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7 décembre 2017

Le traitement abusif de nos travailleurs accidentés
et malades doit cesser!

Défendons la dignité du travail! Luttons pour les droits de tous et toutes!

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Joignons-nous aux actions du Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés le 11 décembre pour défendre les droits
et la dignité des travailleurs accidentés et malades 


Le traitement abusif de nos travailleurs accidentés et malades doit cesser!
Défendons la dignité du travail! Luttons pour les droits de tous
et de toutes!
- K.C. Adams

Non à la violation du droit de conscience!
Quatre enseignantes de l'Ontario suspendues pour avoir refusé de se soumettre au diktat du collège
La violation du droit de conscience des enseignants est inacceptable - Enver Villamizar
Les suspensions à La Cité illustrent les raisons pour lesquelles la liberté académique est primordiale - Syndicat des employés de la fonction
publique de l'Ontario


La discrimination des femmes demeure une réalité
Les droits ne sont pas négociables!
Le gouvernement Trudeau refuse par intérêt étroit de renverser la législation antisyndicale et anti-femmes de l'ère Harper - Peggy Morton

Les paramédics du Québec intensifient leur lutte pour des conditions qui correspondent au travail important qu'ils font
Les paramédics bloquent l'accès à l'édifice du ministère de la Santé à Québec pour exiger le déblocage des négociations - Pierre Chénier


Mettons fin aux attaques de l'État contre nos travailleurs
accidentés et malades!

Défendons la dignité du travail! Luttons pour les droits de tous et de toutes!


Le 11 septembre, jour de l'ouverture du parlement de l'Ontario, le Réseau ontarien des groupes
de travailleurs accidentés a lancé une campagne à l'échelle de la province pour défendre le
droit des travailleurs à une indemnisation.

La façon dont la société traite les travailleurs accidentés et malades est un trait important qui nous permet de savoir si elle est moderne et civilisée. Tous les travailleurs doivent savoir que s'ils sont blessés au travail ou tombent malades, ils seront traités, eux et leur famille, avec respect et dignité. Ils doivent savoir et réaliser en pratique que leur niveau de vie va être maintenu et garanti, sans qu'il soit remis en question ou contesté. Ils doivent savoir et réaliser en toute tranquillité d'esprit que des professionnels bien formés vont leur fournir tout ce qu'il faut pour les aider à retrouver la santé et, si ce n'est pas possible, pour leur garantir un niveau de vie canadien avec des alternatives pour qu'ils puissent vivre une vie bien remplie. Si le pire se produit et que le travailleur est tué au travail ou meurt d'une maladie professionnelle, l'État doit, par le biais des programmes sociaux, prendre sa responsabilité et garantir que la famille du travailleur maintienne son niveau de vie.

Malheureusement, selon les régimes actuels d'indemnisation des travailleurs à travers le pays, ce n'est pas le cas. Les travailleurs sont souvent soumis à des procédures bureaucratiques cauchemardesques organisées par l'État et à des soupçons qui entravent et ne favorisent pas leur rétablissement et mènent souvent à plus de misère et d'angoisse. Les pratiques antiouvrières des régimes d'indemnisation des travailleurs sont un réquisitoire contre le Canada, en tant que pays de régression et non civilisé et non un digne membre de la famille moderne et cultivée des nations.

Le fait même que les groupes de travailleurs accidentés doivent constamment faire de l'agitation pour améliorer les régimes existants montre que l'État canadien se soucie si peu et fait si peu pour ses travailleurs blessés ou malades. Le fait que les travailleurs accidentés soient forcés de faire de l'agitation pour recevoir un traitement civilisé parce que le régime actuel refuse de traiter la classe ouvrière avec la dignité et le respect qu'elle mérite, est un sérieux réquisitoire contre le Canada, ses relations de production et l'État. C'est au crédit de la classe ouvrière canadienne qu'en dépit de ce traitement méprisant la demande de justice pour les travailleurs accidentés est de plus en plus un cri de ralliement parmi les travailleurs partout au Canada.

Les travailleurs produisent la valeur dont notre société et le peuple dépendent pour leur bien-être et leur existence. Pourquoi l'État traite-t-il les producteurs avec un tel mépris et les condamne-t-il en tant que coût plutôt que de les honorer en tant que producteurs de toute la valeur ? Qu'est-ce qui pousse les élites dirigeantes à cracher sur les travailleurs qui créent les conditions sociales et matérielles pour l'existence de la société et de l'économie ? La seule réponse possible est que l'élite impérialiste au pouvoir considère que les travailleurs accidentés drainent la richesse sociale qu'elle convoite, en tant qu'esclaves salariés superflus facilement remplaçables sur le marché du travail d'esclaves salariés.

Le mépris antiouvrier manifesté par ceux qui possèdent et contrôlent l'économie trouve son origine dans le privilège de classe et leur conviction que des travailleurs qui sont gravement accidentés, malades ou âgés devraient simplement être remplacés et jetés au rebut comme des machines bonnes pour la ferraille. Une fois que les travailleurs sont accidentés, malades ou trop âgés pour travailler, les élites dirigeantes cherchent à les remplacer sur le marché des esclaves salariés et à éliminer toute réclamation de la part des travailleurs accidentés, malades ou retraités à la valeur que la classe ouvrière produit.

Ce caractère régressif et cette inhumanité proviennent de l'être social et de la vision de ceux qui possèdent et contrôlent l'économie socialisée, ceux qui ne font pas le travail réel qui produit la valeur, mais qui profitent du travail de ceux qui le font. Leur mépris pour les travailleurs trouve son origine dans le privilège de classe et est à l'origine de la lutte de classe constante des travailleurs accidentés pour leurs droits et pour vivre dans la dignité. Le contrôle de ceux qui ne travaillent pas mais qui profitent du travail de la classe ouvrière est la cause première de pourquoi les lieux de travail ne sont pas humanisés et que les conditions dangereuses persistent. Agir autrement et améliorer les conditions et les soins pour les malades, les accidentés et les retraités voudrait dire prendre du revenu dans les coffres des riches. Il faut confronter et combattre la vision antisociale et antitravailleur de l'élite dirigeante sur toutes les questions, la condamner et finalement la renverser en tant que vision dominante de la société.

Par des actions organisées avec analyse, la classe ouvrière est déterminée à faire prévaloir dans la société sa vision prosociale moderne et civilisée. Cela veut dire que dans l'ici et le maintenant il faut lutter pour des investissements accrus dans des programmes sociaux tels ceux qui sont destinés au soin des travailleurs malades ou accidentés. Cela signifie que les travailleurs doivent condamner et bannir de la conscience collective la vision antisociale de l'élite dirigeante qui méprise les producteurs réels, la classe ouvrière. Le système actuel d'attaques de l'État contre nos travailleurs malades et accidentés montre que l'élite dirigeante est inapte à gouverner.

Avec une vision prosociale aux commandes de l'économie et de l'État, les ouvriers seraient confiants que si un accident ou une maladie leur arrivait, les programmes sociaux entreraient en action pour assurer leur rétablissement rapide sans que leur niveau de vie et celui de leur famille n'en souffre. Sous un régime prosocial, les travailleurs auraient confiance que s'ils se blessent au travail, tout serait fait pour assurer leur bien-être et leur sécurité, et qu'ils seraient en mesure de continuer à mener une vie entière et productive selon au niveau où ils en sont capables.

Les travailleurs naissent de la société et produisent la valeur que le peuple et la société requièrent pour leur existence. Les travailleurs sont le fondement humain d'une société moderne. Ils ont besoin et méritent le respect et l'aide sans réserve de la société en toutes circonstances.

Arrêtons les attaques organisées par l'État contre nos travailleurs malades et accidentés ! Augmentez les investissements dans les programmes sociaux !
Joignez-vous au mouvement de la classe ouvrière pour bâtir les institutions indépendantes
des travailleurs qui luttent pour une nouvelle direction prosociale de l'économie !

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Non à la violation du droit de conscience!

Quatre enseignantes de l'Ontario suspendues pour avoir refusé de se soumettre au diktat du collège


Équipe volante d'étudiants et de membres du personnel scolaire le 28 novembre 2017 après
une protestation silencieuse à la réunion du conseil d'administration du Conseil des
employeurs des collèges à Toronto

La Cité collégiale, le collège public francophone à Ottawa, a suspendu quatre enseignantes sans solde jusqu'au 26 janvier pour « insubordination ». Les trois enseignantes à temps plein et l'enseignante à charge partielle, qui travaillent au Programme de thérapie respiratoire, ont refusé de signer un contrat avec le collège qui garantissait que toutes les compétences nécessaires requises des étudiants allaient être acquises avec trois semaines d'enseignement de moins, pour que l'année académique finisse comme prévu à la fin d'avril. Les enseignantes à temps plein suspendues représentent tout le personnel à temps plein du programme.

Les thérapeutes respiratoires aident les gens qui souffrent de problèmes pulmonaires, notamment dans des procédures de traitement de traumatismes, d'anesthésie et de maintien des fonctions vitales. La thérapie respiratoire est régie par Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées. Les diplômés du programme travaillent dans les salles d'urgence des hôpitaux et dans les unités de soins intensifs. Les thérapeutes respiratoires utilisent des ventilateurs mécaniques et d'autre équipement de maintien des fonctions vitales. Ils aident également à diagnostiquer et traiter les maladies du coeur et des poumons.

Les quatre enseignantes ont jugé qu'elles ne pouvaient pas signer cette garantie et ont soumis deux propositions d'achèvement du programme qui auraient demandé la prolongation de l'année académique jusqu'à la fin du mois de mai. Le collège n'a pas accepté les deux propositions. Il existe dans la convention collective (qui demeure en vigueur jusqu'à ce qu'une autre soit imposée par l'arbitre mandaté par le gouvernement provincial) des mécanismes de règlement par un arbitre des disputes relatives aux changements effectués à la charge de travail par l'employeur.

Le collège a plutôt recouru à la force et à la violation du droit de conscience des enseignantes. La direction du collège a engagé des instructeurs substituts pour prendre le contrôle des classes des quatre instructrices de thérapie respiratoire suspendues et a ainsi ajouté au stress des étudiants. Ceux-ci sont en retard de cinq semaines et un jour dans leur programme à cause du refus de négocier du Conseil des employeurs des collèges et du refus du gouvernement ontarien d'investir dans l'éducation collégiale qui ont été la cause de la grève. La Cité collégiale voulait que la session d'automne soit complétée de façon condensée par l'élimination d'une semaine du congé des Fêtes et de la semaine de lecture du printemps. Les étudiants auraient donc été à court de trois semaines d'enseignement plutôt que cinq. La direction du collège a dit que les étudiants avaient à leur disposition des mesures de rattrapage, le recours à des tuteurs par exemple ou au temps de laboratoire d'accès libre. Cela ne tenait pas compte de l'opinion des enseignantes qui devaient donner le cours et remplir leur devoir envers la société.

Il existe une clause en vertu de laquelle un étudiant peut obtenir son diplôme « avec restrictions » inscrites sur sa licence. Cela leur permet de pratiquer sauf dans les secteurs où la formation n'a pas été complétée. Ce n'est pas la solution idéale pour les étudiants. L'administration exploite le souci des enseignants pour les étudiants pour faire pression sur eux pour qu'ils fassent du temps supplémentaire pour que les étudiants puissent graduer sans restrictions. Les enseignantes qui se sont fait suspendre ne pouvaient pas acquiescer à une telle demande, y voyant un manquement à l'éthique.

Le collège cherche sans doute a éviter les poursuites en cour ou d'autres actions de la part des étudiants pour perte d'éducation. Au lieu de résoudre la question d'une manière qui soutient les droits de tous de même que l'intégrité de l'éducation publique et des soins de santé, la direction de la Cité collégiale a recouru à la force et à la violation des droits, attaquant ces enseignantes, leurs étudiants et causant des dommages à la société dans son ensemble.

En refusant d'accepter ce que les administrateurs du collège cherchaient à imposer et en présentant plutôt leurs propres propositions pour que le programme soit complété d'une façon comprimée, les enseignantes ont soutenu l'intégrité de leur profession, le droit des étudiants à l'éducation et le droit à la santé de ceux dont le bien-être dépend des professionnels éduqués et formés dans le système collégial.

Le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO) a annoncé qu'en plus des suspensions de ses membres, la Cité a demandé qu'au moins une enseignante retire un message Twitter qui comprenait un lien menant à un article paru dans le Ottawa Citizen sur leur suspension. [1] La Cité a accusé les membres du syndicat de « ternir » la réputation du collège.

L'enseignante qui est citée par le Citizen et qui est elle-même à charge partielle, a parlé sur le réseau radio de la CBC pendant la grève et expliqué les problèmes auxquels les étudiants et les membres du personnel scolaire à temps partiel et à contrat font face à cause du caractère instable de leurs emplois. [2] Sa suspension pourrait bien être une mesure de représailles pour avoir parlé publiquement de ce problème. Quoi qu'il en soit, les travailleurs de l'Ontario ne vont pas accepter cette persécution !

Les suspensions et les attaques à la liberté de parole sont inacceptables et doivent être annulées. Les actions prises par le collège ont sans doute été calculées et visent à envoyer le message au personnel scolaire de toute la province qui fait face aux mêmes demandes de se soumettre ou de craindre le pire. La présidente de la section locale du syndicat du personnel scolaire de la Cité collégiale, Mona Chevalier, a qualifié les actions du collège d' « abus de pouvoir évident ». Elle a dit que cela « vise à créer de la terreur chez tout enseignant qui veut affirmer ses convictions professionnelles. Et pas juste ses convictions — son sens de l'éthique. Nous n'allons pas permettre que cela passe. »

Le fait que ces enseignantes ait refusé de se soumettre montre que le diktat est illégitime et enfreint leur droit de conscience en tant qu'enseignantes et professionnelles, lequel est le rempart le plus important contre la destruction de l'éducation publique pour qu'elle serve mieux les riches. Le SEPFO a annoncé qu'il va organiser une action à l'échelle de la province pour appuyer les enseignantes suspendues et notamment amasser de l'appui financier.

Forum ouvrier lance l'appel à tous ceux qui sont en position de le faire d'exprimer leur opposition à ce recours flagrant au diktat et de soutenir le droit des membres du personnel scolaire de défendre l'intégrité de leur discipline et le droit de leurs étudiants au niveau d'éducation le plus élevé que la société puisse fournir. Le gouvernement Wynne doit rendre des comptes de cet état de choses, lui qui a eu recours au diktat et donné carte blanche aux collèges pour en faire de même.

Réintégrez les enseignantes de collège suspendues !
Non à la criminalisation de la dissidence ! Non c'est Non !

Notes

1. Joanne Laucius, « College instructors who say they can't fit material into school year suspended for 'insubordination' » -- Le Ottawa Citizen, numéro du 28 novembre 2017.

2. Entrevue à Ottawa Morning, à la radio de CBC, le 20 octobre 2017.

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La violation du droit de conscience des
enseignants est inacceptable

La suspension des enseignantes qui ont refusé de se soumettre au diktat du collège ne peut pas être acceptée. Comment les enseignants peuvent-ils défendre des normes professionnelles bien établies qui sont censées protéger l'intérêt public lorsque leur droit de conscience est violé de façon aussi flagrante ? Comment des standards peuvent-ils être légitimes et soutenir ce que la société a établi jusqu'à maintenant comme normes et attentes sans que soit affirmé le droit de conscience de ceux qui sont supposés les défendre et juger s'ils sont respectés ou non ? Comment ceux qui n'ont pas pratiqué dans un domaine peuvent-ils dicter à ceux qui ont les compétences, les techniques et les connaissances requises pour obtenir un permis dans ce domaine, simplement parce qu'ils sont l'employeur ? Comment un gouvernement qui prétend se soucier du public et des étudiants peut-il créer une telle situation ?

Le gouvernement a imposé une loi pour forcer le retour au travail des membres du personnel scolaire en grève et il a rendu illégale toute forme de grève, ou même une recommandation de grève, sous peine de lourdes amendes. Cela signifie maintenant que l'action individuelle ou collective du personnel scolaire, comme la grève du zèle pour s'opposer à ces violations inacceptables du droit de conscience et de l'éthique professionnelle, a été rendue illégale. Pendant ce temps, la législation a également interdit les lockouts par l'employeur. Pourtant, quatre professeurs ont essentiellement été mis en lockout par la direction du collège et remplacés par ce qui équivaut à des briseurs de grève. Un tel mépris flagrant de la notion même d '« équité » qui exige que tout le monde suit les mêmes règles révèle bien ce qui en est de « l'équité » des libéraux lorsque l'objectif est d'attaquer les droits des travailleurs.

Le personnel scolaire ne peut pas accepter des mesures qui attaquent l'intégrité de ses disciplines scolaires et le rôle important qu'ils jouent dans la préparation de ses étudiants à respecter des normes professionnelles élevées. Si c'était le cas, ce serait un mépris envers leur profession et le travail important qu'ils font. Il y a aussi la menace de la perte de leurs brevets d'enseignant ou d'autres pénalités. Quelque chose doit céder et ça ne peut pas être ceux qui défendent l'éthique professionnelle et les droits. Les travailleurs et le grand public ne sont pas d'humeur à accepter des violations fondamentales de la liberté de parole et de la liberté de conscience en général, encore moins d'enseignants respectés.

L'objectif de la loi de retour au travail du gouvernement Wynne était de criminaliser les revendications des professeurs et leurs droits en les contraignant à un système d'arbitrage dans lequel un arbitre, qui est contraint dans son travail par les paramètres gouvernementaux, peut dicter le résultat sans le consentement de ceux qui seront forcés de travailler selon les nouvelles dispositions de la convention collective. Le personnel scolaire refuse de se plier aux exigences du collège qui vont à l'encontre de son éthique professionnelle, ce qui montre bien que les diktats ne font qu'empirer les choses. Présentement l'éducation des étudiants est encore plus menacée, le collège a manqué de respect envers les professeurs de la façon la plus flagrante et toute confiance dans le système public d'éducation est minée davantage.

Qu'arrivera-t-il aux étudiants qui s'opposent au diktat de l'administration du collège, qui continuent d'appuyer leurs professeurs et refusent de se plier au plan du collège ? Seront-ils menacés d'expulsion ou se feront-ils voler leurs frais de scolarité sur la base qu'ils ont eu le choix de ne pas compléter leur semestre et d'obtenir un remboursement avant la date limite du 5 décembre mais ne l'ont pas fait ? Sont-ils censés accepter tout ce que le collège veut, peu importe comment cela compromet leur éducation et le rôle important qu'ils veulent jouer dans la société ? C'est intenable.

Le gouvernement Wynne et les collèges doivent être empêchés d'utiliser la force de cette manière pour résoudre de telles divergences d'opinion. Les collèges ne peuvent pas être autorisés à suspendre ou à congédier un membre du corps enseignant pour avoir défendu l'intégrité de sa profession, surtout quand, à toutes fins utiles, c'est un moyen d'imposer un lockout aux professeurs et d'amener des briseurs de grève. Les opinions de ceux qui fournissent l'éducation et sont responsables des résultats doivent être respectées et il en est de même de celles des étudiants. Le gouvernement et les collèges doivent être contraints de reculer et de mettre fin à leur violation du droit de ceux qui fournissent des services publics de dire Non ! aux conditions de travail inacceptables.

Négociez, ne dictez pas !
Défendons le droit de conscience et la liberté d'expression !

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Les suspensions à La Cité illustrent les raisons pour lesquelles la liberté académique est primordiale


Les membres du personnel scolaire de la Cité collégiale sur leurs lignes de piquetage
le 30 octobre 2017

La suspension de quatre professeures à La Cité collégiale, à Ottawa, illustre les raisons pour lesquelles le personnel scolaire des collèges doit avoir la liberté, et la capacité, de prendre des décisions sur les questions qui touchent à l'enseignement, a déclaré le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO).

« La Cité a suspendu quatre membres du SEFPO qui défendaient l'intégrité de leur profession », a déclaré JP Hornick, la présidente de l'équipe de négociation du personnel scolaire des collèges (SEFPO). « L'administration du collège veut que le personnel scolaire dise que les étudiants possèdent toutes les compétences requises par le programme de thérapie respiratoire, qu'ils les aient acquises ou non. »

« Cela illustre parfaitement ce que le personnel scolaire a toujours dit : les administrateurs des collèges prennent des décisions concernant les programmes d'études alors qu'ils n'ont pas les compétences pour les prendre, a-t-elle expliqué. Dans le cas précis, les administrateurs mettent les étudiants et le public en danger. »

Le syndicat a proposé que l'on fasse appel à l'Ordre des thérapeutes respiratoires de l'Ontario pour résoudre ce différend.

« À la suite de la grève de cinq semaines qui a pris fin le 20 novembre, le retour au travail des plus de 12 000 membres du personnel scolaire a été marqué par des problèmes qui entravent les efforts des collèges pour sauver la session des étudiants », a déclaré JP Hornick. « En vertu du projet de loi 178, la loi sur le retour au travail qui a été adoptée le 19 novembre dernier, les parties doivent respecter la convention collective du personnel scolaire, mais les collèges refusent de le faire »

« À moins que les collèges ne commencent à émettre de nouveaux contrats et formulaires de charge de travail au personnel scolaire pour rattraper le temps perdu, nous allons bientôt être aux prises avec une autre crise », a-t-elle ajouté. « Nous travaillons d'arrache-pied pour sauver la session, mais nous ne travaillerons pas d'une manière qui viole notre convention collective ou la loi. »

Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, a indiqué que « les manoeuvres antisyndicales des collèges ne sont que des fourberies ».

« Les problèmes au collège La Cité, qui est notoirement connu pour être antisyndical, ne sont que la pointe de l'iceberg », a-t-il ajouté. « Les collèges mettent en oeuvre une stratégie coordonnée et centralisée qui semble conçue pour anéantir le syndicat même s'ils doivent sacrifier la qualité de l'éducation pour parvenir à leurs fins. C'est pourquoi je demande à Deb Matthews, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, d'ordonner aux collèges de respecter le Projet de loi 178 et de coopérer avec le personnel scolaire pour sauver la session. »

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La discrimination des femmes demeure une réalité

Les droits ne sont pas négociables!

Au Canada, l'offensive antisociale brutale menée par les gouvernements à tous les niveaux pour rendre les monopoles concurrentiels sur les marchés mondiaux a un impact sur la condition des femmes. La prétention que les femmes ont atteint l'égalité est une fantaisie tant qu'elles sont considérées comme des cibles légitimes d'indignités de toutes sortes. La société consacre l'appauvrissement, l'exploitation et l'oppression des femmes et les femmes dominent dans les secteurs les plus pauvres, les plus exploités et les plus opprimés. Dans ce contexte, les prétentions des gouvernements de défendre l'égalité des femmes en encourageant entrepreneuriat féminin sont vraiment pathétiques. Les gouvernements qui paient les riches et sabrent le financement des programmes sociaux sont directement responsables des abus, de l'humiliation et de la brutalité que connaissent les femmes.

Les gouvernements et l'oligarchie financière qu'ils servent refusent de même reconnaître que les femmes ont des droits du fait qu'elles sont des êtres humains et du fait qu'elles sont femmes, et à ce titre responsables non seulement de la production mais aussi de la reproduction, sans parler de garantir ces droits en pratique. Cela montre qu'ils sont devenus un obstacle au progrès. Ils sont farouchement opposés à tout renouveau fondé sur la reconnaissance des droits de tous et toutes et à cause de cela ils ne sont pas aptes à gouverner.

Une approche moderne aurait comme point de départ que tous et toutes ont des droits du fait qu'ils sont des êtres humains et que les femmes ont des droits du fait qu'elles sont femmes. Cela établirait une fois pour toutes que la discrimination des femmes est illégale et les gouvernements et les monopoles sont redevables de leurs actes, sujets à des peines de réparation et des mesures punitives lorsque les femmes sont discriminées.

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Le gouvernement Trudeau refuse par intérêt
étroit de renverser la législation antisyndicale et anti-femmes de l'ère Harper

En juin 2016, l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) a conclu une entente avec les Opérations des enquêtes statistiques (OES) pour régler le conflit sur l'équité salariale opposant l'agence et de 20 000 à 25 000 intervieweurs, anciens et actuels, qui ont été à l'emploi de Statistique Canada ou des OES entre 1985 et 2013. Il s'agissait de remédier à la discrimination salariale qui perdurait depuis longtemps dans ce secteur où les employés sont principalement des femmes.

L'AFPC a déposé une plainte à la Commission des droits de la personne pour le compte de ses membres employés par sept employeurs différents, dont les OES, en 2002. La plainte a finalement été référée à la Commission des relations de travail et de l'emploi dans le secteur public fédéral en 2014. Lorsque les paiements compensatoires ont finalement été versés, l'AFPC a appris que le calcul du règlement ne tenait pas compte des congés payés, du taux des heures supplémentaires, de la pleine indemnisation des jours fériés et d'autres types d'indemnité.

Plusieurs de ces employés ont fait appel de ce règlement mais les OES ont refusé de concéder et de verser les indemnités dues. L'AFPC a donc annoncé qu'elle soumettra le différend à une tierce partie indépendante pour obtenir une décision finale et exécutoire. « Depuis trop longtemps nos membres espèrent mettre fin à cette discrimination salariale et obtenir la rémunération à laquelle ils ont droit », écrit l'AFPC dans son communiqué.

L'arbitrage exécutoire est la seule avenue qui reste à l'AFPC puisqu'en 2009 le gouvernement Harper a adopté une loi, toujours en place, qui interdit aux syndicats de la fonction publique d'adresser des plaintes relatives à l'équité salariale à la Commission des droits de la personne. La Loi sur l'équité dans la rémunération du secteur public interdit aux syndicats d'assister les travailleurs dans leurs démarches pour déposer des plaintes en matière d'équité salariale sous peine d'une amende de 50 000 $. La loi comprend par ailleurs une obligation de tenir compte des « facteurs du marché » dans les plaintes relatives à l'équité salariale. Elle légalise la discrimination en acceptant comme normaux et acceptables ces « facteurs du marché » qui sont déjà discriminatoires envers les femmes. Les femmes au Canada touchent seulement environ 70 % du salaire moyen des hommes. Cette loi rétrograde invoque le fait que dans l'ensemble de l'économie les femmes touchent des salaires plus bas, à cause de la discrimination sous toutes ses formes, pour justifier les faibles salaires des femmes dans la fonction publique.

Les gouvernements et les partis ont abordé la question de l'équité salariale avec des promesses et des enquêtes de toutes sortes mais ils l'ont toujours maintenue dans le cadre d'énoncés de principe où les victimes de l'injustice sont en fait abandonnées à leur sort. En 2000, le gouvernement fédéral de Jean Chrétien a mis sur pied un Groupe de travail sur l'équité salariale formé d'experts qui a présenté son rapport en 2004. Le Groupe a reconnu l'importance de l'équité salariale comme droit humain fondamental. Il a recommandé l'adoption d'une nouvelle loi d'équité salariale qui exigerait de tous les employeurs de compétence fédérale, des secteurs public et privé, qu'ils examinent leurs régimes de salaire pour faire en sorte qu'ils fournissent l'équité salariale. La loi devait s'appliquer à tous les employés : temps plein, temps partiel, temporaires, sur appel ou à contrat. Le Groupe de travail a dit que cela revêtait une importance particulière parce que les femmes faisaient face à une barrière additionnelle à l'obtention de salaires et d'avantages sociaux à un niveau canadien du fait qu'elles se retrouvaient en très grand nombre dans les emplois à temps partiel, sur appel et à contrat. Le Groupe de travail a aussi recommandé que la loi sur l'équité salariale s'applique également aux femmes des minorités nationales, aux travailleuses autochtones et aux travailleuses handicapées.

Le gouvernement Trudeau s'est engagé à présenter une nouvelle loi à ce sujet d'ici la fin de 2018. La ministre de l'emploi de l'époque, MaryAnn Mihychuk, a dit en octobre dernier que la loi va privilégier une approche « proactive » de l'équité salariale qui viserait à aider les employeurs à se conformer à la loi plutôt qu'à forcer les employés à déposer des plaintes au sujet de salaires discriminatoires. Mihychuk a dit que forcer les employés à déposer des plaintes et à aller en cour s'était avéré « fastidieux, coûteux et injuste pour les travailleurs ». Cependant, le gouvernement n'a même pas encore abrogé la loi du gouvernement Harper qui interdit aux syndicats d'aider leurs membres qui font des plaintes aux tribunaux des droits de la personne. Que le gouvernement s'apprête ou non à remplir sa promesse d'adopter une loi est une diversion. Le gouvernement libéral de Justin Trudeau s'est empressé de faire un spectacle au sujet de l'équilibre des genres au Cabinet et a même présenté un projet de loi qui encourage les conseils d'administration des compagnies à inclure plus de femmes. Trudeau ne manque jamais d'invoquer les droits des femmes partout dans le monde. Pendant ce temps, son refus de renverser une loi aussi ouvertement antisyndicale et anti-femmes qui vise à empêcher de s'organiser par le biais de leurs syndicats pour affirmer leurs droits est très révélateur. En affirmant que les droits ne sont pas négociables, nous serons capables de forcer les libéraux de Justin Trudeau à rendre des comptes pour leurs promesses et leurs énoncés de principe qui sont contraires à leurs actions.

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Les paramédics du Québec intensifient leur lutte pour des conditions qui correspondent au travail important qu'ils font

Les paramédics bloquent l'accès à l'édifice du ministère de la Santé à Québec pour exiger le déblocage des négociations

Les paramédics du Québec tentent de négocier de nouvelles conventions collectives et sont en grève générale depuis mars 2017. Excédés du blocage de leurs négociations par le gouvernement du Québec, plus de 300 paramédics ont manifesté devant l'édifice du ministère de la Santé à Québec et en ont bloqué l'accès depuis tôt le matin jusqu'à 14 heures environ mardi le 21 novembre. Les travailleurs ont mis des pneus devant les entrées de l'édifice pour faire en sorte que personne ne puisse entrer au travail. Seule l'entrée à la garderie a été laissée libre. Les paramédics ont établi un cordon tout autour de l'action qui indiquait « Lutte syndicale ». Les employés ont été retournés à la maison par le ministère et l'édifice a été fermé toute la journée. De nombreuses personnes ont appuyé l'action dont des automobilistes qui ont klaxonné en passant devant le blocus. Le représentant du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN (Fédération de la santé et des services sociaux-Confédération des syndicats nationaux), Jean Gagnon a dit à Forum ouvrier que l'action avait pour but de « faire comprendre au ministre de la Santé qu'il y a un blocage des négociations, alors voilà ce que ça fait quand on bloque les choses. On veut passer le message au ministre de débloquer la négociation dans le secteur préhospitalier pour conclure les négociations le plus rapidement possible et à notre satisfaction ».

Les conventions collectives des paramédics sont échues depuis le 31 mars 2015. Ils demandent une bonification de leur régime de retraite, des augmentations salariales comparables à ce qu'ont obtenu les travailleurs du secteur public en 2015, une réduction de leur charge de travail qui est devenue intenable au fil des années et l'abolition des horaires de faction dans les régions qui les obligent à être sur appel 24 heures par jour, 7 jours par semaine pendant deux semaines puis deux semaines en congé. Les paramédics mènent la lutte depuis longtemps pour la reconnaissance de leur profession et des services d'urgence inestimables qu'ils rendent à la société. La population leur voue le plus grand respect mais il n'en va pas de même du gouvernement. En effet, celui-ci leur refuse des conditions qui correspondent au travail qu'ils font et cherche à abaisser ces conditions, au détriment de ce que les paramédics ont été capables d'obtenir par leur lutte unie et organisée ces dernières décennies, qui a amélioré la situation dans le secteur. Le gouvernement affirme que les paramédics fournissent un service essentiel et a enchâssé cela dans la loi, pas pour reconnaître les droits qui découlent du rôle que les paramédics jouent, mais pour refuser de négocier avec eux et nier leurs demandes et laisser traîner les choses depuis plus de deux ans et demi maintenant.

Les participants à l'action étaient des membres de la section du préhospitalier de la FSSS-CSN. La situation de ces travailleurs a ceci de particulier qu'en juillet dernier, ils en sont arrivés à une entente de principe avec un de leurs employeurs, Urgences Santé, à Montréal et Laval. Cette entente ne peut pas être entérinée et mise en oeuvre tant que le régime de retraite qui y a été adopté n'est pas adopté par les autres paramédics de la fédération et par les membres des autres syndicats du préhospitalier. Le régime de retraite est national mais les conditions d'une négociation nationale ont été sabotées délibérément par le gouvernement. En effet, il existait une table de négociation nationale depuis 1984 où étaient négociées des choses comme les régimes de retraite, les assurances et les salaires. En avril 2016, le ministre Gaétan Barrette a rompu avec cette pratique et retourné vers les entreprises ambulancières l'ensemble de la négociation en abolissant la table nationale au niveau du ministère. Ceci, alors que c'est l'État qui finance entièrement toutes les entreprises de paramédics, depuis Urgence Santé, qui est gouvernementale, jusqu'à la Corporation des services ambulanciers du Québec (CSAQ), qui représente la très vaste majorité des entreprises ambulancières en dehors de Montréal et Laval (entreprises privées, organismes à but non lucratif et coopératives).

Avec grande hypocrisie et irresponsabilité, le gouvernement parle des employeurs du secteur comme des entreprises indépendantes qui négocient avec les travailleurs de façon autonome. Il leur a soi-disant confié la négociation des salaires mais il leur a imposé des contrats de service à budget qui comprennent des coupures de 121 millions $ sur 3 ans dans leur enveloppe budgétaire. Ceci représente un ordre direct d'attaquer les salaires et les conditions de travail des paramédics. Non seulement le gouvernement cherche-t-il à faire porter l'odieux de toute détérioration des conditions de travail à ces entreprises mais il fait maintenant l'objet d'une contestation judiciaire de la part de la Corporation des services ambulanciers du Québec qui conteste la légalité de ces contrats, alors à l'heure actuelle il n'y a pas de négociations sur les salaires.

En conversation avec Forum ouvrier, Jean Gagnon a décrit de la façon suivante comment ce blocage opère. « Comme la négociation n'est pas finie partout dans le secteur, le régime de retraite qui est sur la table dans notre entente de principe doit être accepté par tous les syndicats du secteur. Comme le salarial n'est pas réglé pour les travailleurs à l'échelle du Québec, parce que la CSAQ entre autres ne négocie pas présentement, il ne peut pas y avoir d'entente de principe ailleurs. Les autres syndicats CSN et les autres syndicats qui ne sont pas CSN ne vont pas dire oui au régime de retraite tant que leurs conditions salariales n'auront pas été réglées. C'est un tout. Depuis 1984, nous avons toujours eu les mêmes augmentations de salaire. Tant qu'ils n'ont pas les mêmes augmentations de salaire sur la table et qu'on n'a pas réglé les problèmes de la charge de travail et des horaires de travail, il n'y aura pas de règlement. Autrement dit, il faut que les choses soient réglées partout en même temps. »

« En plus, les employeurs n'ont pas l'autorité pour éliminer les horaires de faction et régler la charge de travail. Le déploiement des ambulances au Québec relève du gouvernement et des établissements de santé. Nos conventions collectives ne sont pas signées avec les établissements. C'est tout un casse-tête. Alors on dit au gouvernement de régler ces problèmes. Avant cela, on avait une table nationale, on réglait les choses. Le ministre nous a enlevé notre table nationale et depuis ce temps-là, il n'y a plus rien qui se règle. »

Les paramédics sont déterminés à rendre le gouvernement Couillard redevable de ses actes et à faire échouer ses efforts pour échapper à ses responsabilités et semer des divisions parmi les paramédics pour abaisser les conditions de travail et à la retraite. Les paramédics continuent leur lutte pour améliorer leurs conditions de travail et la livraison des services et n'acceptent pas d'être dressés les uns contre les autres et de voir leur force unie affaiblie.

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