Utiliser ce qui est légal contre ce qui est juste ne fait que démontrer le mépris pour l'état de droit


Les travailleurs fermement unis contre le projet de loi 9 dans la rotonde
de l'Assemblée législative de l'Alberta

Les travailleurs et les dirigeants syndicaux qui représentent environ 180 000 travailleurs du secteur public de l'Alberta ont manifesté ensemble à l'Assemblée législative lorsque le projet de loi 9, Loi sur le report de l'arbitrage salarial dans le secteur public, a été adopté en première lecture. Dès que le projet de loi a passé l'étape de la première lecture, les travailleurs ont envahi la rotonde et tenu une conférence de presse. Les syndicats présents étaient le Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE), l'Association des enseignants de l'Alberta (ATA), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), l'Association des sciences de la santé de l'Alberta (HSAA), le Syndicat des infirmières unies de l'Alberta (UNA), ainsi que la Fédération des travailleurs de l'Alberta (FTA).

Les travailleurs ont rempli la rotonde de l'Assemblée législative en scandant So, So, So, Solidarité. Les orateurs ont dénoncé l'assaut du gouvernement contre les droits des travailleurs, y compris le droit de négocier collectivement leurs conventions collectives, et ont dit clairement que les travailleurs rejettent cet assaut.

Gil McGowan, le président de la FTA, a qualifié le projet de loi 9 de « loi d'intimidation ». Il a dit : « Ils utilisent le pouvoir de leur majorité au gouvernement pour briser des contrats qui ont force de loi. S'ils faisaient cela avec les contrats des entreprises qui fournissent des biens et des services au gouvernement, la communauté des affaires partirait en guerre. C'est pourtant ce qu'ils font à des centaines de milliers d'infirmières, d'enseignants et de travailleurs du secteur public. Ce serait injuste, inapproprié et illégal de le faire aux entreprises et c'est injuste, inapproprié et illégal de le faire aux travailleurs. »

La présidente de l'UNA, Heather Smith, a dit que le niveau d'ingérence exprimé par ce projet de loi va plus loin que tout ce qu'a fait le gouvernement Klein dans les années 1990. « De toute l'histoire de notre syndicat, c'est la plus grande trahison gouvernementale que nous ayons vécue en ce qui concerne le recours au pouvoir de la loi pour modifier les clauses et les conditions de notre convention qui ont fait l'objet d'une entente », a-t-elle dit.

Le président de la HSAA, Mike Parker, a dit : « Si je ne peux pas garantir la stabilité de la convention collective pour nos membres, je ne pense pas pouvoir garantir la paix sociale dans cette province ».

Le président de l'ATA, Greg Jeffery, a qualifié le projet de loi d'affront à ses membres et de grand abus de pouvoir qui érode de manière significative le lien de confiance entre le gouvernement et ses fonctionnaires. « Ces accords ont été conclus de bonne foi et le gouvernement a maintenant recours à ses plus hauts niveaux de pouvoir pour modifier unilatéralement les conditions de l'entente. Dans le monde des affaires, si un contrat était bafoué comme cela, vous ne feriez plus jamais d'affaires avec cette compagnie. » Il a demandé au gouvernement de retirer ce projet de loi.

« Pendant six des sept dernières années, les enseignants ont accepté une augmentation salariale de zéro pour cent, a-t-il dit. Nous avions espoir en l'arbitrage mais enlever cet espoir aux enseignants de l'Alberta, surtout à ce temps-ci de l'année, est tragique. » 

Des membres de l'AUPE lors de leur piquet à Lac La Biche, le 15 juin 2019,
contre le projet de loi 9

Le président de l'AUPE, Guy Smith, a qualifié le projet de loi d' « attaque odieuse » et a expliqué que le syndicat est censé accélérer les négociations qui vont affecter 70 000 membres. L'arbitrage des services gouvernementaux pour l'AUPE, des soins infirmiers des Services de santé de l'Alberta et des services de soutien général a commencé le 11 juin et vient d'être annulé. Les unités de négociation de l'éducation post-secondaire et des commissions et des conseils gouvernementaux devaient aussi commencer leur arbitrage. « C'est un geste autoritaire, idéologique qui ne fait rien d'autre que créer des conflits de travail », a dit Guy Smith. Il a dit que les travailleurs sont prêts à entrer en action en réponse à la violation de leurs droits de la part du gouvernement. « Cela fait des années que je n'ai pas vu un tel niveau de colère chez nos membres », a-t-il dit.

Les syndicats ont indiqué qu'ils vont se réunir à nouveau dans les jours qui viennent pour établir leur plan d'action. Ils sont aussi en train de considérer leurs options juridiques.

La page Facebook de l'AUPE comprend une liste d'actions que les Albertains peuvent entreprendre immédiatement. Elles comprennent :

Contacter le ministre du Travail de l'Alberta et lui laisser savoir qu'une entente, ça se respecte. Avoir recours à la loi pour briser les conditions d'une convention collective négociée, ce n'est pas de la négociation. C'est de l'intimidation.

- Par téléphone, appeler le ministre du Travail Jason Copping au 780-638-9400 et le ministre des Finances Travis Toews au 780-415-485.

- Par courriel : envoyer un courriel au ministre du Travail Jason Copping à labour.minister@gov.ab.ca et au ministre des Finances Travis Toews à tbf.minister@gov.ab.ca.

- Par gazouillis : envoyez un gazouillis au ministre du Travail Jason Copping @JasonCoppingMLA et à United Conservative Party @Alberta_UCP. Utilisez le hashtag #ableg

Parlez à vos collègues de travail. Demandez-leur ce qu'ils pensent de cette attaque illégale contre vos droits, vos salaires et vos emplois. Discutez de ce que vous êtes prêts à faire comme action. Montrez-leur comment se joindre à cette lutte.

Restez à l'écoute : nous vous contacterons à mesure que la situation se développe avec des nouvelles et de nouvelles opportunités de faire entendre votre voix !

Les travailleurs de l'Alberta et du Canada doivent donner leur plein appui à cette lutte, qui montre clairement que le gouvernement essaie de s'en tirer alors qu'il fait l'inacceptable, en rendant légal ce qui est injuste et contraire à l'esprit de l'état de droit. Parlez à vos collègues de travail de ce qui est en jeu et joignez-vous aux actions pour exiger que le gouvernement de l'Alberta et les autres gouvernements cessent cet assaut inacceptable contre les droits. Le projet de loi 9 de l'Alberta doit être retiré !


Piquet contre le projet de loi 9 à Wetaskiwin, le 14 juin 2019

(Sources : CBC et Edmonton Journal. Photos : AUPE, AFL)


Cet article est paru dans

Numéro 22 - 20 juin 2019

Lien de l'article:
Utiliser ce qui est légal contre ce qui est juste ne fait que démontrer le mépris pour l'état de droit - Peggy Morton


    

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