Le gouvernement du Québec
intensifie son offensive antisociale
Appuyons fermement la lutte des travailleurs du secteur public pour leurs droits et pour les services publics dont nous avons besoin
Les syndicats qui représentent les
quelque 500 000 travailleurs et
travailleuses du secteur public qui essaient de
renouveler leurs conventions collectives d'une
manière avantageuse pour eux-mêmes et les services
indiquent que le gouvernement du Québec et les
comités patronaux de négociation ont déposé leurs
offres sectorielles, qui concernent les conditions
de travail. Les offres centrales, qui concernent
les questions monétaires comme les salaires et le
régime de retraite, ont été déposées à la fin
de 2019 et qualifiées de provocations par les
travailleurs. En vertu de l'« offre »
salariale, les salaires n'augmenteraient même pas
au niveau de l'inflation pendant les cinq
prochaines années. Les syndicats ont maintenant
déposé leurs demandes sectorielles.
Les syndicats font état de traits qui sont
communs aux offres sectorielles du gouvernement et
de leurs agents négociateurs. Selon les syndicats,
ces offres sont faites de phrases générales sur
l'importance des programmes sociaux et des
services publics et de proclamations de respect
pour les travailleurs du secteur public. Elles ne
comprennent pas de propositions concrètes, et
certainement pas de propositions concrètes en
réponse aux demandes des travailleurs et de leurs
syndicats qui réclament des améliorations
significatives dans les conditions de travail et
les services.
Plusieurs syndicats font également remarquer que
lorsque les représentants des comités patronaux de
négociation de la santé, de l'éducation et des
services sociaux ont rencontré leurs homologues
syndicaux au moment du dépôt des offres, ils ont
demandé que les syndicats et leurs membres cessent
de prendre la parole en public contre les
mauvaises conditions dans le secteur. Selon eux,
les prises de parole des travailleurs donnent une
mauvaise réputation au secteur public. Ils disent
que c'est pour cela que les travailleurs quittent
le secteur et que peu veulent s'y joindre.
Bien que les offres patronales ne comprennent pas
de propositions concrètes, selon les syndicats
elles laissent entendre que le gouvernement
cherche à accroître ce qu'il appelle la «
flexibilité et la mobilité » de la
main-d'oeuvre, en particulier en rapport avec
l'absentéisme au travail pour raisons de maladie,
en déplaçant les travailleurs, peut-être en les
forçant à travailler même malades, ou alors en
prenant des mesures disciplinaires contre eux, en
réduisant les congés de maladie et autres choses
du genre. De telles mesures font déjà partie de la
vie quotidienne des travailleurs, mais il semble
que le gouvernement veuille incorporer ces
attaques dans les conventions collectives.
Selon les travailleurs et les syndicats, il est
clair que le gouvernement ne reconnaît pas ou ne
se soucie pas du fait que les services publics en
sont à un point de rupture ou que les travailleurs
font face à une crise dans les endroits de travail
qui affecte leur vie à l'extérieur du travail et
qui affecte sérieusement les services publics.
L'attitude des gouvernements est très différente
quand il s'agit des monopoles privés qui disent
être en crise. Là, ils ne perdent pas de temps à
instituer des stratagèmes pour payer les riches,
notamment par l'infusion massive de fonds publics.
Ces fonds publics sont accordés sans aucune
enquête préalable parce que les gouvernements
néolibéraux considèrent que les monopoles privés
sont les créateurs de la richesse de la société et
que tout doit leur être subordonné. Ils ne
reconnaissent pas que ce sont les travailleurs qui
créent la richesse de la société.
Les travailleurs du secteur public sont
considérés comme un coût qui doit être réduit, et
cette considération met les travailleurs et les
services en péril. Selon les gouvernements
néolibéraux, les services publics et les
travailleurs qui les livrent sont une entrave qui
doit être écartée par la privatisation. C'est
inacceptable et cela ne doit pas passer.
Il n'est pas étonnant alors que les travailleurs
soient confrontés à de nouvelles diversions, de
nouvelles tactiques que le gouvernement invente
pour éviter de négocier avec eux sur la base de
leurs demandes et des besoins des services. Une de
ces façons nouvelles est la décision du
gouvernement de tenir de soi-disant forums de
discussion, en dehors des négociations, auxquels
ce ne sont même pas tous les syndicats qui sont
invités. Le gouvernement a identifié trois thèmes
pour les forums de discussion : la réussite
en éducation, l'accessibilité aux soins pour les
gens en hébergement de longue durée ou recevant
des soins à domicile et la santé globale des
travailleurs du secteur public. Il a indiqué que
des sommes additionnelles pourraient être
débloquées par le biais des forums et que la
discussion sera centrée sur les conditions de
travail des travailleurs les plus vulnérables.
Dans ces forums, quel sera le processus de
discussion et de prise de décision ? Comment
ce qui sortira de ces forums aura-t-il une portée
légale ?
À ce moment-ci, la Fédération des travailleurs et
des travailleuses du Québec (FTQ), la Fédération
interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
et l'Alliance du personnel professionnel et
technique de la santé et des services sociaux
(APTS) ont annoncé qu'elles ne participeront pas à
ces forums et ont indiqué que ces enjeux doivent
être discutés à la table de négociation et sur la
base des demandes des travailleurs. La Centrale
des syndicats du Québec (CSQ) a déclaré que les
forums sont un moyen de détourner l'attention des
vrais problèmes auxquels les travailleurs du
secteur public et les services publics dans leur
ensemble font face.
Dans ce numéro de Forum ouvrier, nous
commençons à informer nos lecteurs sur les
demandes des syndicats du secteur public.
Il est clair qu'il faut mobiliser l'opinion
publique pour qu'elle donne son plein appui aux
travailleurs du secteur public et réclame que le
gouvernement mette fin à ses manipulations
sournoises visant à nier les droits des
travailleurs et le besoin critique d'un changement
fondamental afin qu'on défende et améliore les
programmes sociaux et les services publics
conformément aux besoins du Québec moderne.
Cet article est paru dans
Numéro 1 - 15 janvier 2020
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Intensifie son offensive antisociale: Appuyons fermement la lutte des travailleurs du Secteur public pour leurs droits et pour les Services publics dont nous avons besoin
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