Crise dans le système de santé au Québec

Des questions non résolues dans les services sociaux et de santé

Trois syndicats de la santé en Outaouais ont formé un front commun pour faire valoir leurs revendications qui visent à améliorer les conditions de travail de leurs membres ainsi que les services de santé et les services sociaux offerts à la population. [1] La première action commune des trois syndicats a été d'exiger une rencontre avec le représentant du gouvernement du Québec chargé d'enquêter sur les problèmes du système de santé en Outaouais et d'en faire rapport à la ministre de la Santé.

Les trois syndicats sont préoccupés par le fait que le mandataire désigné par le gouvernement n'ait pas cherché à les rencontrer, car ils connaissent très bien les problèmes auxquels sont confrontés les services de santé de la région. Ils ont remis une pétition signée par les employés syndiqués. Parmi leurs préoccupations figure l'épuisement ressenti par beaucoup en raison des heures supplémentaires obligatoires, du manque de personnel et de la lourde charge de travail. Ils soulèvent également le besoin de services locaux pour la population qui vit dans la région.

Lyne Plante, la présidente du Syndicat des professionnelles en soins de l'Outaouais, demande comment il se fait qu'aucune infirmière pivot, qui travaille de façon étroite avec les patients souffrant de cancer et leurs familles, ne travaille dans la région. Est-ce normal, demande-t-elle ? Aussi, pourquoi les femmes de la Vallée-de-la-Gatineau n'ont-elles aucun service de périnatalité et doivent-elles se rendre à Gatineau ou à Mont-Laurier pour accoucher ? Les trois syndicats réclament que ces services soient une priorité et que les services qui sont requis soient mis en place pour répondre aux besoins de la population dans toute la région.

Dans le même ordre d'idées, des infirmières de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal ont organisé un sit-in le 27 janvier pour exprimer leur mécontentement face aux heures supplémentaires obligatoires et exiger l'embauche de nouvelles infirmières pour faire face aux pénuries de personnel. Les travailleuses se rappellent que, depuis les élections au Québec l'an dernier, la nouvelle ministre de la Santé, Danielle McCann, a déclaré à maintes reprises qu'elle ne ménagerait aucun effort pour résoudre ce problème. Maintenant, son approche semble avoir quelque peu changé.

Elle a déclaré récemment que la question des heures supplémentaires obligatoires devrait être résolue au moyen des projets-pilotes mis en place par l'ancien ministre de la Santé, Gaétan Barrette, vers la fin de l'année dernière et dont l'objectif déclaré était d'examiner le ratio infirmière/patients afin de réduire éventuellement le nombre de patients par infirmière. On ne voit pas vraiment comment cela résout concrètement le problème pressant des heures supplémentaires parce que les ratios infirmière/patients sont surtout liés à la question du niveau de soins. Ces projets-pilotes ne traitent pas du problème de  l'urgence de la situation des heures supplémentaires obligatoires, qui doit être résolu immédiatement.

Note 

1. Les trois syndicats sont l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, la Confédération des syndicats nationaux et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec.


Cet article est paru dans

Numéro 4 - 7 février 2019

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