La tragédie ferroviaire en
Colombie-Britannique et d'autres déraillements
Un geste
irresponsable du Canadien Pacifique
Déraillement de train à Calgary le 1er
mars 2019
Le 8 mars, le Canadien Pacifique a
annoncé
qu'il ira en appel de l'arrêté ministériel de
Transports Canada exigeant l'application de freins à main
pour
sécuriser un train arrêté en pente dans une
montagne. Selon le CP, l'Association des chemins de fer du Canada
et le
CN ont également interjeté appel de
l'arrêté
ministériel publié
le 8 février à la suite de la tragédie
survenue 4 jours plus tôt.
La catastrophe en question a coûté
la vie
au chef de train Dylan Paradis, à l'ingénieur
Andrew
Dockrell et au stagiaire Daniel Waldenberger-Bulmer. Leur train
céréalier du CP, composé de 112 wagons, a
dérapé rapidement sur une voie dans les montagnes
Rocheuses. Le train avait été arrêté
en
pente pendant deux heures pour résoudre des
problèmes mécaniques, notamment des
problèmes de
contrôle de la vitesse du train. Pendant l'arrêt, des
freins d'urgence ont été appliqués. Le train
a
commencé à se déplacer et a
accéléré à une vitesse
supérieure
à la vitesse maximale de la voie et a
déraillé.
L'enquête du Bureau de la
sécurité
des transports a révélé qu'aucun frein
à
main n'avait été appliqué.
L'arrêté
ministériel du 8 février de Transports Canada
exige
que les exploitants de trains arrêtés lors d'un
arrêt d'urgence en pente de montagne appliquent un nombre
suffisant de freins à main pour empêcher le train de
se
mettre en
branle.
Les travailleurs ferroviaires demandent depuis
longtemps que davantage soit fait pour sécuriser les
trains et
protéger leurs vies et celles du public. Ils appuient
l'arrêté ministériel concernant l'application
des
freins à main. Ils voient dans cette démarche une
partie
de leur lutte pour aller au coeur du problème des
accidents
récurrents. Cela
comprend une enquête publique sur le
phénomène de
l'accélération incontrôlée de la
vitesse des
trains. Ils appellent à la mise en place d'une
autorité
publique chargée de la sécurité ferroviaire,
dans
laquelle les travailleurs qui ont une connaissance et une
expérience directes du secteur ont leur mot à dire
et sur
laquelle ils exercent un contrôle.
Le CP, de manière grossière et
arrogante,
a annoncé qu'il ira en appel de l'arrêté
ministériel sous prétexte que l'application des
freins
à main introduirait des « risques
supplémentaires » et des «
conséquences
imprévues ». Le CP préconise des «
options plus sûres » tout en restant silencieux
sur
ces options ou sur les risques
supplémentaires et les conséquences
imprévues que
pourrait entraîner l'utilisation de freins à
main.
Les travailleurs ferroviaires supposent que le CP
se
réfère probablement aux risques potentiels que
courent
les conducteurs qui se déplacent le long du train pour
serrer
les freins à main dans un environnement
défavorable. Ils
disent que de tels dangers, bien que réels, ne peuvent
être comparés à ceux d'un train hors de
contrôle qui file à toute
allure après avoir commencé à rouler tout
seul.
Dans un article paru le 1er mars, le
Globe and
Mail rapportait que Transports Canada avait tenu une
réunion
avec l'industrie et les syndicats à la fin du mois de
février, au cours de laquelle le CP avait parlé de
la
nécessité de mesures de sécurité
assurant
que les opérations ne seront pas entravées par le
ralentissement du
mouvement des trains. Selon l'article du Globe and Mail,
le CP
ne voudrait pas de mesures qui mettent du temps à
être
effectuées comme le serrage des freins à main. Il
veut
que les trains soient le plus possible en mouvement, avec les
interruptions les plus courtes possibles.
Cela a toujours été le but et
l'objectif
pragmatiques des entreprises ferroviaires d'obtenir un profit
privé plus grand quelles que soient les
conséquences pour
les travailleurs et les communautés le long des lignes de
chemin
de fer. Avec le profit privé comme objectif et moteur de
l'industrie, les compagnies ferroviaires font depuis longtemps la
promotion de l'autoréglementation de concert avec les
gouvernements dociles et obéissants. Il a
été
démontré dans la pratique que ce pragmatisme pour
le
profit privé a été un désastre pour
la
sécurité des travailleurs et du public. Les
déraillements de train continuent de se produire et se
multiplient à travers le Canada. Les travailleurs
ferroviaires
et
leurs alliés à travers le Canada sont fermement
opposés à la direction antisociale inacceptable de
l'autoréglementation de l'industrie et exigent une
alternative
qui favorise les travailleurs et le public. L'application de
freins
à main sur les pentes est une mesure qui va dans ce
sens.
Cet article est paru dans
Numéro 9 - 14 mars
2019
Lien de l'article:
La tragédie ferroviaire en
Colombie-Britannique et d'autres déraillements: Un geste
irresponsable du Canadien Pacifique
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