La revendication des travailleurs pour
une alternative au diktat

Il faut trouver une alternative à la situation où les cartels mondiaux exercent un diktat sur les travailleurs et la société. La négation des droits sur une grande échelle sous cette dictature des puissants cartels supranationaux est inacceptable dans une société moderne. Les êtres humains ont des droits parce qu'ils sont des êtres humains. Les compagnies, peu importe à quel point elles sont devenues dominantes dans leur secteur, ne doivent pas être autorisées à violer les droits des employés ou d'autres personnes dans la société. Les gouvernements ont le devoir et la responsabilité sociale de prendre position en faveur des citoyens et les défendre.

Le lockout d'Alcoa/Rio Tinto et son diktat sur les conditions d'emploi sont une attaque non seulement contre les travailleurs d'ABI mais contre tous les membres d'une société civilisée. Les employés doivent être traités avec le respect qui leur revient en tant que producteurs de la richesse sociale que convoitent les compagnies et dont le peuple, l'économie et la société ont besoin pour exister. Le respect et les droits signifient que les travailleurs doivent avoir voix au chapitre de manière organisée et un contrôle organisé sur les conditions de leur emploi, ce qui comprend les salaires et les avantages sociaux qui leur sont payés en échange de leur capacité de travailler et les conditions de travail. Les conditions de leur emploi ne peuvent pas être établies de façon pragmatique selon les seuls besoins et désirs de la compagnie dans sa concurrence sur les marchés mondiaux. Une convention collective digne du nom doit être négociée d'une manière organisée et respectueuse avec les représentants des travailleurs. Elle doit obtenir le consentement des travailleurs et leur être bénéfique plutôt que de seulement procurer à la compagnie ce dont elle dit avoir besoin.

Les travailleurs modernes refusent d'être humiliés et de se faire nier leurs droits. Il semble que le cartel Alcoa/Rio Tinto soit ivre du pouvoir mondial que lui procurent ses opérations et pense qu'il peut faire ce qu'il veut sans rendre de comptes à personne. On le voit dans son rejet des négociations et son imposition d'un lockout alors que les différends dans le contrat proposé en 2018 étaient mineurs. Le cartel a autre chose en tête et c'est la destruction du syndicat local et des avantages, de la sécurité et de la stabilité que les travailleurs et leur communauté ont gagnés lors des conventions précédentes.

L'arrogance du cartel se voit aussi à la façon dont il a déclaré le lockout qu'il a planifié un cas de « force majeure » hors de son contrôle. C'est avec cet argument qu'il refuse de payer pour le bloc d'énergie qu'Hydro-Québec produit et réserve au cartel à des taux préférentiels. On le voit aussi à la facilité apparente avec laquelle il s'est gagné l'appui du gouvernement du Québec pour le lockout et la fraude de la « force majeure ».

Le gouvernement du Québec refuse de faire son devoir envers les citoyens et de tenir le cartel responsable même si les travailleurs du Québec et l'énergie hydroélectrique du Québec sont la ressource humaine et naturelle dont le cartel a besoin pour produire l'aluminium non seulement à Bécancour mais ailleurs au Québec et dans l'ouest canadien.

Il n'est pas difficile de concevoir une alternative au diktat de l'oligarchie financière mondiale mais il est difficile de la mettre en oeuvre à cause du pouvoir, de la richesse sociale et des alliés politiques que les cartels ont amassés. L'alternative doit venir de la force et de la détermination organisées de la classe ouvrière dont les travailleurs d'ABI font une puissante démonstration. On peut remporter cette lutte mais tous doivent s'y engager et se faire entendre et intensifier leur participation active et consciente à la résistance des travailleurs d'ABI contre la négation de leurs droits. Le gouvernement du Québec doit être dénoncé comme un vil vendeur à rabais du peuple et de la nation du Québec. Quelle sorte de gouvernement est-ce qui refuse de rendre un cartel mondial redevable de ses actions et lui permet d'abuser de ses employés, du peuple québécois et de son infrastructure hydroélectrique ?

Intensifions tous notre appui et notre participation active à la lutte des travailleurs d'ABI pour leurs droits et contre le diktat des oligarques mondiaux. Une alternative à ce diktat doit être trouvée ! Cette bataille peut être gagnée !


Cet article est paru dans

Numéro 9 - 14 mars 2019

Lien de l'article:
La revendication des travailleurs pour une alternative au diktat - Pierre Chénier


    

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