Un rassemblement à Nanaimo en appui à la
position « pas de concessions » des travailleurs
forestiers
- Barbara Biley -
Rassemblement à Nanaimo, le 6 novembre 2019, en appui
aux
travailleurs
forestiers de la côte en grève
Le 6 novembre, plusieurs centaines de personnes de
toute l'île de Vancouver se sont rassemblées devant les
bureaux de
Western Forest Products (WFP) à Nanaimo pour demander à
l'entreprise de
reprendre les négociations avec le syndicat. Les travailleurs,
membres
de la section locale 1-1937 du Syndicat des Métallos, ont
maintes
fois rejeté les tentatives de WFP d'imposer d'importantes
concessions
qui élimineraient les salaires et les conditions de travail
acquises
depuis plus de 40 ans.
Parmi la foule on pouvait voir plusieurs banderoles et
pancartes de nombreux syndicats. Des travailleurs de la santé,
des
traversiers, des enseignants et des travailleurs en éducation
membres
du SCFP, des débardeurs, plusieurs députés de
l'île de Vancouver et de
nombreux autres se sont mobilisés pour appuyer la juste position
des
travailleurs forestiers. Ces travailleurs sont restés fermes
tout au
long de la grève pour un convention collective
négociée qui respecte
leurs droits et leur dignité, à la fois en termes de
conditions
précédemment convenues et en mettant fin aux actions
unilatérales de
l'entreprise, dont beaucoup ont été facilitées par
une convention
collective imposée en 2004 par voie d'arbitrage
exécutoire. Après
le rassemblement très bruyant et animé qui s'est
déroulé devant les
bureaux de WFP, il y a eu une courte marche vers le parc Nob Hill,
où
un repas a été servi.
Le président de la section locale 1-1937 du Syndicat des
Métallos,
Brian Butler, s'adressant au rassemblement du 6 novembre 2019
Plusieurs dirigeants des Métallos ont pris la
parole
lors de la manifestation, notamment Brian Butler, président de
la
section locale 1-1937 de du Syndicat des Métallos, Steve
Hunt,
directeur du district 3 des Métallos, Al Bieksa,
président de la
section locale 2009 de la vallée du Fraser, et le
président de la
Fédération du travail de la Colombie-Britannique, Laird
Cronk. Le
message des orateurs et des travailleurs était clair : le
refus de
WFP de négocier et ses tentatives répétées
d'obstruction, d'harcèlement
et d'intimidation en portant des accusations devant le Conseil du
travail sont reconnus comme des attaques contre les droits de tous et
condamnés par les travailleurs de tous les secteurs et le public
en
général.
Jusqu'à présent, il y a eu quatre
séances de médiation.
La dernière de ces séances s'est terminée
le 20 octobre lorsque,
malgré les modifications apportées par le syndicat
à ses
revendications, l'entreprise a refusé de renoncer à ses
demandes de
concession. Au moins deux fois, l'entreprise a écrit directement
aux
travailleurs pour tenter de contourner et miner le comité de
négociation du syndicat. La dernière action en date
du 31 octobre
est une lettre du PDG de WFP, Don Demens, adressée à
chaque travailleur
lui « offrant » un arbitrage exécutoire ainsi
qu'une lettre
similaire du porte-parole du comité de négociation de
WFP, Roger
MacDougall. La réponse immédiate et ferme du
comité de négociation a
été un NON ! catégorique.
Dans le bulletin de négociation
publié
le 1er novembre, le comité de négociation
expliquait : « La
dernière fois que la section locale a été
confrontée à un arbitrage
exécutoire sur la convention collective, c'était
en 2004, lorsque
le gouvernement libéral de la Colombie-Britannique a
imposé un
arbitrage exécutoire qui l'a obligé à accepter une
convention
collective dans laquelle étaient retirés de nombreux
droits acquis par
le syndicat au cours de décennies de négociations
collectives ».
Les travailleurs ont été « forcés d'accepter
le droit unilatéral des
employeurs de mettre en place des quarts de travail en alternance, ce
qui devait auparavant faire l'objet d'un accord entre les parties. Cela
a créé de nombreuses difficultés pour les membres
forcés de travailler
selon des horaires de travail dangereux et
épuisants » et « ont
également été contraints d'accepter que des
opérations forestières
entières soient accordées en sous-traitance dans le cadre
de ce qu'on
appelle aujourd'hui le ‘Woodlands Letter of Understanding', qui a
conduit à l'introduction de nombreux nouveaux entrepreneurs et
sous-traitants et a entraîné toutes sortes de
problèmes de relations de
travail pour nos membres et la section locale. Ces pratiques
étant
devenues répandues, l'industrie les a utilisées dans le
cadre de sa
stratégie de diviser pour régner. »
Le comité de négociation a
déclaré : « L'arbitrage
obligatoire a eu de nombreux effets négatifs sur la convention
collective imposée en 2004 et qui pèsent toujours
sur les membres
à ce jour. La répétition des erreurs du
passé n'est pas la façon dont
nous parviendrons à une convention collective. L'arbitrage
exécutoire
est tout à fait inacceptable. Nous ne pourrons jamais
céder le contrôle
de nos droits découlant de la convention collective à une
autre partie
tierce, car le passé ne ment pas. Nous avons été
témoins des dommages
et avons subi les conséquences de ce processus dangereux et ne
pouvons
jamais l'accepter. »
Le lendemain du rassemblement, le syndicat a
été informé
que WFP avait accepté de reprendre la médiation. Les
parties se sont
rencontrées les 12, 16 et 17 novembre,
jusqu'à ce que
WFP décide qu'il ne répondrait pas à la
dernière offre du 17
novembre du syndicat et que la médiation prenait fin.
WFP fait partie d'une poignée de monopoles
forestiers
qui dominent l'industrie en Colombie-Britannique et ont
bénéficié des
politiques des gouvernements provinciaux qui leur ont permis de
soutirer des profits record de l'exploitation forestière et de
la
transformation le long des côtes, principalement sur l'île
de
Vancouver, tout en fermant des usines en Colombie-Britannique et
expédiant du bois non transformé à
l'étranger et des produits à des
usines aux États-Unis. Depuis le début de 2018,
Western Forest
Products a acheté deux usines dans l'État de Washington
(une à
Arlington et l'autre à Vancouver, Washington). WFP est le
principal
acteur de l'industrie forestière le long des côtes du
Pacifique, avec
des exploitations forestières et des usines à Cowichan
Bay, Chemainus,
Ladysmith, Duke Point et Port Alberni. La société a
récemment fermé
l'usine de rabotage de sa division Saltair à Ladysmith
après avoir
acheté les scieries de l'État de Washington. Le bois non
transformé est
acheminé vers les deux usines de l'État de Washington
pour y être
raboté afin de contourner les tarifs en effectuant la finition
dans ses
usines de Washington.
Au cours des cinq dernières années,
l'entreprise a
enregistré des profits record grâce à la valeur
ajoutée créée par les
travailleurs forestiers employés par Western et ses
sous-traitants,
sans se soucier du bien-être des travailleurs, y compris de leur
sécurité sur le lieu de travail et lors de leurs
déplacements vers les
endroits de travail. Les efforts actuels pour imposer des concessions
sur les salaires, les avantages et les conditions de travail et pour
augmenter la sous-traitance afin d'affaiblir l'organisation des
travailleurs pour la défense de leurs droits, leur ont valu
d'être
condamnés non seulement par les travailleurs forestiers, mais
également
par les travailleurs et les communautés locales de la
région.
Cet article est paru dans
Numéro 27
- 27 novembre 2019
Lien de l'article:
Un
rassemblement à Nanaimo en appui à la position pas de
concessions » des travailleurs forestiers - Barbara Biley
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