Opposition à l'offensive antisociale du gouvernement de l'Ontario

Il faut faire des investissements adéquats pour que les travailleurs puissent offrir aux citoyens les services dont ils ont besoin


Le contingent des paramédics à la Journée d'action pour la santé à Queen's Park, le 30 avril 2019

Forum ouvrier : Le 17 mai, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a publié un communiqué de presse intitulé « Confrontés aux terribles compressions budgétaires en Ontario, les ambulanciers demandent : 'Y aura-t-il une ambulance si vous en avez besoin ?' » Peux-tu nous en dire plus ?

Jason Fraser : Le modèle de financement des services paramédicaux en Ontario est divisé environ moitié-moitié. La province contribue à 50 % et les municipalités à 50 %. C'est comme ça à chaque année. Généralement, le gouvernement provincial augmente d'environ 5 % par an les montants transférés. Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont gelé la somme d'argent qu'ils transfèrent aux taux de 2017-2018. Les municipalités ont déjà adopté leur budget pour 2019. Elles s'attendaient à ce que 50 % de leur budget provienne du gouvernement provincial cette année, mais elles reçoivent moins. Elles obtiennent en réalité le budget de 2018 . C'est un manque à gagner important pour les services paramédicaux dans la province.

Nous ne savons pas vraiment ce que les municipalités vont faire pour compenser ces coûts. Certaines municipalités s'étaient engagées à mettre de nouveaux véhicules en service, à avoir plus de personnel paramédical. À l'heure actuelle, nous ne savons pas comment elles vont combler ce manque à gagner.

Par exemple, dans la région de Durham, il manque 1,75 million de dollars. La question est de savoir comment ils vont combler ce manque. Si le gouvernement provincial n'avait pas gelé les taux, la région de Durham aurait reçu cette somme de 1,75 million de dollars du gouvernement.

FO : Dans le communiqué, tu écris que les services d'ambulance sont déjà confrontés à des situations dans lesquelles ils ne sont pas capables de fournir des services adéquats aux Ontariens.

JF : C'est exact. Partout dans la province, dans plusieurs régions, nous avons ce qu'on appelle des codes zéro, une situation dans laquelle les ressources sont limitées ou alors aucune ambulance n'est disponible pour répondre aux appels. Cela se produit déjà dans certaines communautés de la province.

Ce manque de fonds entraînera-t-il le licenciement de certains ambulanciers ? Nous ne le savons pas encore. Est-ce que cela va aggraver le manque de ressources, en particulier dans les municipalités qui allaient mettre un véhicule sur la route et qui dépendaient de ce financement de la province ? Présentement, elles n'ont pas les fonds nécessaires pour pouvoir mettre cet autre véhicule sur la route.

Nous savons que le volume d'appels augmente de 3,5 % à 5 % par an. Le volume d'appels augmente en raison de nombreux facteurs, dont le vieillissement de la population. De plus, à Toronto, le gouvernement provincial a annulé le financement destiné aux sites d'injection supervisée, qui avaient réduit le nombre d'appels au 911. Avec la fermeture des sites d'injection supervisée faute de financement, plus de personnes appellent le 911.

Nous sommes en train d'examiner quel sera l'impact de ces choses-là.

De plus, pour ce qui est des services paramédicaux et des centres de communication, le gouvernement provincial envisage de tout restructurer. Nous avons présentement 52 services d'ambulances terrestres exploités par des municipalités et la province envisage de les restructurer, de réduire leur nombre. Nous n'avons pas encore été consultés à ce sujet. Nous avons eu un court briefing technique et on nous a promis une place à la table, mais nous n'avons pas encore eu de confirmation de date pour cela. Ce ne sera certainement pas 52 services. Cela pourrait descendre à 10 services. Chaque municipalité serait regroupée dans une zone géographique plus étendue Nous devrions couvrir une zone plus vaste alors que nous ne disposons pas de suffisamment de ressources pour couvrir nos propres zones, ce qui ne fera qu'empirer les choses. Cela ne présage rien de bon..

Nous voulons que le financement provincial soit rétabli afin que les services reçoivent le montant adéquat dont ils ont besoin pour fonctionner. En ce qui concerne la restructuration, nous pensons que le meilleur modèle est le modèle actuel. Ils doivent simplement investir adéquatement dans nos services pour que nous soyons capables de les fournir aux citoyens de l'Ontario.

(Photos : FO, FTO)


Cet article est paru dans

Numéro 20 - 6 juin 2019

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