Avec son rapport, le
Comité consultatif tourne
le dos à la crise de capacité dans les
hôpitaux de
l'Ontario
- Le Conseil des syndicats
d'hôpitaux de l'Ontario -
Les travailleurs de la santé participent à une
manifestation à Queen's Park à la défense du
système public de santé, le 23 octobre 2018.
Le rapport initial publié aujourd'hui
[le 31 janvier] par le soi-disant expert du gouvernement
conservateur de l'Ontario, Reuben Devlin, « ne peut
être
perçu que comme un échec lamentable, une
incapacité épique à affronter la
réalité derrière la présence de
patients
dans les salles de bain et les corridors des hôpitaux
surpeuplés »,
estime Michael Hurley, le président du Conseil des
syndicats
d'hôpitaux de l'Ontario (CSHO), la grande division
hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique
en
Ontario.
« Les preuves montrent que l'Ontario a un
problème de capacité hospitalière, de manque
de
lits et de personnel. En tentant de décrire ce
problème
comme un engorgement au niveau des autres niveaux de soins (ANS),
on
fait fi d'études scientifiques qui suggèrent qu'au
moins
un tiers des patients désignés comme ANS souffrent
de
plusieurs
affections et nécessitent une hospitalisation en soins de
courte
durée », a dit Michael Hurley.
Le CSHO exhorte le
premier
ministre et le ministre de la Santé à faire passer
l'intérêt des patients avant l'intention de leur
gouvernement de réduire les impôts et d'amputer des
milliards de dollars à l'enveloppe des services publics,
et
à prendre acte des preuves irréfutables qu'il faut
investir dans nos hôpitaux qui manquent de ressources et
ajouter des lits pour mettre fin à la médecine de
couloir.
Les problèmes d'accès et de
capacité auxquels fait face le système hospitalier
de
l'Ontario ne feront que s'aggraver, prévient Hurley.
« Ce
qu'il faut, ce n'est pas un investissement permanent ni une
expansion,
mais des investissements importants et des lits pour couvrir les
besoins hospitaliers des 25 prochaines années,
après
quoi la
vague démographique reculera et les besoins diminueront.
L'Ontario n'a pas tourné le dos à la
réalité du baby-boom ; elle ne doit pas
laisser
tomber cette génération à mesure qu'elle
vieillit
et que ses besoins en soins de santé
augmentent. »
« Le plus cynique dans le rapport Devlin,
précise Hurley, c'est qu'il écrase l'accès
aux services hospitaliers, déjà le plus difficile
au
pays, pour financer d'énormes réductions
d'impôt
pour les entreprises et les riches, ces impôts étant
déjà les plus bas en Amérique du
Nord. »
Au cours des deux dernières
décennies,
malgré l'explosion démographique de l'Ontario, on a
supprimé près de 18 000 lits dans les
hôpitaux. Cela entraîne un surpeuplement à
longueur
d'année, pas seulement pendant les pics de la saison de la
grippe. L'Ontario dépense moins en soins hospitaliers que
les
autres provinces,
environ 400 $ de moins par patient, bien qu'elle soit
la plus
riche. Les patients ontariens reçoivent une demi-heure de
moins
de soins infirmiers par jour ; ils ont aussi la plus courte
durée d'hospitalisation.
Des études démontrent que quelques
minutes supplémentaires de soins au lit améliorent
considérablement le rétablissement des patients.
L'Ontario se démarque par son manque de capacité
hospitalière par rapport au Canada et, surtout, aux pays
de
l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE), souligne le président
du CSHO : « Il s'agit toutefois d'un chef de file
mondial en
matière de réadmissions à l'hôpital,
signe
révélateur d'un manque de capacité qui
pousse les
gens à quitter l'hôpital trop tôt, au point de
devoir revenir pour une réhospitalisation plus longue et
plus
coûteuse. C'est une défaillance du système
qui en
dit long. »
Le remède mis de l'avant par Rueben Devlin
contre la surpopulation hospitalière rappelle une vieille
ordonnance de l'ancien gouvernement libéral :
remplacer les
soins hospitaliers par des soins à domicile. « Nous
avons
bien besoin de plus de soins à domicile pour suivre le
rythme
des sorties d'hôpital et éviter des
hospitalisations, mais
ceux-ci ne remplacent pas la capacité d'accueil des
hôpitaux. On s'en sert comme excuse simplement pour
éviter
d'ajouter des lits dont les hôpitaux ont grandement besoin.
Si le
premier ministre Ford remplit l'ordonnance du ministre Devlin,
attendez-vous à une explosion de la médecine de
couloir », déclare Michael Hurley.
(31 janvier,
2019)
Cet article est paru dans
Numéro 4 - 7 février 2019
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Avec son rapport, le
Comité consultatif tourne
le dos à la crise de capacité dans les
hôpitaux de
l'Ontario - Le Conseil des syndicats
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