Lockout à l'aluminerie ABI de Bécancour au Québec

L'appui aux travailleurs en lockout continue d'affluer


Les travailleurs de la mine Raglan dans le nord du Québec visitent les travailleurs en lockout d'ABI à Bécancour le 5 février 2019.

Les 1300 travailleurs de l'aluminerie ABI de Bécancour sont maintenant en lockout depuis près de 13 mois. La section locale 9700 du Syndicat des Métallos rapporte que des discussions ont lieu depuis le 30 janvier dernier entre le syndicat et les représentants de la compagnie. Les travailleurs d'ABI demandent que le cartel Alcoa/Rio Tinto, qui est le propriétaire d'ABI, cesse ses provocations et négocie une convention collective que les travailleurs peuvent accepter. Les questions qui étaient en litige en décembre 2017, le financement du régime de retraite et l'ancienneté dans les affichages de poste et la mobilité de la main-d'oeuvre, le sont toujours. Les propriétaires leur ont ajouté de nouvelles demandes de concessions, dont la suppression de 20 % des emplois syndiqués à l'aluminerie. Ceci affaiblirait le syndicat dans sa lutte organisée pour les droits des travailleurs. Les travailleurs d'ABI s'y opposent fermement.

L'appui aux travailleurs d'ABI ne cesse d'aflluer. Le 5 février, une délégation représentant les 820 travailleurs syndiqués de la mine Raglan au Nunavik, la région la plus nordique du Québec, est venue les appuyer sur leurs lignes de piquetage. Ces membres de la section locale 9449 du Syndicat des Métallos, qui sont à l'emploi du monopole minier et métallurgique Glencore, ont choisi de doubler leur cotisation mensuelle pour soutenir les travailleurs d'ABI. « Ils font face à une multinationale, tout comme l'est notre employeur. On sait que les négociations avec ces grosses compagnies sont de plus en plus difficiles. Leur bataille est aussi la nôtre. C'est important qu'ils sentent qu'on est à leurs côtés », a dit Éric Savard. Plusieurs autres sections locales de syndicats sont aussi venues apporter leur soutien financier aux travailleurs de Bécancour.

Les travailleurs d'ABI poursuivent aussi leurs tournées de syndicats à l'échelle du Québec pour expliquer leur conflit et mobiliser de l'appui. Ces dernières semaines, des représentants des travailleurs en lockout sont allés rencontrer les travailleurs d'Unifor de Baie-Comeau, de la région du Saguenay, et les travailleurs de Suncor à Montréal, qui ont eux-mêmes vécu un lockout de 14 mois en 2007.

Le 12 février prochain, alors que les travailleurs d'ABI sont convoqués en assemblée générale par le syndicat pour faire le point sur la situation, les travailleurs de l'aluminerie de Rio Tinto d'Alma au Lac-Saint-Jean vont faire le voyage d'environ 5 heures en autobus pour venir les remplacer sur leurs lignes de piquetage.

L'appui aux travailleurs d'ABI ne cesse d'affluer, renforçant la conviction que leur lutte est la lutte de tous pour leurs droits et leur dignité.


Cet article est paru dans

Numéro 4 - 7 février 2019

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