Manoeuvres pour outrepasser les
conventions collectives
Demande inacceptable
d'Alcoa d'exploiter l'aluminerie
ABI sans syndicat
Réunis en assemblée
générale
le 23 février, les travailleurs d'ABI ont
demandé
l'arbitrage exécutoire pour mettre fin à leur
lockout par
la signature d'une convention collective. Ils ont demandé
l'intervention du premier ministre François Legault pour
faire
pression sur le cartel Alcoa/Rio Tinto pour qu'il accepte
l'arbitrage.
Les travailleurs demandent aussi au premier ministre de rouvrir
l'entente énergétique qui déclare le
lockout une force majeure qui libère les
propriétaires de
leur obligation de payer pour le bloc
d'hydroélectricité
qui leur est réservé à tarif
prérentiel.
Les propriétaires d'ABI ont tout de suite
fermé la porte à l'arbitrage comme moyen de
régler
le conflit. « L'arbitrage ne sécurisera pas l'avenir
d'ABI. Les processus alternatifs ne sont pas les solutions
appropriées pour résoudre le conflit »,
a
répondu la direction par courriel.
Ce à quoi l'adjoint au directeur
québécois des Métallos, Dominic Lemieux, a
répondu lors de l'assemblée : « Si
l'arbitrage
n'est pas une option, si les processus 'alternatifs' ne sont pas
une
solution et que les négos sont annulées, il reste
quoi ? L'imposition unilatérale de la position
patronale.
C'est contraire au principe même
d'une négociation de bonne foi. Des citoyens
québécois sont pris en otage par une multinationale
de
mauvaise foi, engraissée par nos tarifs
d'électricité, dans un lockout financé par
nos
impôts. Le gouvernement doit intervenir. François
Legault
doit intervenir. »
Le ministre du Travail Jean Boulet a dit ne pas
pouvoir
faire pression sur les propriétaires pour accepter
l'arbitrage
et qu'il va proposer une hypothèse de règlement aux
deux
parties au début du mois de mars. Les travailleurs
n'acceptent
pas les propos du ministre au sujet de l'arbitrage et ne sont pas
favorables à cette hypothèse de règlement
parce qu'elle va être élaborée sans qu'ils
puissent
présenter leurs revendications concrètes.
Déjà, le ministre a déclaré que son
hypothèse va partir des positions
néolibérales
mises de l'avant par le conseil de médiation nommé
par
lui et présidé par l'ancien premier ministre Lucien
Bouchard : « Les objectifs ont été
clairement
identifiés
[...] : la flexibilité opérationnelle, la
productivité, la stabilité des emplois, la
pérennité de l'usine et le climat de relations de
travail. »
Les travailleurs de l'aluminium d'Alma, membres de la section
locale 9490 du Syndicat des Métallos, expriment leur
solidarité avec
les travailleurs d'ABI en lockout.
Ces grandes phrases sont bien connues comme
étant des couvertures pour les pires attaques contre les
conditions de travail et le droit des travailleurs de mener la
lutte
collective organisée pour leurs revendications et leur mot
décisif dans la détermination de leurs conditions
d'emploi et dans la conclusion d'une convention collective.
Forum
ouvrier publie un article dans ce numéro sur la
situation
des travailleurs d'Alcoa dans l'ouest de l'Australie qui montre
bien
jusqu'où mène ce fatras néolibéral
qui sort
de la bouche du ministre Boulet. En pratique, cela veut dire que
les
monopoles mondiaux imposent leur volonté grâce aux
pouvoirs arbitraires de l'État à leur
disposition.
Dans la situation où au Québec le
cartel
Alcoa/Rio Tinto refuse totalement de négocier avec les
travailleurs, ceux-ci demandent un arbitrage où ils
peuvent
présenter leurs points de vue et leurs revendications
à
un arbitre impartial qui entendra aussi les propriétaires
et qui
va trancher en ce qui concerne la convention collective. Forum
ouvrier appelle tous les Québécois et Canadiens
à se rallier en appui à la juste position des
travailleurs d'ABI en lockout.
Cet article est paru dans
Numéro 7 - 28
février 2019
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Manoeuvres pour outrepasser les
conventions collectives: Demande inacceptable
d'Alcoa d'exploiter l'aluminerie
ABI sans syndicat
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