La
revendication
des travailleurs pour
une alternative au diktat
- Pierre Chénier -
Il faut trouver une alternative à la
situation
où les cartels mondiaux exercent un diktat sur les
travailleurs
et la société. La négation des
droits sur une grande échelle sous cette dictature des
puissants
cartels supranationaux est
inacceptable dans une société moderne. Les
êtres
humains ont des droits parce qu'ils sont des êtres humains.
Les
compagnies,
peu importe à quel point elles sont devenues dominantes
dans
leur secteur, ne doivent pas être autorisées
à
violer les droits des employés ou d'autres personnes dans
la
société. Les gouvernements ont le devoir et la
responsabilité sociale de prendre position en faveur des
citoyens et les défendre.
Le lockout d'Alcoa/Rio
Tinto
et son diktat sur les conditions d'emploi sont une attaque non
seulement contre les travailleurs d'ABI mais contre tous les
membres
d'une société civilisée. Les employés
doivent être traités avec le respect qui leur
revient en
tant que producteurs de la richesse sociale que convoitent les
compagnies et dont le peuple, l'économie et la
société ont besoin pour exister. Le respect et les
droits
signifient que les travailleurs doivent avoir voix au chapitre de
manière organisée et un contrôle
organisé
sur les conditions de leur emploi, ce qui comprend les salaires
et les
avantages sociaux qui leur sont payés en échange de
leur
capacité de travailler et les conditions de travail. Les
conditions de leur emploi ne peuvent pas être
établies de
façon pragmatique selon les seuls besoins et désirs
de la
compagnie dans sa concurrence sur les marchés mondiaux.
Une
convention collective digne du nom doit être
négociée d'une manière organisée et
respectueuse avec les représentants des travailleurs. Elle
doit
obtenir le consentement des travailleurs et leur être
bénéfique plutôt que de seulement procurer
à
la compagnie ce dont elle dit avoir besoin.
Les travailleurs modernes refusent d'être
humiliés et de se faire nier leurs droits. Il semble que
le
cartel Alcoa/Rio Tinto soit ivre du pouvoir mondial que lui
procurent
ses
opérations et pense qu'il peut faire ce qu'il veut sans
rendre
de comptes à personne. On le voit dans son rejet des
négociations et son imposition d'un lockout alors que
les différends dans le
contrat proposé en 2018 étaient mineurs. Le
cartel a autre chose en tête et c'est la destruction du
syndicat
local et des avantages, de la sécurité et de la
stabilité que les travailleurs et leur communauté
ont
gagnés lors des conventions précédentes.
L'arrogance du cartel se voit aussi à la
façon dont il a déclaré le lockout qu'il a
planifié un cas de « force majeure » hors
de
son contrôle. C'est avec cet argument qu'il refuse de payer
pour le bloc d'énergie qu'Hydro-Québec produit et
réserve au cartel à des taux
préférentiels.
On le voit aussi à la facilité apparente avec
laquelle il
s'est
gagné l'appui du gouvernement du Québec pour le
lockout
et la fraude de la « force majeure ».
Le gouvernement du Québec refuse de faire
son
devoir envers les citoyens et de tenir le cartel responsable
même
si les travailleurs du Québec et l'énergie
hydroélectrique du Québec sont la ressource humaine
et
naturelle dont le cartel a besoin pour produire l'aluminium non
seulement à Bécancour mais ailleurs au
Québec et
dans l'ouest
canadien.
Il n'est pas difficile de concevoir une
alternative au
diktat de l'oligarchie financière mondiale mais il est
difficile
de la mettre en oeuvre à cause du pouvoir, de la richesse
sociale et des alliés politiques que les cartels ont
amassés. L'alternative doit venir de la force et de la
détermination organisées de la classe
ouvrière
dont les travailleurs
d'ABI font une puissante démonstration. On peut remporter
cette
lutte mais tous doivent s'y engager et se faire entendre et
intensifier
leur participation active et consciente à la
résistance
des travailleurs d'ABI contre la négation de leurs droits.
Le
gouvernement du Québec doit être
dénoncé
comme un vil vendeur à rabais du peuple et de la nation
du Québec. Quelle sorte de gouvernement est-ce qui
refuse de rendre un cartel mondial redevable de ses actions et
lui
permet d'abuser de ses employés, du peuple
québécois et de son infrastructure
hydroélectrique ?
Intensifions tous notre appui et notre
participation
active à la lutte des travailleurs d'ABI pour leurs droits
et
contre le diktat des oligarques mondiaux. Une alternative
à ce
diktat doit être trouvée ! Cette bataille peut
être gagnée !
Cet article est paru dans
Numéro 9 - 14 mars
2019
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La
revendication
des travailleurs pour
une alternative au diktat - Pierre Chénier
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