100e anniversaire de la grève
générale d'Halifax
Une tradition militante de luttes ouvrières dans les provinces de l'Atlantique
- Tony Seed -
Ce Premier Mai, journée internationale de la
classe ouvrière, était le 100e anniversaire de la
grève générale de 1919 à Halifax. Les
événements de 1919 à Halifax et les
événements subséquents doivent être
examinés à la lumière du contexte des
développements sur les plans régional, national et
international et de l'activité
de la classe ouvrière.
Entre 1916 et 1925, les Maritimes ont connu
des niveaux d'activité gréviste sans
précédent. Il est significatif que cette vague n'ait pas
été confinée aux communautés
minières de charbon de la région. Le militantisme
économique s'est souvent traduit en action politique. Les
mineurs des comtés du Cap-Breton, de Cumberland et de
Pictou, les métallos de Sydney et les travailleurs industriels
d'Amherst et de New Glascow ont participé à une vague de
radicalisme qui a touché tout le pays. En mars 1919, une
« grande assemblée de masse » à Sydney a
appuyé une résolution de l'organisateur de la
Fédération du travail de la Nouvelle-Écosse C.C.
Dane appelant à
une grève de tous les travailleurs de Nouvelle-Écosse si
le gouvernement provincial refusait de passer une loi sur la
journée de travail de huit heures.[1]
La grève générale de Halifax
La grève générale d'Halifax
s'opposait à la
réalisation des profits de guerre et à la surexploitation
des métiers de la construction dans le sillage de l'explosion
d'Halifax du 6 décembre 1917.
Les données officielles, que plusieurs soupçonnent
d'être en deçà du nombre réel, font
état de 1 963 résidents qui auraient
été tués dans l'explosion,
de 9 000 blessés et de 199 personnes qui auraient
perdu la vie, ce qui représente plus d'un cinquième de la
population totale de moins de 50 000 personnes. Cinq mille
d'entre elles étaient des soldats et des marins, sans parler des
convalescents qui se remettaient dans des hôpitaux militaires des
blessures qu'ils avaient
subies en Europe. Entre 20 000 et 25 000
Haligoniens sont devenus des itinérants entièrement
démunis, parmi lesquels on comptait 10 000 enfants.
Les comptes rendus de l'explosion tendent à nier
le lien de causalité entre ce désastre et l'exploitation
accentuée de la classe ouvrière, son appauvrissement et
la résistance qu'elle menait. Par exemple, sous prétexte
de traiter des conséquences de l'explosion, les riches ont
recruté du travail migrant non qualifié, venu notamment
de Chine, pour
remplacer les débardeurs tombés et maintenir Halifax
comme un port de guerre, abaisser les salaires, briser la
solidarité entre les travailleurs et mettre fin aux ateliers
syndicaux fermés. En février 1918, un journal
ouvrier de l'Ontario, le Industrial Banner, a parlé
d'un groupe de manoeuvres chinois qui étaient morts gelés
en route vers
Halifax et a critiqué l'injustice d'employer de la main-d'oeuvre
étrangère alors qu'« il ne se passe presque pas une
journée sans qu'on apprenne que des hommes et des femmes ont
été informés que leurs services ne seraient plus
requis ».
Se remettant du désastre, les travailleurs
d'Halifax se sont soulevés contre les injustices, la
confiscation de terres urbaines et la collecte de profits par des
hommes de propriété sans scrupules à même la
misère qui prévalait à la suite de l'explosion.
Ceci a mené à une grève générale de
plus de 1 100 travailleurs des métiers de la
construction qui a été déclenchée à
l'occasion du Premier Mai 1919.
Elle a été appelée la «
Grande grève », et elle est la plus grande
grève de l'histoire d'Halifax. En plus d'être la
journée internationale d'unité et de solidarité de
la classe ouvrière, le Premier Mai était aussi la date
traditionnelle où les nouvelles échelles de salaires
étaient établies à Halifax.
Une impulsion au développement de la presse
ouvrière
Le 9 mai 1919, sous l'égide du
Conseil des métiers et du travail d'Halifax, les travailleurs
d'Halifax ont commencé à publier un journal hebdomadaire,
qui portait le titre significatif de The Citizen, « capable
de
présenter
la
cause
de la classe ouvrière au
public ». On lisait ceci sur sa page
couverture :
« C'est une chose regrettable et grave, mais il
semble malheureusement vrai que les grands journaux quotidiens du
Canada et en fait, la presse en général, ont
entièrement cessé de défendre les
intérêts du peuple. Ils semblent s'être liés
aux grands intérêts. Ils sont devenus les promoteurs de
mesures et de doctrines qui, dans d'autres pays, ont
produit la domination militaire et politique et la subversion des
droits du peuple.
« Le mouvement ouvrier, au cours de sa longue
lutte pour la reconnaissance de ses droits, a toujours pris fermement
position pour la liberté de parole et d'action pour toutes les
classes. La classe capitaliste ne peut pas prétendre qu'elle le
fait elle aussi. En fait, le seul espoir de la restauration de la
liberté de parole et d'action dans ce pays réside
dans le mouvement ouvrier. Tous ceux qui croient dans la liberté
de parole devraient donc appuyer le mouvement ouvrier. »
Le Citizen faisait la promotion des «
principes de l'action politique indépendante ». Le
Parti travailliste d'Halifax a été revitalisé par
le Conseil des métiers et du travail d'Halifax, qui s'adressait
à « tous les travailleurs, organisés ou non
organisés, manuels ou intellectuels, sans égard à
la race, au sexe, aux croyances et à la
vocation ». Le 27 juillet 1920, le Parti
travailliste indépendant, en alliance avec les Fermiers unis de
Nouvelle-Écosse, a gagné le plus grand appui
électoral de tout parti de gauche dans l'histoire des Maritimes,
remportant 11 sièges, dont 5 représentés par
des travailleurs. Le Cap-Breton a lui-même fourni quatre
députés
ouvriers à Halifax qui ont eux aussi remporté la plus
forte majorité.
La grève d'Amherst
Le 20 mai 1919, le syndicat industriel
organisé à l'échelle locale, l'indépendante
Fédération du travail d'Amherst, a appelé à
la « grève générale » du
mouvement syndical de la ville, en partie en appui aux travailleurs de
la compagnie Canadian Car and Foundry qui avait refusé la
parité avec sa branche de Montréal
et, en partie en appui aux revendications de la journée de
travail de huit heures, de la reconnaissance syndicale et de
l'amélioration des conditions de travail dans les usines
individuelles. Sauf deux exceptions, cette grève de trois
semaines a mobilisé 4 000 travailleurs de toutes les
industries principales de la ville : les fonderies,
les travaux d'ingénierie, les usines de textile, de souliers et
de bagages, les usines de l'industrie du bois et même le garage
local. La Fédération du travail d'Amherst a écrit
que Nolan Eilly « a dirigé toutes les négociations
avec les différentes compagnies et a organisé des
rassemblements quotidiens à des fins d'information et
d'agitation. Lors de
ces réunions, les dirigeants ouvriers locaux ont promu la One
Big Union (OBU) comme la seule organisation ayant la force et la
détermination pour confronter le capitalisme sur les enjeux
locaux et nationaux. »[2]
En mai 1919 également, plus
de 15 000 travailleurs des pâtes et papiers du Canada
et des États-Unis, qui produisaient 60 % de tout le
papier journal, ont fait la grève contre une coupure de salaire
de 30 %.
La grève des chantiers navals d'Halifax
Les travailleurs des chantiers navals d'Halifax et les
mineurs de charbon et les travailleurs de l'acier du Cap-Breton ont
développé de hauts niveaux de lutte contre les
propriétaires privés britanniques qui régnaient in
absentia.
Une grève encore plus grande des travailleurs des
chantiers
navals a éclaté en juin 1920. Les chantiers
étaient maintenant la propriété de la British
Empire Steel Corporation (BESCO) nouvellement formée qui
était le plus grand consortium industriel du Canada. À
l'époque, l'aciérie de Sydney était la plus grande
du Canada. Le Cap-Breton produisait 45 % de toute la
production canadienne de charbon.[3]
Concentrée aux Halifax Shipyards Limited, la
grève a affecté huit compagnies, environ 2 000
travailleurs, et a duré 52 jours réguliers de
travail. Avec son total de 104 000 jours-personnes perdus,
elle a représenté 12 % du total des
journées de grève au Canada pendant l'année 1920.
Cette grève est demeurée la plus grande
grève manufacturière à se tenir dans une seule
communauté de travailleurs industriels jusqu'après la
Deuxième Guerre mondiale.
La grève de l'Union typographique internationale, qui a
duré de mai 1921 à août 1924, et visait
à établir la journée de travail de 8 heures,
a
été la plus
grande grève de travailleurs qualifiés.
Le Citizen, le 4 juin 1920 et
le 18 juin 1920. Cliquer sur les images pour les agrandir.
La résistance au Cap-Breton
Dans les années 1920, le
déploiement du pouvoir de l'État contre la classe
ouvrière est devenu un trait régulier des grèves
au Cap-Breton. Les collectifs des travailleurs de l'acier, des mineurs
de charbon, dont plusieurs étaient de langue gaélique, et
la communauté noire de Whitney Pier, d'origine
africaine/caribéenne étaient tous
en action.
En août 1922, les mineurs de charbon ont
déclenché une grève qui a mis de l'avant la
résolution suivante :
« Nous proclamons ouvertement au monde entier que
nous luttons pour le renversement complet du système capitaliste
et du capitalisme, de manière pacifique si possible, par la
force s'il le faut ; et nous appelons tous les travailleurs, tous
les soldats et tous les policiers ordinaires à se joindre
à nous pour libérer le travail. » [4]
Les 12 000 mineurs de charbon ont
résisté contre une coupure d'un tiers de leur salaire
imposée par la BESCO par une grande grève qui a
utilisé des tactiques nouvelles : la réduction de la
production d'un tiers et la mise en oeuvre d'une grève
à 100 % où tous les travailleurs ont
quitté les mines. Ottawa a
transformé le Cap-Breton en un camp armé, y
déployant un tiers de l'armée canadienne. Ottawa a
déployé 4 000 membres du Régiment royal
canadien équipés de 18 canons de campagne pour
maintenir l'« ordre » autour des installations de
BESCO. La Marine britannique a déployé un navire de
guerre à partir des eaux de
Terre-Neuve pour réprimer la lutte militante des travailleurs
pour s'organiser dans le syndicat de leur choix. Les
représentants de la Nouvelle-Écosse ont
réclamé 2 000 soldats de plus, des navires de
guerre britanniques qui se trouvaient alors dans les eaux de
Terre-Neuve et un escadron d'avions. Un commandant militaire a
même
réclamé des frappes aériennes. Le comté de
Cap-Breton a été déclaré district policier,
doté d'une force policière de 1 000 hommes.[5]
Les Royal Canadian Dragoons occupent le Cap-Breton
en 1922.
En 1923, le « Red Flag »,
écrit par l'Irlandais James Connelly, a été
chanté lors de la première Parade du Premier Mai du
Cap-Breton, à Glace Bay. James B. McLachlan, le dirigeant de
masse des mineurs de charbon du Cap-Breton, était aussi un
membre du Parti communiste nouvellement formé et un des
principaux dirigeants ouvriers canadiens. Il a décrit la Parade
du Premier Mai en ces termes :
« Le Premier Mai a été
célébré à Glace Bay cette année pour
la première fois. Quatre mille travailleurs, lucides et
triomphants, ont participé à la parade avec drapeaux et
bannières. Une pluie glaciale est tombée pendant toute la
journée, mais la pluie et le froid n'ont pas réussi
à refroidir l'esprit magnifique de ces marcheurs et de ces
marcheuses. [...] Avec chants et discours et des salutations pleines de
camaraderie, ces quatre mille hommes et femmes ont passé huit
heures glorieusement libres, loin des yeux du patron et de son emploi
accablant qui fournit à peine le pain à eux-mêmes
et à leurs enfants. Une journée glorieuse qui fait
circuler votre sang plus vite et avec plus de
chaleur et vous fournit l'espoir exaltant d'une vie nouvelle où
tous les jours de l'année appartiennent aux travailleurs et
où les mots honnis de 'maître et de patron' et tout ce
qu'ils représentent seront bannis de cette terre. En ce Premier
Mai, nous avons oublié les barrières du nationalisme qui
sont érigées par ceux qui sont maîtres du pain et
avons
transmis des paroles de salutations fraternelles aux travailleurs
combattants de chaque pays. Les travailleurs de ce territoire sont nos
camarades et nos frères, et les capitalistes de ce territoire
nos ennemis brigands. La solidarité entière des premiers
est notre espoir, l'extermination complète des seconds notre
objectif. Vive le Premier Mai !
Vive la solidarité des travailleurs du monde ![6]
En juin 1923, les mineurs de charbon ont fait une
grève de solidarité avec les métallos de Sydney
qui luttaient pour la reconnaissance de leur syndicat.
Le 30 juin, le premier des nombreux trains remplis de soldats a
été envoyé à Sydney, comprenant notamment
une gondole blindée remplie de sacs de sable et de
mitraillettes. La
police provinciale (l'« Armée d'Armstrong ») a
été envoyée une fois de plus au Cap-Breton et
s'est déchaînée sur le chemin Victoria le 1er
juillet, assaillant les résidents alors qu'ils sortaient de
l'église pour retourner chez eux. Des troupes
fédérales se sont jointes à eux. Ces
événements sont connus comme le tristement
célèbre «
Peterloo » ou « Dimanche sanglant » du
Cap-Breton.
J.B. McLachlan a fait circuler un message appelant les
autres syndicats à faire la grève en appui. Il a
qualifié le gouvernement de Nouvelle-Écosse de «
seul responsable et coupable » de l'attaque, et a
appelé ses frères et soeurs syndicalistes à
« étendre la lutte contre (le premier ministre) Armstrong
à toutes les mines de
Nouvelle-Écosse ». Les mineurs ont alors fermé
les mines du Cap-Breton et des Maritimes, et le district 18 en
Alberta a aussi fait la grève en appui aux travailleurs de
l'acier pour dénoncer le recours renouvelé à la
force armée dans cette zone industrielle. De nombreux mineurs
qui avaient participé à la guerre, qui s'était
terminée à
peine cinq avant la grève, étaient prêts à
combattre un ennemi qu'ils considéraient aussi menaçant
pour leur survie que celui qu'ils avaient affronté dans ce
« No-Man's Land » en Europe.
Glace Bay a refusé de défrayer les
coûts de cette force militaire comme le prescrivait la Loi
sur la milice. « Les plus grosses villes minières
n'étaient plus des villes de compagnies ; elles avaient
élu des candidats ouvriers, qui étaient mobilisés
dans des disputes avec la compagnie de charbon sur les taxes, les
évaluations et les
services et qui appuyaient le syndicat en temps de crise. » [7]
Dan Livingstone, surnommé le «
rouge », qui était le président des mineurs,
et J.B. McLachlan, le secrétaire-trésorier[8], ont été
arrêtés et mis en prison. « Fighting
Jim » (Jim le combattant), comme la presse l'appelait, a
été déclaré coupable en
décembre 1923 de trois chefs d'accusation
forgés de sédition, incitation publique illégale
au désordre et promotion de la haine du gouvernement, et mis en
prison pendant deux ans au pénitencier Dorchester pour des
articles parus dans le Maritime Labour Herald dont il
était le rédacteur en chef. Ce fut essentiellement un
simulacre de procès. Le procureur général Walter
J. O'Hearn,
qui dirigeait la poursuite, a insisté pour que le procès
ait lieu à Halifax par crainte que des jurés du
Cap-Breton acquittent quelqu'un qui avait eu le courage d'adopter leur
cause. Dans ses instructions au jury, le juge Humphrey Mellish de la
Cour suprême, lui-même un ex-avocat des compagnies de
charbon, pouvait à peine cacher son dédain de
McLachlan et des idéaux marxistes qu'il professait. L'historien
du droit Barry Cahill a qualifié le procès de «
déni de justice flagrant ».
Les avocats de McLachlan ont réussi à
faire retirer un chef d'accusation en procédure d'appel, celui
d'avoir publié du matériel séditieux à
Halifax, car il avait été révélé
lors du procès que c'était un représentant de la
BESCO qui avait divulgué le message aux journaux de Halifax. Il
a été condamné à deux ans de prison et
libéré sur parole après
moins de cinq mois en prison. Sa mort, en 1937, alors qu'il
était dans la soixantaine avancée, a été
attribuée à une maladie pulmonaire qu'il avait
contractée dans les cellules humides du pénitencier
Dorchester.
Notes
1. Ernest R. Forbes, «
The Maritime Rights Movement, 1919-1927 » , p. 41.
2. Reilly, J. Nolan. « The
General Strike in Amherst, Nova Scotia, 1919 ». Article
dans Acadiensis, Vol.IX, No.2, printemps 1980,
pp. 56-77.
3. Roy Wolvin et un cadre des
anciens associés de Beaverbrook ont combiné Nova Scotia
Steel et Coal, Dominion Coal, Dominion Iron and Steel, Dominion Steel,
un chantier naval d'Halilfax, et plusieurs autres compagnies pour
former BESCO. Ce type de monopoles a été
créé par la fusion du capital industriel et du
capital bancaire. Ils ont acquis un très grand pouvoir
individuel, mais, par-delà leur pouvoir privé, ils ont
bénéficié du plein poids de l'État canadien
et de toutes ses ressources militaires, juridiques, financières
et autres dans leur lutte contre la classe ouvrière. La
période de l'après-Première Guerre mondiale a
été marquée par la capacité productive
excédentaire. BESCO était déterminée
à sauver des coûts en coupant les salaires ; les
travailleurs, les producteurs de la richesse, étaient
déterminés à résister. Le monopole s'est
finalement effondré alors qu'il essayait d'arracher toujours
plus de concessions aux travailleurs.
Lire aussi, « Labourism and Economic Action :
The Halifax Shipyards Strike of 1920, » de Suzanne
Morton, Labour/Le Travail, Volume 22 / Volume 22e (1988).
4. Mellor, « United We
Stand, Divided We Fall : A Study of Cape Breton
Unionism », 1971, p. 14.
5. Dans son ouvrage « A Boy
Who Went to War », Tom Doucette écrit que «
BESCO possédait les maisons et les baraques (pour les hommes
seuls), les magasins, l'hôpital, et tous les services publics,
même les rues de la ville. Il existait peu de
propriétés privées individuelles des
propriétés. Le gérant général de
BESCO vivait dans un manoir en bois qui rappelait le sud des
États-Unis. La compagnie l'a construit sur une rue
entière surplombant la rue principale. Sa vie et son aisance
étaient à l'image de ce que son nom évoquait de
militaire : un général. » Les gens
mouraient de malnutrition.
Taux
de
mortalité
infantile
|
1921 |
1922 |
Taux national
|
88,1
|
86,8
|
Mines de Sydney
|
140,0
|
156,3
|
New Waterford
|
148,1
|
159,4
|
Sydney
|
175,9
|
175,8
|
Glace Gay
|
305,9
|
250,0
|
6. Maritime Labour Herald, 5
mai 1923
p.1.
7. Dawn Fraser, « Echoes
From Labour's War » p.19.
8. James B. McLachlan, un mineur
de charbon d'origine irlando-écossaise, remettait en question
les vieilles façons du syndicalisme et promouvait les liens les
plus étroits possible et une unité croissante des
opprimés de toutes nationalités. Il disait que sans une
telle unité, une lutte victorieuse contre l'oppression
générale
était impossible. Les vieux syndicats de métiers
bâtis autour de métiers individuels et isolés des
autres membres de la classe ouvrière ne correspondaient pas aux
demandes de l'époque. En rejetant également le
syndicalisme de compagnie, McLachlan a revendiqué et mis en
pratique un syndicalisme de masse qui cherchait à mobiliser tous
les
mineurs sans égard à la nationalité, au statut
d'immigrant, au racisme organisé par l'État, à
l'éducation, au métier spécifique et à tout
autre aspect qui entrave le travail d'organisation et de construction
de l'unité des travailleurs en tant que travailleurs.
Pour de plus amples informations sur le procès de
J.B. McLachlan's trial, lire : David Frank, J.B.
McLachlan : A Biography (Toronto : James Lorimer &
Company, 1999), chapitre 8 ; Barry Cahill, « Howe
(1835), Dixon (1920) and McLachlan (1923) : Comparative
Perspectives on the Legal
History of Sedition », Journal de droit de
l'Université du Nouveau-Brunswick, vol. 45 (1996),
pp. 281-307.
Cet article est paru dans
Numéro 16 - 9 mai 2019
Lien de l'article:
100e anniversaire de la grève
générale d'Halifax: Une tradition militante de luttes ouvrières dans les provinces de l'Atlantique - Tony Seed
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