Sit-ins et occupations des travailleurs
des foyers de soins
au Nouveau-Brunswick
Action militante à la défense des droits des travailleurs
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Le 4 mai 2019, les dirigeants du Conseil des syndicats des
foyers de
soins du Nouveau-Brunswick ont mis fin à leur occupation du
bureau de
Fredericton de la ministre du Développement social de la
province et
ont continué de demander la satisfaction de leurs revendications
en
organisant des sit-ins dans les bureaux de
circonscription d'autres ministres.
Les travailleurs des foyers de soins au
Nouveau-Brunswick intensifient leurs actions pour obtenir les salaires
nécessaires pour contrer leur appauvrissement croissant et
retenir et attirer des travailleurs dans le secteur. Ils ont
rejeté le soi-disant mandat que le gouvernement provincial a
décrété visant à ce que les institutions
publiques
maintiennent les augmentations salariales à 1 % ou
moins par année.
Le gouvernement conservateur a maintenu le mandat
antitravailleur du gouvernement libéral précédent.
Les travailleurs des foyers de soins rejettent cette mesure et sont
déterminés à s'unir dans l'action pour briser ce
mandat. Le gouvernement provincial s'est engagé dans une
propagande rétrograde et provocatrice qui propage le mensonge
néolibéral selon lequel les travailleurs des foyers et
tous les travailleurs du secteur public représentent un
coût pour la province qui doit être réduit. Le
gouvernement refuse de reconnaître que ces travailleurs sont un
élément essentiel de l'humanisation de la
société et qu'ils contribuent une précieuse valeur
à l'économie.
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Les dirigeants du conseil occupent le bureau de
la ministre du Développement social
le 1er mai 2019.
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Jour et nuit, du 1er au 4 mai, des membres de
l'exécutif du Conseil des syndicats des foyers de soins du
Nouveau-Brunswick ont occupé le bureau de Fredericton de la
ministre du Développement social de la province. Les agents de
sécurité ont empêché les médias
d'entrer dans l'édifice pour qu'ils puissent parler avec les
membres
du Conseil. Des points de presse ont donc eu lieu à partir des
fenêtres.
Entre autres choses, les travailleurs qui occupaient le
bureau demandaient de parler, ne serait-ce que par
téléphone, au premier ministre ou à la ministre
afin de réaffirmer la position des travailleurs à la
défense de leur droit d'améliorer leurs salaires et leurs
conditions de travail, une position qu'ils n'ont pas l'intention
d'abandonner. Ils ont aussi
demandé un exemplaire de la nouvelle offre que le gouvernement
prétend avoir préparée, et qui bonifierait l'offre
précédente que les travailleurs ont fermement
rejetée. Cet échange n'a jamais eu lieu.
La ministre a publiquement dénoncé
l'occupation comme étant une tactique d' «
intimidation ». Elle n'a rien dit sur la situation et ne
s'est pas excusée d'avoir imposé ce mandat du
gouvernement et d'avoir eu recours aux pouvoirs de police pour
intimider les travailleurs du secteur public, et n'a évidemment
pas parlé d'y renoncer.
Un autre objectif de l'occupation était de
dénoncer la saga judiciaire sans fin organisée par
l'État contre les travailleurs et leur droit de grève. On
empêche les travailleurs d'exercer leur droit de cesser le
travail en appui à leurs justes revendications. La
négation du droit des travailleurs d'entreprendre des moyens de
pressions est aussi une façon de
retarder la solution des problèmes auxquels sont
confrontés les travailleurs et les personnes vivant dans les
foyers.
Le plus récent développement de cette saga
judiciaire est une décision de la Cour d'appel du
Nouveau-Brunswick. La Cour s'est rangée du côté de
la province en rejetant une décision d'une cour
inférieure qui avait rejeté l'ordonnance initiale du
tribunal qui niait aux travailleurs leur droit de grève. La juge
avait estimé que l'ordonnance punitive
allait causer un tort irréparable aux travailleurs. Le
gouvernement a immédiatement interjeté appel et a
réussi à faire entériner son diktat
antitravailleur.
Une autre démarche juridique est l'examen de la
constitutionnalité de la Loi sur les services essentiels dans
les foyers de soins, qui doit être entendu le 24 mai. [1] Les
travailleurs des foyers n'ont pas le droit de faire la grève
jusqu'à que cet examen soit complété. Les graves
problèmes auxquels ils sont confrontés demeurent
non résolus.
Les travailleurs en ont plus qu'assez de ces
procédures judiciaires qui n'en finissent plus. Ils ont
clairement exprimé depuis
longtemps que ce qu'ils veulent ce sont des négociations pendant
lesquelles leurs revendications et préoccupations sont entendues
et qu'on
témoigne du respect pour le travail qu'ils font. Leur objectif
est d'en arriver à des conditions de travail et des
salaires qui leur sont acceptables et de trouver des vraies solutions
aux vrais problèmes qui existent dans le secteur. Leur objectif
n'est pas de faire la grève. Par contre, ils doivent être
en mesure de retirer leur capacité de travail si la situation
l'exige pour qu'ils puissent faire valoir leurs revendications. Ils ont
même proposé au gouvernement le
recours à l'arbitrage exécutoire pour régler le
conflit. De façon provocatrice, le gouvernement a dit qu'il
était d'accord avec l'arbitrage exécutoire à
condition que l'arbitre s'en tienne au diktat de 1 %
imposé aux augmentations salariales, ce qui est contraire
à l'objectif même de l'arbitrage.
Le 4 mai, les membres de l'exécutif du
Conseil ont décidé de mettre fin à leur occupation
du bureau du ministre et de se tourner vers des actions
régionales de sit-ins d'une journée dans les bureaux de
circonscription des ministres du cabinet. Les travailleurs des
résidences ont organisé des actions dans huit bureaux de
ministres dans des
villes partout au Nouveau-Brunswick le lundi 6 mai, le jour de la
semaine où les ministres sont censés être dans leur
bureau pour rencontrer leurs électeurs. Certains ministres ont
quitté leur bureau avant les sit-ins pour éviter d'avoir
à faire aux travailleurs et d'autres ont tout simplement
fermé leur bureau pour la journée. D'une façon ou
d'une autre, les travailleurs ont saisi l'occasion pour dénoncer
les attaques du gouvernement contre les travailleurs du secteur public
et les travailleurs des foyers de soins en particulier.
Les 4 100 travailleurs des foyers de soins
tentent de négocier une convention collective depuis 2016. Des
négociations sont prévues le 11 mai et les
travailleurs exigent que des progrès soient faits dans
l'obtention de salaires et de conditions de travail qui leur sont
acceptables et pour l'humanisation du secteur afin qu'il
réponde aux besoins des personnes dont ils prennent soin.
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Des travailleurs participent à des actions
devant les bureaux de circonscription
de huit ministres du cabinet, le 6 mai 2019.
Note
1. À la fin de 2018,
la
Commission du Travail et de l'Emploi du Nouveau-Brunswick a
statué que la Loi sur les
services essentiels dans les foyers de
soins violait le droit à la négociation
collective des
employés. Selon le jugement de la commission, la
désignation de soins essentiels en cas de
grève ne s'appliquait pas aux foyers de soins. Le gouvernement
est alors intervenu pour demander une révision judiciaire de
cette décision, une cause qui n'a pas encore été
entendue.
Cet article est paru dans
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Numéro 16 - 9 mai 2019
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