Les travailleurs de la fonderie de cuivre
Horne s'opposent aux mesures disciplinaires
injustes de Glencore

Appuyons les travailleurs de la fonderie et leur liberté de parole !

Les travailleurs de la fonderie Horne à Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue rapportent que la direction a émis des sanctions disciplinaires contre dix de leurs collègues pour avoir participé à une page Facebook de Rouyn. Selon les travailleurs, cette page est très fréquentée par les résidents de Rouyn-Noranda, y compris par des travailleurs de la fonderie.

Cette page Facebook a récemment affiché une photo d'un jeune homme souffrant visiblement de problèmes de respiration, dont la vignette disait « ça doit être parce que j'ai travaillé à la fonderie ». Le nom de la fonderie n'était pas donné. Des travailleurs ont répondu à ce message en cliquant « J'aime » et d'autres ont écrit un commentaire, ce que les gens font régulièrement quand ils visitent les pages de Facebook.

Des représentants de la compagnie ont convoqué dix travailleurs qui avaient répondu au message Facebook et leur ont imposé des mesures disciplinaires pour avoir soi-disant enfreint le Code de conduite du monopole minier et métallurgique mondial. Les mesures disciplinaires vont de journées de suspension à des avertissements écrits et verbaux. Le Syndicat des travailleurs de la mine Noranda conteste toutes ces mesures injustes et arbitraires.

Le Code de conduite de Glencore est un long document qui parle de toutes sortes de choses, notamment de la santé et de la sécurité, des droits humains, des communautés, de l'environnement, de l'impôt des entreprises, de la protection et du maintien des actifs, toujours selon le point de vue et la vision de la compagnie. Les travailleurs rapportent qu'ils entendent parler de ce code seulement quand la compagnie s'en prend à eux pour n'avoir pas fait preuve de loyauté envers l'entreprise. Par loyauté, la compagnie veut dire que les travailleurs doivent garder le silence sur les problèmes qui existent à la fonderie et sur les opinions qu'ils ont sur la manière de les régler.

La compagnie se permet même de surveiller les pages Facebook que les travailleurs et les résidents visitent régulièrement et de traquer les commentaires qu'ils font afin de prendre des mesures disciplinaires arbitraires contre les travailleurs de la fonderie si elle juge qu'ils ont manqué de loyauté. Une simple mention de problèmes liés à la santé et la sécurité des travailleurs est considérée comme une attaque contre l'image publique et la réputation de la compagnie. Sous ce régime dictatorial, le soi-disant manque de loyauté des travailleurs est un prétexte de la part de la compagnie pour refuser de reconnaître que les problèmes existent et de rectifier la situation. C'est un prétexte pour priver les travailleurs de leur liberté de parole et de leur droit de participer publiquement et ouvertement à l'identification et à la solution des problèmes. Facebook est un forum où les gens affichent des commentaires. En suivant à la trace les commentaires des travailleurs sur Facebook et en prenant des mesures disciplinaires, Glencore étend son pouvoir de monopole sur la vie des travailleurs et leur liberté de parole et de conscience. C'est une situation dangereuse pour les travailleurs et leur communauté parce que l'ojectif visé est de les contraindre au silence. Non seulement c'est une attaque contre leurs droits mais cela pourrait bien devenir un cauchemar aux conséquences désastreuses dans une installation de production comme une fonderie.

Les travailleurs considèrent avec raison que cette attaque de Glencore est inacceptable et ils demandent que la compagnie retire les mesures disciplinaires contre leurs dix collègues. Les travailleurs ont le droit de prendre la parole sur les questions qui les concernent aux endroits de travail, dans la communauté et dans la société. Utiliser son pouvoir sur l'emploi pour priver les travailleurs de leur liberté de parole et de conscience constitue un abus de pouvoir qui ne peut pas et ne doit pas être toléré.


Cet article est paru dans

Numéro 5 - 14 février 2019

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Les travailleurs de la fonderie de cuivre Horne s'opposent aux mesures disciplinaires injustes de Glencore


    

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