Opposition grandissante à l'offensive antisociale en Alberta

Les travailleurs opposent un Non! catégorique à la loi 9 et au diktat du gouvernement Kenney


Ligne de piquetage organisée par la section locale 95 de l'AUPE, le 3 juillet 2019,
devant l'hôpital de Foothills à Calgary

Les travailleurs continuent d'organiser des lignes de piquetage d'information contre la loi 9 antiouvrière, la Loi sur le report de l'arbitrage salarial dans le secteur public. Les travailleurs du secteur public demandent au gouvernement de respecter les clauses de leurs conventions collectives négociées légalement qui s'appliquent à 180 000 syndiqués. Les conventions prévoyaient un arbitrage de réouverture de salaire d'ici le 30 juin. En violation des ententes signées négociées de bonne foi avec les syndicats du secteur public, et sans le consentement des travailleurs concernés, le gouvernement a empêché de façon arbitraire que l'arbitrage ait lieu à la date indiquée.

Les travailleurs ont exprimé leur position militante à la défense de leurs droits par la présence massive de plus de 1 000 travailleurs lors d'un piquet d'information organisé par la section locale 95 du Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE). À l'heure du dîner le 3 juillet à l'hôpital Foothills de Calgary, les travailleurs d'hôpitaux représentés par l'AUPE, le Syndicat des infirmières unies de l'Alberta et l'Association des sciences de la santé de l'Alberta se sont rassemblés à la ligne de piquetage. Des travailleurs actifs et des retraités d'autres secteurs se sont également joints à l'action avec enthousiasme. Ensemble, ils ont exprimé leur position par leurs slogans et leurs messages sur leurs pancartes : Oui aux négociations de bonne foi ! Non au diktat ! Défendons nos services publics ! En tant que force unie de la classe ouvrière, ils ont déclaré qu'une attaque contre le droit des travailleurs du secteur public d'avoir leur mot à dire sur leurs salaires et leurs conditions de travail est une attaque contre tous les travailleurs et les conditions sociales de tous les Albertains. Le diktat du gouvernement Kenney contre les travailleurs et les conditions sociales de tous n'est pas acceptable et les travailleurs lui refusent leur consentement.



Calgary, 3 juillet 2019

Les membres de la section locale 95 ont travaillé d'arrache-pied pour organiser la ligne de piquetage et mobiliser le soutien nécessaire pour garantir une participation réussie à l'action qui a été un grand succès. L'AUPE a organisé des autobus pour amener les travailleurs des hôpitaux de toute la ville à la ligne de piquetage. De nombreux travailleurs qui éprouvaient des difficultés à s'absenter du travail se sont joints au piquetage avec détermination. Des centaines de travailleurs sont sortis de l'hôpital Foothills à l'heure du dîner pour ajouter leurs voix à la défense de leurs droits. La section locale 95 a distribué des pizzas pour s'assurer que personne ne manque le dîner.Les rues avoisinant l'hôpital Foothills ont retenti des slogans des participants contre la loi 9, à la défense des droits des travailleurs et des droits de tous à des soins de santé et aux autres programmes sociaux.

Des lignes de piquetage réussies ont également été organisées le 28 juin à Tofield, le 2 juillet à Lamont et le 9 juillet à l'hôpital Leduc, ainsi que dans de nombreux autres villes et villages.


Piquet devant l'hôpital Le Duc, le 9 juillet 2019

À la ligne de piquetage à l'hôpital Foothills, le président de l'AUPE, Guy Smith, a dit ceci : « Le gouvernement de l'Alberta nous a manqué de respect. Vos droits juridiques vous ont été enlevés par le pouvoir d'un gouvernement qui pense pouvoir utiliser le pouvoir de l'État pour écraser les travailleurs. Nous sommes ici pour leur dire que vous ne pourrez jamais écraser la volonté du peuple, que vous ne pourrez jamais écraser la force des travailleurs qui se tiennent ensemble solidaires. Vous ne pouvez pas utiliser le pouvoir législatif de l'État pour nous soustraire aux ententes des conventions collectives qui ont été négociées de bonne foi et sont juridiquement contraignantes. Voulons-nous d'une Alberta où le gouvernement peut tout simplement déchirer l'entente ? »

La question de Smith a été accueillie par un Non ! retentissant.

« En Alberta, une entente est une entente et face à tout gouvernement qui essaie de nous l'enlever des mains nous devrons prendre des mesures et c'est ce que faisons aujourd'hui. Nous ne sommes pas les seuls à tenir des lignes de piquetage. Elles ont lieu partout dans la province. Ce n'est que le début. Quand on se quittera aujourd'hui, retournez à vos places de travail et parlez à vos collègues de travail ; dites-leur que nous devons tous être solidaires contre cette intimidation agressive de la part d'un gouvernement. »

Sandra Azocar, directrice exécutive des Amis de Medicare et ancienne vice-présidente de l'AUPE, a dit : « Si nous sommes ici, c'est parce que nous pensons que vos conditions de travail sont les conditions de la livraison des soins. Si vous ne disposez pas de ressources suffisantes, si vous n'avez pas le personnel adéquat, si on ne vous donne pas la possibilité de faire le travail que vous faites quotidiennement pour le compte des Albertains, cela ne fonctionnera pas pour chacun d'entre nous. [...] Nous allons être à vos côtés jusqu'à ce qu'on répare le tort causé par la violation de vos droits. Ce gouvernement a la responsabilité de fournir des soins. Je n'ai pas vu autant d'énergie depuis 2012, lorsque les hôpitaux ont été encerclés de travailleurs parce qu'on vous avait dit qu'on peut aisément vous remplacer. Nous leur avons montré à l'époque que ces personnes remplaçables sont capables de fermer des hôpitaux. Le gouvernement doit être averti très clairement qu'il doit procéder à l'arbitrage, négocier à la table et non légiférer. Merci beaucoup d'être un avec les Albertains. Merci beaucoup de votre défense des soins de santé et des services publics et je promets que nous serons avec vous tout au long de cette lutte. »

Karen Craik, secrétaire-trésorière provinciale du Syndicat des infirmières unies de l'Alberta, a déclaré : « Les droits appartiennent à tous les Albertains, pas seulement aux riches entreprises albertaines. Le gouvernement a annoncé qu'il attendrait que le groupe d'experts se réunisse pour déterminer la valeur de nos salaires. Nous fournissons des soins à tous les Albertains. Même les enseignants sont touchés par cette loi. Ce sont tous les travailleurs du secteur public qui sont attaqués et le gouvernement affirme qu'il ne s'agit que d'un léger retard, car il a besoin de connaître l'état de nos finances. Mais il n'a pas arrêté de réduire les impôts des grandes entreprises et n'a pas attendu les résultats du groupe d'experts avant de prendre sa décision. Il accorde donc un allégement fiscal aux entreprises pendant qu'il nous impose des compressions. Les Albertains ne doivent pas accepter cela parce que chaque coupure qui frappe un Albertain dans le secteur public signifie une coupure de service pour l'Albertain ordinaire. Je veux juste dire à Jason Kenney que nous sommes tous des Albertains, que vous ne pouvez pas imposer des compressions dans les services publics parce que ce sont les soins pour tous les Albertains que vous coupez. »

Laurel Jackson, membre de la direction provinciale de l'Association des sciences de la santé de l'Alberta, a félicité l'AUPE pour l'organisation du piquetage et s'est dite renversée par le taux de participation. En parlant des années Klein, elle a déclaré avec une grande conviction : « J'ai vécu les années 90 et je ne le ferai plus. »

Bonnie Gostola, vice-présidente provinciale du secteur de la santé de l'AUPE, a remercié tous les syndicats d'être venus et d'avoir « veillé à ce que nos voix soient entendues et prises en compte. Toutes les voix comptent ici. Nous sommes heureux et fiers de tous nos membres qui sont venus aujourd'hui en appui et en solidarité avec tout ce que nous faisons tous les jours pour les Albertains. Que vous soyez une infirmière, un enseignant, un électricien ou un plombier, lorsque vous fournissez un service à des Albertains, vous comptez. Lorsque nos droits de négociation collective sont menacés, nous sommes tous menacés et les Albertains sont tous menacés. C'est inacceptable. Ils s'attaquent à notre droit fondamental et constitutionnel de négocier de bonne foi, et le moment est venu de riposter et de montrer à ce gouvernement que tout ce que nous faisons, que chaque service public est important pour chaque Albertain. »

David Choy, président de la section locale 95 de l'AUPE, a exprimé ses sincères remerciements à tous ceux qui sont venu faire du piquetage un réel succès : « Nous avons envoyé un message clair aujourd'hui, nous avons montré que nous prêtons attention, que nous pouvons nous organiser, mais le gouvernement doit respecter sa part de l'entente.

« Nous devons nous demander quelle est la prochaine étape ? Nous devons être prêts à protéger nos droits de négociation collective. Informez tout le monde de ce que vous avez vu ; visitez le site Web de l'AUPE ; utilisez l'une des plateformes de médias sociaux disponibles ; en nous tenant côte à côte, nous les forçons à prendre note, à s'arrêter et à y réfléchir à deux fois. Solidarité tout le monde !  »

Après les discours, la ligne de piquetage s'est prolongée plus d'une heure. Ses rangs ont été grossis par la présence de travailleurs de tous les départements de l'hôpital qui se sont joints aux autres travailleurs de la santé de toute la ville pour exprimer leur Non ! à la loi 9 et à toutes les attaques du gouvernement contre les droits des travailleurs et les conditions sociales du peuple.


Tofield, 28 juin 2019

Vegreville, 27 juin 2019

(Photos : FO, AUPE, R. Domeij)


Cet article est paru dans

Numéro 24 - 18 juillet 2019

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Opposition grandissante à l'offensive antisociale en Alberta: Les travailleurs opposent un Non! Catégorique à la loi 9 et au diktat du gouvernement Kenney - Peggy Askin


    

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