Des travailleurs canadiens appuient les mineurs de l'Idaho

Les métallos de la Colombie-Britannique et des États-Unis manifestent devant l'assemblée générale annuelle de Hecla Mining


Vancouver, le 23 mai 2019

Le 23 mai, les métallos de la Colombie-Britannique et leurs alliés se sont joints aux mineurs en grève de l'Idaho pour dénoncer les pratiques antiouvrières de la compagnie minière Hecla basée aux États-Unis. L'action a eu lieu alors que la compagnie tenait son assemblée générale annuelle à Vancouver.

Environ 240 membres de la section locale 5114 du Syndicat des Métallos sont en grève depuis plus de deux ans à la mine Lucky Friday de Hecla à Mullan, en Idaho, le plus long conflit dans l'histoire de la Silver Valley de cet État. Les mineurs ont travaillé avec une convention collective échue depuis onze mois avant que la direction de Hecla ne les force à déclencher la grève en mars 2017 par son refus de négocier avec les travailleurs et ses demandes de concessions antiouvrières.

Lucky Friday est une mine souterraine d'argent, de plomb et de zinc située dans le district minier de Coeur d'Alène dans le nord de l'Idaho. La compagnie minière Hecla produit de l'argent par l'exploitation de mines d'argent en Alaska (Greens Creek),en Idaho (Lucky Friday), et au Mexique (San Sebastian) et produit de l'or par l'exploitation de mines d'or au Québec (Casa Berardi dans la région de l'Abitibi) et dans le Nevada (Fire Creek et Hollister).

À la manifestation, les travailleurs ont dit aux actionnaires qui se rendaient à l'assemblée que les activités antiouvrières de Hecla font mal aux travailleurs, à leurs familles et aux actionnaires. Ils ont demandé aux actionnaires de faire pression sur les dirigeants de Hecla Mining pour que ceux-ci négocient une convention collective que les travailleurs jugent acceptable.

Selon les travailleurs, les concessions que cherche à imposer Hecla feraient en sorte que la mine fonctionnerait sans syndicat et que les travailleurs n'auraient pas un mot à dire sur leurs conditions de travail.

Un gréviste a publié ceci sur la page Facebook de la section locale du syndicat : « Avec leur offre de convention collective, Hecla vise à briser le syndicat et à contrôler totalement la main-d'oeuvre, point à la ligne ! [...] Une convention équitable est une convention qui respecte notre voix collective en tant que syndicat pour que nous puissions maintenir notre sécurité d'emploi et notre santé et sécurité au travail. [...] Je ne décrirai pas en détail l'offre inacceptable de Hecla - notre équipe de négociation va s'en charger - mais je dois dire que c'est un recul sur toute la ligne et que la majorité de nos membres vont perdre des milliers de dollars par année [...] Je peux vous dire sans hésitation que la grande majorité des travailleurs de notre syndicat n'apprécient pas du tout que la compagnie Hecla Mining nous étrangle collectivement pour tenter de faire taire nos voix. Nous exigeons plus de respect. Nous méritons plus de respect, et comme en témoigne une longue liste de nos collègues qui ont laissé leur vie à Lucky Friday, nous avons MÉRITÉ ce droit à un plus grand respect que cela. »

Parmi les concessions exigées par l'entreprise, les travailleurs soulignent les points suivants : ils devront payer davantage pour leur assurance-santé et Hecla veut la latitude d'apporter des modifications au régime de santé sans l'approbation des travailleurs ; Hecla veut éliminer le régime d'offre de positions qui détermine les équipes de travail et les assignations de postes à la mine ; elle veut être la seule à décider qui travaille à la mine et être libre de remplacer sans restriction les travailleurs syndiqués par des travailleurs non syndiqués ; l'avancement dépendrait uniquement de la compagnie ; les superviseurs et l'administration désigneraient chaque jour les tâches de chaque travailleur ; les quarts de travail varieraient entre 8 et 12 heures, à la discrétion de la compagnie, etc. Pour les travailleurs, ce serait l'équivalent d'avoir un syndicat juste pour la forme, ce qu'ils rejettent.

Les mineurs de Lucky Friday mènent des actions à la défense de leurs droits et de leur dignité dans la Silver Valley et dans plusieurs villes des États-Unis et du Canada.


Des grévistes se rendent à New Westminster le 24 mai 2019 pour discuter de leur lutte avec le Conseil du travail du district local.

(Photos : District 3 du Syndicat des Métallos, Section locale 5114 des Métallos, Conseil du travail du district de New Westminster)


Cet article est paru dans

Numéro 20 - 6 juin 2019

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