Les éducateurs de l'Ontario disent Non! au diktat du gouvernement

Grève provinciale d'un jour


Les enseignants et les travailleurs en éducation disent au ministre de l'Éducation « Non aux coupures à l'éducation ! », à Toronto, le 27 novembre 2019.

Le mercredi 4 décembre, les membres de la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO) qui travaillent en Ontario de la maternelle à la 12e année et à l'éducation aux adultes tiennent une grève d'une journée à l'échelle de la province. Dans un geste de solidarité, les membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui travaillent également dans le système ont annoncé qu'ils ne franchiront pas les lignes de piquetage.

La FEESO représente les enseignants du secondaire dans les écoles secondaires publiques de tout l'Ontario ainsi que le personnel de soutien à l'éducation dans de nombreuses écoles primaires et secondaires et les conseils scolaires de la province. Cela signifie qu'en plus des écoles secondaires fermées par la grève, de nombreuses écoles primaires le seront aussi, faute de pouvoir travailler sans le personnel de soutien à l'éducation qui empêche, à bien des égards, le système de complètement s'effondrer. Le SCFP représente les concierges, le personnel de secrétariat et d'autres membres du personnel de soutien à l'éducation dans de nombreuses écoles de la province et leur refus de franchir les lignes de piquetage étend la grève à d'autres écoles, dont celles du réseau public des écoles catholiques et françaises.

Après huit mois d'efforts pour faire reculer le gouvernement Ford dans ses attaques contre l'éducation, en particulier son changement arbitraire de la taille moyenne des classes et l'obligation pour les étudiants de suivre des cours en ligne pour obtenir leur diplôme, la FEESO a décidé de faire savoir au gouvernement que non veut dire non ! Entre-temps, le gouvernement, par l'intermédiaire de son ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, tente de présenter ses modifications à son diktat précédent - dans lesquelles il propose de relever la taille moyenne des classes de 22 à 25 au lieu de 28, et d'exiger deux cours d'apprentissage en ligne au lieu des quatre précédents pour être diplômé - comme preuve de sa flexibilité. Les syndicats et les travailleurs de l'Ontario ne s'y laissent pas prendre.

Depuis le début, le gouvernement et le ministre Lecce ont tenté de désinformer le public au sujet des justes demandes et revendications des enseignants afin de miner le vaste appui que les enseignants et les travailleurs de l'éducation ont parmi le peuple. Néanmoins, plus de 75 % des parents qui ont répondu aux consultations du gouvernement Ford se sont opposés à l'augmentation du nombre d'élèves par classe et à la réduction de l'attention individuelle accordée aux élèves.

Des groupes de parents se sont joints à la lutte et ont demandé aux parents d'amener leurs enfants à l'hôtel Sheraton au centre-ville de Toronto le soir précédant le début de la grève. Ils voulaient démontrer qu'en l'absence d'un accord entre les parties, ils appuieraient les éducateurs.

Laura Chesnik, porte-parole du Parti marxiste-léniniste du Canada en matière d'éducation et d'affaires connexes et enseignante au primaire de l'Ontario, a déclaré dans une entrevue au Forum ouvrier  : « Tous ceux qui en sont capables devraient se joindre aux lignes de piquetage. Les éducateurs de l'Ontario disent clairement qu'ils n'accepteront pas le diktat du gouvernement et que Non, c'est non !

« À l'instar des éducateurs de tout le Canada, ceux qui travaillent à éduquer la jeune génération n'accepteront pas d'être relégués au rang de robots ou de policiers dans les classes, sans aucun mot à dire sur la direction du système, leurs salaires et leurs conditions de travail. Les changements arbitraires effectués par le gouvernement à la taille des classes et à l'apprentissage en ligne, ainsi que les tentatives de miner le jugement professionnel des éducateurs dans les classes sont destructeurs. Ils visent à cacher que ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, utilise son contrôle du trésor public pour payer les riches et considère l'éducation comme un coût plutôt que comme une valeur essentielle d'une économie prospère et durable. La lutte qui se mène est la lutte de tous ceux qui fournissent des services publics essentiels pour prendre en main leurs affaires, pour affirmer qu'ils ont le droit d'avoir leur mot à dire sur l'éducation et l'économie dans son ensemble. C'est pourquoi les parents et les élèves se tiennent aux côtés des éducateurs en Ontario, car ils veulent eux aussi avoir leur mot à dire.

« La seule option du gouvernement à ce stade est de reculer et d'abandonner ces changements ou de doubler la mise et d'essayer de criminaliser les éducateurs qui refusent de se soumettre. Si le gouvernement choisit la deuxième voie, il va simplement placer les institutions démocratiques du Canada dans une crise de légitimité plus profonde et cela pourrait se retourner contre lui si les travailleurs de l'éducation refusent de reculer. L'ancien adjoint de Dalton McGuinty à son bureau de circonscription lors de la débâcle de la loi 115, John Fraser, actuellement chef intérimaire du Parti libéral de l'Ontario, l'a déclaré lors d'un témoignage devant un comité de l'assemblée législative. Il a exhorté le gouvernement à apprendre de l'expérience passée de l'ancien gouvernement libéral et à reculer sur l'usage du diktat pour arriver à ses fins. Fraser parle pour cette section de la classe dirigeante qui veut un gouvernement qui amène les travailleurs de l'éducation à accepter volontairement les attaques contre l'éducation et considère que Ford se comporte trop comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Chose certaine, les travailleurs de l'éducation parlent de plus en plus pour eux-mêmes et montrent clairement qu'ils n'accepteront pas de ne pas être respectés et veulent avoir leur mot à dire. »

(Photos et caricature : FO, FEESO)


Cet article est paru dans

Numéro 28 - 4 décembre 2019

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Les éducateurs de l'Ontario disent Non! Au diktat du gouvernement: Grève provinciale d'un jour - Mira Katz


    

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