Le lockout à l'Aluminerie de
Bécancour
L'appui des travailleurs
se poursuit alors que le
cartel Alcoa/Rio Tinto interrompt brutalement les
négociations
Les travailleurs de la section locale 175 d'Unifor à
Montréal viennent
appuyer les travailleurs en lockout d'ABI à
Bécancour
le 19
février 2019.
(M. Bedard)
L'appui pour les travailleurs en lockout d'ABI se
poursuit alors que les propriétaires ont brutalement
interrompu
les négociations le 15 février dernier. Une
ronde de
négociations avait débuté le 31
janvier, mais
les représentants de la compagnie ont annulé les
pourparlers sans même un mot d'explication. Ils ont dit aux
représentants du syndicat qu'ils voulaient «
réfléchir » et qu'ils donneraient des
nouvelles quand ils auraient quelque chose à dire.
Les travailleurs sont très en
colère
contre cette arrogance et ce mépris pour des travailleurs
mis en
lockout sans raison il y a plus de 13 mois et pour une
région qui souffre des séquelles du lockout.
Alcoa/Rio
Tinto demandent toutes sortes de privilèges,
hydroélectriques et autres, pour leur présence ici,
mais
ils ne se reconnaissent aucune
responsabilité envers les travailleurs qui créent
la
valeur qu'ils convoitent et envers la communauté locale et
la
société.
Les travailleurs du Québec
considèrent le
lockout chez ABI comme étant méprisable et
insensé. En réponse au diktat des
propriétaires,
ils intensifient leur appui aux travailleurs d'ABI et à la
communauté. Ils viennent de partout au Québec pour
les
appuyer sur leurs lignes de piquetage et les reçoivent
aussi
dans leur région pour en apprendre
davantage sur le conflit et exprimer leur appui.
Des travailleurs qui ont eux-mêmes
vécu un
lockout ou appartiennent à une région qui en a
vécu un, se font un devoir d'appuyer les travailleurs
d'ABI. Le
mardi 19 février, ceux-ci ont reçu la visite
d'une
délégation de la section locale 175 d'Unifor
représentant les quelque 260 travailleurs de la
raffinerie
Suncor de
Montréal. Ces travailleurs ont vécu 14 mois de
lockout en 2007-2008 et savent d'expérience comment
la
mobilisation de l'ensemble des travailleurs est importante pour
mener
ces luttes. Ils étaient accompagnés de
présidents
de syndicats d'autres raffineries dont la raffinerie
géante
Valéro à Lévis.
Le 15 février, les 73
syndiqués
du chemin de fer Roberval-Saguenay membres de la section
locale 9190 des Métallos ont renouvelé
à
l'unanimité leur contribution récurrente
de 10 $ par semaine par travailleur, pour une
période
de six mois supplémentaires. Ces travailleurs ont
maintenant
envoyé 38 700 $ à Bécancour
depuis
le début du lockout.
« C'est un effort de guerre qu'on fait tout
le
monde ensemble. Dans une proportion de 25 %, ABI est
une
propriété de Rio Tinto. Nous avons le même
employeur et évoluons dans le même type de milieu
industriel. En 2012, il y a eu un lockout dans la
région
à Alma et en 2015, nous avons subi quelques affronts
dans
notre négociation et nous retournons négocier
en 2020. Nous voulons lancer un message à ces grandes
compagnies : quand elles se battent contre les travailleurs,
elles
se battent contre tous les travailleurs en même temps, pas
juste
un groupe », a dit le président de la section
locale 9190, Daniel Girard.
Parmi les travailleurs qui ont reçu des
représentants des travailleurs d'ABI récemment, il
y a le
comité des jeunes d'Unifor et les membres du Syndicat des
travailleurs de la Fonderie Bibby Ste-Croix, affilié
à la
Fédération de l'industrie manufacturière de
la
CSN. Les travailleurs d'ABI seront réunis en
assemblée
générale le samedi 23
février pour faire le point sur la situation.
Cet article est paru dans
Numéro 6 - 21 février 2019
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Le lockout à l'Aluminerie de
Bécancour: L'appui des travailleurs
se poursuit alors que le
cartel Alcoa/Rio Tinto interrompt brutalement les
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