Les
travailleurs
ferroviaires défendent
leurs droits et leur
sécurité
- Peggy Askin -
Les travailleurs du rail continuent de se faire
entendre à la défense de leurs droits et de leur
sécurité et pour exiger des solutions qui traitent
des
risques sérieux qu'ils courent sur une base quotidienne.
Quatre
importants déraillements de trains de CP ont eu lieu
récemment. Ces déraillements ont eu lieu seulement
un
mois après la mort de
trois travailleurs du rail lorsqu'un train a
déraillé
à proximité des Spiral Tunnels près de
Field, en
Colombie-Britannique, et a plongé dans la rivière
Kicking
Horse.
La plus récente série de quatre
déraillements a commencé
le 28
février lorsqu'un train de marchandises transportant des
céréales et des transporteurs d'automobiles vides a
quitté les rails à l'ouest de la ville de Banff, en
Alberta. Le lendemain, plus d'une douzaine de wagons d'un train
de CP
transportant des céréales et de la potasse a
déraillé au sud de Carlos, au Minnesota. Le 2
mars,
plusieurs wagons contenant du diesel et des
céréales ont
quitté les rails alors que le train traversait un pont
enjambant
la rivière Kicking Horse, presqu'au même endroit
où les trois travailleurs ont été
tués en
janvier. Le 9 mars, un autre train a déraillé
près d'Ogden Yards à Calgary
et plusieurs wagons ont quitté les rails.
Christopher Monette, le porte-parole de la
Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), a dit
au Calgary
Herald
que les travailleurs sont très inquiets de
l'impact
potentiellement dangereux de la récente vague de froid
intense.
« Les travailleurs nous disent que les trains deviennent
plus
difficiles à contrôler par froid
intense », a dit Monette, particulièrement les
locomotives qui fonctionnent dans des conditions
particulièrement frigides et sur des sites difficiles dans
les
cols de montagnes.
Monette a aussi dit qu'une autre catastrophe
potentielle a été évitée de justesse
sur la
même étendue de rails de Spiral Tunnels où a
eu
lieu le déraillement qui a tué trois travailleurs
le mois
dernier. L'ingénieur de locomotive d'un train de 109
wagons
de céréales a dû avoir recours aux freins
d'urgence
pour arrêter une locomotive qui
dérapait en direction ouest.
La sécurité sur les chemins de fer
est
une question de vie ou de mort, souligne le syndicat, mais CP n'a
apporté aucun changement à sa politique depuis le
déraillement de Field. CP refuse même de prendre des
précautions pendant que l'enquête sur l'accident
mortel
suit son cours.
Quelque temps après le désastre
tragique
de Field, le ministre Marc Garneau de Transports Canada a
émis
un arrêté ministériel, qui dit : «
Tout
train qui utilise ses freins à air comprimé
d'urgence sur
une pente de 1,8 % ou plus doit aussi utiliser un
nombre
suffisant de freins à main pour s'assurer qu'il reste
immobile
conformément à l'Appendice A
ci-joint. »
L'enquêteur principal du Bureau de la
sécurité des transports, James Carmichael, a
confirmé que l'équipage n'est pas du tout
responsable de
l'accident mortel et que le train a commencé à
avancer
par lui-même. « Nous allons tenter de
déterminer
pourquoi les freins ne sont pas restés en
place »,
a-t-il dit.
La CFTC a offert son plein appui à
l'arrêté ministériel. « Nous ne pouvons
courir aucun risque en attendant que les causes exactes du
déraillement tragique aient été
trouvées.
La sécurité ferroviaire n'a pas de prix —-
c'est une
question de vie ou de mort », a dit Don Ashley, le
directeur
national des affaires juridiques de la CFTC.
Mais pour CP, la vie des travailleurs et la
sécurité publique a un prix, c'est là le
problème. Le CP porte la cause au Tribunal d'appel,
prétendant que le recours aux freins à mains
«
introduit des risques supplémentaires et aura des
conséquences
imprévues » mais ne clarifie pas quelles pourraient
être ces conséquences ni ce qui devrait être
fait en attendant. L'Association des chemins de fer du Canada qui
représente les entreprises oeuvrant dans ce secteur et le
CN
vont aussi en appeler de l'arrêté
ministériel.
Les travailleurs ferroviaires ont une
expérience
directe des conditions de fonctionnement et, de surcroît,
ils
peuvent obtenir un point de vue scientifique par le biais de leur
syndicat. Ce sont eux les mieux placés pour évaluer
si
une mesure améliorera la sécurité ou pas. Le
CP a
rejeté les conclusions éclairées des
travailleurs
sur cette précaution
spécifique du recours aux freins à main sans mettre
de
l'avant la moindre preuve pour montrer pourquoi cette mesure ne
doit
pas être prise. Les Canadiens doivent élever la voix
en
solidarité avec les travailleurs du rail qui continuent de
défendre leur sécurité et celle du public
dans
l'industrie ferroviaire.
Cet article est paru dans
Numéro 9 - 14 mars
2019
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ferroviaires défendent
leurs droits et leur
sécurité - Peggy Askin
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