Des parents de Toronto parlent en leur propre nom à la défense de l'éducation publique

Le mardi 11 février, le même jour où la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'élémentaire de l'Ontario tenait sa grève d'une journée, des parents et des élèves des écoles primaires ont organisé un rassemblement à Queen's Park, pour dénoncer publiquement les compressions antisociales à l'éducation publique en Ontario et appuyer fermement les enseignants et les travailleurs de l'éducation.

L'action a été organisée par les Parents Ontariens contre les compressions en éducation, un réseau de parents préoccupés et actifs à Toronto, pour exiger que le gouvernement Ford cesse de parler en leur nom afin de miner la juste lutte des enseignants de l'Ontario qui défendent leurs conditions de travail et le système d'enseignement public.

Des parents et des élèves ont pris la parole au rassemblement et ont exprimé leur appui sans équivoque aux enseignants et au système d'éducation public. Une femme avec deux enfants à l'école primaire a dit que l'opinion publique est avec les enseignants et, que comme parent, elle connaît de première main le rôle vital et important que les enseignants jouent en Ontario pour éduquer les jeunes et les préparer pour l'avenir. Elle a dit qu'il était inacceptable que le gouvernement attaque les enseignants et les travailleurs de l'éducation au nom des parents et prétend faussement défendre le système d'éducation public.

Un autre parent a reproché aux médias de tenter d'isoler les enseignants et de dénaturer leurs demandes qui sont justes et équitables. Plusieurs élèves de 5e et 6e année ont pris le micro pour dire pourquoi ils étaient venus au rassemblement, exprimant leur préoccupation pour leur propre éducation et celle des futurs élèves de l'Ontario.

Au rassemblement, Parents ontariens contre les compressions en éducation a fait circuler une lettre adressée au premier ministre Ford et au ministre de l'Éducation Stephen Lecce dans laquelle le groupe souligne qu'il a parlé aux médias et lors d'événements publics et sur les réseaux sociaux de « ce que veulent les parents » et de la soi-disant « impatience des parents  » envers les enseignants et autres choses du genre. La lettre conteste ces remarques de Ford et de Lecce, et affirme qu'ils n'ont eu « aucun dialogue significatif » avec les parents ontariens et ne peuvent donc pas parler en leur nom. La lettre les avertit que les parents ne seront pas « exclus de cette conversation » alors que les décisions « que votre gouvernement prend ne touchent pas seulement l'avenir académique des élèves - elles affectent la santé physique et mentale de nos enfants ». De nombreux participants à l'action ont signé la lettre.

La lettre demande expressément l'arrêt immédiat des compressions dans le financement de l'éducation spéciale affectant les élèves les plus démunis ; la réduction du nombre d'élèves dans chaque classe pour améliorer le soutien à tous les élèves et l'embauche de plus d'aides-enseignants (AE) pour fournir plus de soutien pour la gestion des classes. La lettre demande également au gouvernement de rendre l'apprentissage en ligne facultatif et non obligatoire, car cela signifie moins de soutien des enseignants aux élèves et ouvre la voie à une privatisation plus poussée de l'enseignement public. La lettre dénonce également la perte de choix de cours pour les élèves du secondaire et les compressions possibles dans le modèle actuellement en place dans les maternelles et jardins d'enfants, soit un(e) enseignant(e) et un(e) éducateur(trice) de la petite enfance (EPE).

La lettre interpelle Ford et son ministre de l'Éducation : « En tant que parents dans le système scolaire public, nous avons été témoins de l'impact extraordinaire qu'un éducateur peut avoir sur la vie d'un enfant. Nous apprécions les enseignants, les AE, les EPE et le personnel de soutien, et nous leur sommes extrêmement reconnaissants de la lutte qu'ils mènent pour nos enfants. Une grève cause des inconvénients mais l'alternative est bien pire. »

Les parents se sont organisés dans toute la province pour appuyer les enseignants et les travailleurs de l'éducation en grève. La lutte pour gagner l'opinion publique sur la question de l'éducation publique en Ontario fait rage. Les parents ne sont pas dupes des prétentions du gouvernement selon laquelle les changements qu'il essaie de mettre en oeuvre sont dans l'intérêt de l'éducation publique ou de leurs enfants. Ils parlent par expérience et avec conviction, et exigent que le gouvernement les écoute au lieu de « parler pour eux ».



(Photos : FO)


Cet article est paru dans

Numéro 5 - 12 février 2020

Lien de l'article:
Des parents de Toronto parlent en leur propre nom à la défense de l'éducation publique


    

Site Web:  www.pccml.ca   Email:  redaction@cpcml.ca