Secteur public au Nouveau-Brunswick

Les travailleurs intensifient la lutte pour des conditions de travail et des salaires adéquats

Le 12 avril, plus de 500 travailleurs et travailleuses des foyers de soins et d'autres secteurs des services publics du Nouveau-Brunswick ont manifesté devant des édifices gouvernementaux à Fredericton pour demander des conditions de travail et des salaires qui sont acceptables pour eux. La manifestation faisait suite à de nombreuses actions menées ces derniers mois devant les bureaux de circonscription des députés du Parti progressiste-conservateur au pouvoir. Selon le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), la lutte de ses 4 000 membres dans les foyers de soins pour aînés vise des augmentations de salaire qui soient bien au-dessus de la hausse du coût de la vie. Le syndicat dit que cela va améliorer les conditions de vie des travailleurs et permettre d'attirer et de retenir le personnel dans leur secteur qui en a énormément besoin.

Mettre fin au mandat !

La manifestation faisait partie de la campagne du SCFP, « Mettre fin au mandat ». Ce mot d'ordre de « Mettre fin au mandat » est la bannière de résistance des travailleurs du secteur public à la défense de leurs droits. Les travailleurs sont déterminés à mettre fin au mandat du gouvernement progressiste-conservateur, que le gouvernement libéral précédent a aussi appliqué, d'imposer aux travailleurs du secteur public des augmentations de salaire d'environ 1 % par année, ce qui est bien en dessous du coût de la vie. Selon les travailleurs, ce mandat nie leur droit d'avoir un salaire qui leur est acceptable. Dans le secteur des foyers de soins, de meilleurs salaires et conditions de travail sont nécessaires pour retenir les travailleurs et augmenter le niveau de soins d'un grand nombre d'aînés de la province.

Le gouvernement a utilisé diverses tactiques pour briser la lutte des travailleurs du secteur public, ayant recours aux lois et aux tribunaux par exemple pour priver les employés des foyers de soins de leur droit de faire la grève pour défendre leurs revendications. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a fait de la propagande pour dénigrer les employés des foyers de soins en les dépeignant comme un coût pour le trésor public, dont le travail ne produit aucune valeur et ne contribue pas à humaniser la société. Cette attaque contre les travailleurs du secteur public est un effort pour jeter les bases de la criminalisation de leur lutte pour défendre leurs droits.

En lançant l'accusation scandaleuse que les travailleurs du secteur public coûtent de l'argent au public et ne produisent rien, le gouvernement affirme que leurs salaires et leurs avantages sociaux doivent être réduits sinon le trésor public sera privé de fonds pour attirer les investissements privés des oligarques financiers au moyen de stratagèmes pour payer les riches. L'attraction de l'investissement privé des riches à l'échelle mondiale est présentée comme la seule voie vers l'avant pour la province et la définition même de l'économie, qui n'est même pas sujette à discussion ou à débat selon l'élite dirigeante.

Le gouvernement agit de manière fourbe en affirmant que les salaires et les avantages sociaux des travailleurs des foyers de soins pèsent sur les ressources de la province ; en même temps, lorsque les travailleurs luttent pour des salaires et des avantages sociaux qu'ils jugent acceptables, leur travail devient tout à coup essentiel et les lois et les tribunaux sont utilisés pour leur interdire de faire la grève. Selon le premier ministre, les travailleurs des foyers de soins sont indispensables uniquement quand il est question de briser leur lutte pour leurs droits et pour le droit des personnes âgées à des conditions et à des soins adéquats. Le gouvernement ne considère pas que leur travail est essentiel quand il est temps d'offrir aux travailleurs des foyers de soins des salaires et des conditions de travail acceptables pour eux-mêmes et qui reconnaissent la valeur essentielle qu'ils apportent à la province par leur travail difficile, qui consiste à prendre soin de certaines des personnes les plus vulnérables de la société.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick refuse de reconnaître que les services publics constituent un secteur crucial d'une économie moderne, que les travailleurs du secteur public créent une immense valeur pour l'économie et contribuent grandement à humaniser la société. Par contre, les travailleurs reconnaissent la valeur que les travailleurs du secteur public créent et exigent qu'elle soit réalisée par d'autres secteurs de l'économie et restituée aux institutions qui fournissent ces services publics essentiels.

Les travailleurs du secteur public refusent d'accepter les attaques du gouvernement et le fait qu'on les criminalise. Ils intensifient leur lutte pour ce qui leur appartient de droit et pour des conditions de travail modernes qui leur permettent de fournir les services que les gens doivent recevoir et que la société exige. Tous les travailleurs doivent les appuyer dans cette lutte importante.


Cet article est paru dans

Numéro 13 - 18 avril 2019

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Secteur public au Nouveau-Brunswick: Les travailleurs intensifient la lutte pour des conditions de travail et des salaires adéquats


    

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