L'industrie forestière de la
Colombie-Britannique
Le besoin de résoudre la crise d'une manière qui avantage le peuple
Les grandes compagnies qui dominent la plus grande
partie de l'industrie forestière de la Colombie-Britannique, en
particulier celles qui s'approvisionnent en bois sur les terres
publiques, mettent à pied des travailleurs et ferment des
scieries de façon permanente dans les régions de
l'Intérieur et de la côte. Les forces sociales en
contrôle ont
toujours refusé de traiter des problèmes dans ce secteur
de l'économie d'une façon qui avantage le peuple. Elles
ne montrent aucun intérêt pour une nouvelle direction pour
l'industrie forestière qui amènerait la stabilité
aux travailleurs et à leurs communautés et qui
humaniserait l'environnement naturel et social.
Les grandes entreprises
forestières dépendent depuis longtemps du marché
américain comme principal consommateur des produits de
bois-d'oeuvre mais cette direction s'est avérée
précaire et rongée par la crise. L'ordre du jour
commercial agressif des impérialistes américains en
collusion avec les grandes entreprises au Canada comprend le recours
aux
tarifs américains sur le bois-d'oeuvre pour faire monter les
prix et les profits aux États-Unis et éliminer les
concurrents plus petits. La situation au Canada s'est aggravée
du fait que les grandes entreprises utilisent la richesse sociale que
produisent les travailleurs pour éliminer les travailleurs par
des changements technologiques et pour étendre
leurs activités forestières aux États-Unis.
Interfor, Canfor et West Fraser possèdent maintenant plus
d'usines aux États-Unis qu'au Canada. Certains disent que le
gouvernement de la Colombie-Britannique a fourni à ces
entreprises des revenus additionnels pour réaliser cela par des
stratagèmes pour payer les riches tels les
incitatifs à récolter le
bois endommagé par le dendroctone du pin.
On lit dans le Globe and Mail : «
Ces dernières années, la province [la
Colombie-Britannique] a fourni des incitatifs aux entreprises pour
augmenter la production et réaménager les moulins pour
dégager la forêt ravagée par l'infestation
dévastatrice du dendroctone du pin. Ce travail est pratiquement
terminé maintenant et la
quantité de bois que les entreprises sont autorisées
à couper est maintenant réduite d'année en
année. Le marché américain, pendant ce temps, qui
avait aidé les compagnies de la province à engranger des
rendements records l'an dernier, a connu une chute dramatique... Cela
fait des années maintenant que les entreprises
forestières expédient le plus
possible de deux par quatre et en obtiennent le meilleur prix possible.
Et cela malgré l'avis de plusieurs qui ont vu venir les choses
et croient que l'industrie doit changer d'un modèle basé
sur le volume à un modèle qui préconise la
valeur. »
Le Globe cite ensuite le premier ministre de la
Colombie-Britannique, John Horgan, qui n'est pas d'accord avec ce
qu'ont fait les entreprises forestières : «
'Certaines compagnies ont récemment pris des décisions
qui vont être dévastatrices pour certaines
communautés et nous devons nous y préparer. Il n'y a pas
de solution
magique à la coupe excessive et au manque de fibre. Nous devons
trouver la façon de faire plus avec la fibre que nous avons.
Dans la région côtière, nous avons exporté
des billots de bois à un niveau sans précédent, ce
qui n'a aucun sens.' Le premier ministre a dit que les gens de
l'industrie auxquels il s'adresse pensent que cette stratégie
est
'criminelle'. Il a ajouté : 'Ces billots appartiennent aux
résidents de la Colombie-Britannique mais ils sont
expédiés à toute vitesse au bénéfice
des profits des actionnaires.' »
Ne devrait-on pas dire
également que les décisions « dévastatrices
pour certaines communautés » au
bénéfice des « profits des
actionnaires » proviennent d'un objectif économique
dépassé qui ne reconnaît pas de
responsabilité sociale et d'une forme économique qui
n'est plus adaptée aux conditions de l'économie
socialisée moderne.
La façon dont ces « rendements
records » et ces « profits des
actionnaires » sont investis est une question cruciale pour
la solution des problèmes du secteur et de l'économie
plus largement et pour l'établissement d'une nouvelle direction
pour l'économie qui ne connaît pas les crises
récurrentes. Pour cela, les travailleurs cherchent
de différentes manières à se donner un pouvoir
économique et politique pour contrôler leur vie et donner
une nouvelle direction à l'économie qui leur soit
favorable et qui garantisse leur bien-être et leur
sécurité. Ils commencent tout d'abord par réclamer
ce qui leur appartient de droit et par s'opposer aux discours creux de
ceux qui gouvernent en leur nom.
C'est seulement la classe ouvrière qui peut tracer et apporter
cette nouvelle direction par le biais de ses propres institutions, de
sa propre pensée et de ses efforts organisés.
Cet article est paru dans
Numéro 21 - 13 juin 2019
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L'industrie forestière de la
Colombie-Britannique: Le besoin de résoudre la crise d'une manière qui avantage le peuple
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