraite à prestations déterminées et le refus du gouvernement de la Saskatchewan de forcer FCL à négocier de bonne foi, pour les pénuries de carburant. Ils défendent leur droit de mener une lutte qui a un impact réel et bloque la tentative de la compagnie de saccager les pensions et les avantages sociaux qu'ils ont négociés en refusant de négocier, en faisant entrer des scabs par la voie des airs pour faire fonctionner la raffinerie d'une manière non sécuritaire pour la communauté et en s'appuyant sur les pouvoirs de prérogative de l'État pour écraser les travailleurs et leur syndicat.

Le 6 février, la juge Glenda Campbell a accordé une injonction à l'entreprise qui restreint le piquetage au dépôt de Carseland et demande aux travailleurs d'enlever les barricades. Le lendemain, elle a modifié l'injonction pour permettre à la police d'enlever les barricades si les travailleurs ne le font pas. Le 7 février à Regina, la police a bloqué l'accès à tous les piqueteurs sur la 9e Avenue Nord entre les rues McDonald et Winnipeg et escorté les camions de la Co-op jusqu'à la raffinerie tout en vérifiant les noms des chauffeurs à partir d'une liste fournie par FCL. La police a ensuite enlevé des sites les toilettes et les installations dressées par les travailleurs pour se réchauffer.


La police escorte les camions qui traversent les lignes de piquetage des travailleurs,
le 7 février 2020.

On attend une décision du juge Neil Robertson en réponse à la demande de la compagnie d'imposer des amendes d'un million de dollars plus 100 000 dollars par jour au syndicat local tant que l'injonction n'est pas « respectée ». La compagnie demande aussi que le président de la section locale 594, Kevin Bittman, et son vice-président, Lance Holowachuk, soient mis en prison pendant respectivement 90 et 30 jours s'ils n'appliquent pas l'ordonnance de la cour leur ordonnant d'enlever les barricades qui ont été dressées le 20 janvier.

Le 6 février, le président national d'Unifor, Jerry Dias, a demandé au premier ministre Scott Moe et à FCL de mettre fin immédiatement au conflit en donnant à un médiateur indépendant nommé par le gouvernement le pouvoir d'un arbitre si les parties ne sont pas capables d'en arriver à un accord après sept jours de négociation. Le syndicat avait déclaré que si l'employeur cessait immédiatement son utilisation de travailleurs de remplacement et acceptait de négocier, les lignes de piquetage seraient démantelées et les travailleurs reprendraient le travail dès le lundi 10 février. Une fois de plus, la compagnie a refusé de reprendre les négociations. FCL refuse toujours de le faire et affirme qu'elle ne négociera pas et ne renoncera pas aux travailleurs de remplacement tant que la barricade ne sera pas démantelée.


Ligne de piquetage secondaire à l'installation de Co-op à Dryden, en Ontario, en appui aux travailleurs de la raffinerie Co-op à Regina, le 4 février 2020

(Photos : Unifor 594)


Cet article est paru dans

Numéro 5 - 12 février 2020

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