Alcoa en Australie et sa campagne mondiale contre la classe ouvrière
L'Australie est un des plus gros pays producteurs de
bauxite dans le monde, qui est le principal minerai utilisé dans
la production de l'aluminium. Alcoa y possède deux mines de
bauxite, trois affineries d'alumine et une aluminerie, de même
que des installations portuaires. C'est en Australie qu'Alcoa a
réclamé et obtenu un jugement du
tribunal australien des relations du travail, à la fin
de 2018, qui a déclaré nulle et non avenue la
convention collective de 1 500 travailleurs d'Alcoa. Le
prétexte fallacieux présenté par Alcoa et repris
par l'institution d'État est que la convention collective qui
traite des conditions d'emploi ne lui donnait pas la «
flexibilité »
requise pour être compétitive sur les marchés
mondiaux. Cela a privé effectivement les travailleurs
australiens d'Alcoa et leur syndicat de leur droit d'avoir leur mot
à dire en ce qui concerne leurs salaires et leurs conditions de
travail.
Le Québec possède une énorme
capacité hydroélectrique en raison de la ressource en eau
naturelle et de sa transformation en électricité
grâce à
l'ingéniosité et au travail acharné des
travailleurs québécois. Une électricité
abondante est la valeur essentielle en circulation pour produire de
l'aluminium. Les travailleurs des
alumineries sont le facteur humain essentiel.
Alcoa utilise de manière
intéressée la question de la flexibilité et de la
concurrence avec d'autres oligopoles mondiaux pour exiger la
restructuration des opérations de l'aluminerie ABI au
Québec, sans l'ingérence ou l'accord de ceux qui
produisent l'aluminium et de leur syndicat local ou de leurs
représentants gouvernementaux.
L'oligopole mondial a un contrat avec
Hydro-Québec pour l'électricité à des
tarifs industriels
préférentiels et un bloc réservé pour lui.
Durant le lockout, Alcoa refuse de payer pour ce bloc en invoquant un
cas de « force majeure », c'est-à-dire une situation
qui est hors de son contrôle. Le gouvernement du Québec
accepte cette fraude, ce qui veut dire que ce sont les
Québécois, par les pertes de revenus
d'Hydro-Québec, qui financent le lockout.
L'argument de la flexibilité et de la
concurrence vise à donner quelque crédibilité
à la campagne intéressée d'Alcoa pour abaisser les
conditions de travail et de vie des travailleurs des alumineries et
exploiter l'usine sans que le syndicat et les travailleurs aient voix
au chapitre ou quelque droit de décider des questions qui
touchent leur bien-être
et leur sécurité. Cela a pour seul objectif d'augmenter
la valeur que les propriétaires d'Alcoa peuvent exproprier du
travail des travailleurs d'ABI et la valeur transférée
qu'Alcoa consomme d'Hydro-Québec et d'autres sources locales. De
cette façon, Alcoa et les autres propriétaires des
alumineries augmenteront la valeur ajoutée qu'ils peuvent
exproprier et retirer du Québec pour l'utiliser ailleurs dans le
monde.
Cet article est paru dans
Numéro 12 - 11 avril 2019
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Alcoa en Australie et sa campagne mondiale contre la classe ouvrière
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