Le ministre des Affaires étrangères doit démissionner!
Non à la vente d’armes à l’Arabie saoudite!
Non à la «nouvelle doctrine» appelée
«conviction responsable»
Le Parti marxiste-léniniste du Canada condamne la vente d’armes par le Canada à l’Arabie saoudite, vente pour laquelle le gouvernement a émis un permis d’exportation le 8 avril. Peu importe le prétexte, cette vente d’armes est inacceptable. Il est inconcevable que le gouvernement Trudeau et son ministère des Affaires étrangères considérèrent l’Arabie saoudite comme un pays pacifique ou démocratique ou même que la mission du Canada au Moyen-Orient soit à des fins pacifiques. C’est tout simplement faux.
L’exemple de la vente d’armes à l’Arabie saoudite a été cité par le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, dans un discours à l’Université d’Ottawa le 29 mars pour expliquer la nouvelle doctrine du gouvernement appelée « conviction responsable ». Le ministre a laissé entendre dans son discours que la vente était chose faite, une entente conclue par le gouvernement Harper et qu’il ne serait pas correct de la rompre à cause des conséquences que cela entraînerait. Il a répété que l’objectif du Canada est d’amener la stabilité dans la région et a donné plusieurs autres justifications pragmatiques de l’agression et de la guerre pour expliquer sa doctrine dite « de conviction responsable ».
Or, il s’avère maintenant que Stéphane Dion vient tout juste de signer les documents et permis d’exportation lui-même, le 8 avril. Il doit rendre des comptes pour avoir trompé le public à ce sujet depuis le début de janvier et encore le 29 mars.
Les tentatives d’embellir la vente d’armes à un pays comme l’Arabie saoudite en disant que c’est pour contribuer à la paix et la stabilité dans la région ne passent pas. Il est inadmissible que le ministre des Affaires étrangères du Canada soit disposé à mentir pour faire accepter l’inacceptable aux Canadiens. Sa disposition à tenir un discours trompeur sur les questions de guerre et de paix, au sujet desquelles les Canadiens sont très préoccupés, est également inacceptable. Une personne qui a une conscience claire ne recourt pas à ce double discours et à ces manoeuvres.
Le PMLC appelle tous ceux et celles qui chérissent leur droit de conscience à condamner la vente d’armes, à condamner cette nouvelle doctrine de la « conviction responsable » et à condamner la duperie de ce ministre. Le PMLC appelle les libéraux canadiens à nous dire si cette doctrine de la conviction responsable pour justifier des comportements répréhensibles représente leurs convictions. Enfin, le PMLC appelle les Canadiens à exiger la démission immédiate du ministre Dion !
Note
Pour en savoir plus sur la nouvelle doctrine du gouvernement Trudeau lisez l’article du Marxiste-Léniniste intitulé : « La ‘conviction responsable’ – une autre doctrine criminelle de la politique étrangère du Canada pour justifier l’agression et la guerre » que vous trouverez ici.
Le ministre Dion signe les permis
d’exportation pour des blindés
à l’Arabie saoudite
Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion a signé les autorisations pour l’exportation à l’Arabie saoudite de véhicules blindés fabriqués au Canada le 8 avril, une vente de 14,8 milliards $, rapporte le Globe and Mail. L’autorisation a été rendue publique dans un communiqué du 12 avril du ministère de la Justice en réponse à une requête en justice déposée par le professeur de droit Daniel Turp visant le ministre Dion. Le professeur soutient dans sa requête que l’émission d’un permis d’exportation enfreint la Loi sur les licences d’exportation et d’importation et la Loi sur les Conventions de Genève et que le ministre outrepasse sa compétence ou agit sans compétence en signant cette autorisation.[1]
Les documents qui portent le sceau du secret donnent le raisonnement du gouvernement pour justifier son geste. Ils montrent entre autres que le gouvernement ment lorsqu’il dit que c’était « une affaire conclue » et que les libéraux ont agi par crainte des conséquences d’un bris de contrat. La signature du ministre apparaît à côté de la mention « Je souscris » et la recommandation de l’octroi de six permis pour « exporter des véhicules d’assaut léger et les systèmes d’armement, les pièces de rechange et les données techniques associés à l’Arabie saoudite » couvrant 11 milliards $ du total de 14,8 milliards $
Le Globe écrit que beaucoup d’opposants à l’accord croyaient que le gouvernement précédent avait déjà signé l’autorisation de ces permis. Il écrit que selon le régime de ventes d’armes du Canada, les transactions ne peuvent procéder qu’après l’octroi de permis d’exportation du gouvernement libéral. Le gouvernement précédent « n’avait approuvé que six permis mineurs prévoyant l’exportation de données techniques ». M. Dion et son ministère ont laissé entendre que les permis d’exportation avaient déjà été signés par le gouvernement précédent par leurs déclarations répétées à l’effet qu’ils prendraient une approche différente sur la question des permis d’exportation à l’avenir.
Par exemple, dans son discours à l’Université d’Ottawa le 29 mars, lorsqu’il a annoncé la doctrine de la « conviction responsable » de son gouvernement, le ministre Dion a dit :
« Voici ce qui doit être fait : les permis d’exportation pour ce type d’équipement doivent être examinés rigoureusement, avec une plus grande transparence, par le ministre des Affaires étrangères, en consultation avec la ministre du Commerce international, afin d’évaluer si ces équipements seront utilisés dans le respect des lois internationales, des droits de la personne et de nos intérêts nationaux. Voilà ce que m’a demandé le premier ministre, et je m’y affaire avec mes fonctionnaires. C’est ce que commande la conviction responsable. »
Un appui official à l’agression criminelle de l’Arabie saoudite contre le Yémen
Affaires mondiales Canada, le nouveau nom donné au ministère des Affaires étrangères par le gouvernement libéral, a émis une note de service le 21 mars demandant au ministre d’approuver les permis d’exportation. Le Globe rapporte que « Affaires mondiales Canada a recommandé l’approbation des permis d’exportation à l’Arabie saoudite parce que cela pourrait aider l’Arabie saoudite à poursuivre sa guerre au Yémen ». On y lit également que les véhicules blindés, équipés de mitrailleuses et d’armes antichar, aideront l’Arabie saoudite à « contenir l’instabilité au Yémen et à repousser les menaces de l’État islamique ».[2] On cherche aussi à cacher le fait que le Canada a procuré des armes à l’Arabie saoudite dans son intervention militaire au Bahreïn pour étouffer les protestations sous prétexte que les Saoudiens n’étaient là que « pour protéger des édifices et des infrastructures névralgiques ».
« L’acquisition de véhicules blindés à la fine pointe de la technologie aidera l’Arabie saoudite à atteindre ces objectifs », lit-on dans la note de service, qui indique par ailleurs que les seules parties qui ont été consultées avant les recommandations sont le ministre de la Défense nationale, des bureaux d’Affaires mondiales Canada et le ministère de l’Innovation, de la Science et du Développement économique. L’« examen rigoureux » se résume à une affirmation d’Affaires mondiales Canada à l’effet que « personne n’a soulevé d’objection ». On lit dans la note de service : « Rien n’indique que l’équipement d’origine canadienne, dont les véhicules blindés légers, ait été utilisé dans des actes contraires au droit humanitaire international ».
Le Globe écrivait plus tôt cette année qu’il existe des photographies montrant que des blindés sembables à ceux de fabrication canadienne achetée par l’Arabie saoudite ont été utilisés au Yémen. Dans un reportage du réseau CBC en février on voyait des fusils de tireur d’élite de fabrication canadienne utilisés par des soldats saoudiens au Yémen.
Des groupes de défense des droits de l’homme ont établi que des bombes fournies par les États-Unis ont été utilisées dans des frappes aériennes de l’armée saoudienne le 15 mars 2015, qui ont fait plus de 100 morts dans un marché public, y compris 25 enfants. Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, rapportait en mars dernier que les forces saoudiennes ont tué des milliers de civils. « Ils ont frappé des marchés, des hôpitaux, des cliniques, des écoles, des usines, des réceptions de mariage et des centaines de résidences privées dans des villages, des villes, y compris dans la capitale Sanaa », a-t-il dénoncé. Des tentatives d’incursion au Yémen et de prise de territoire par les forces saoudiennes ont été repoussées par le Yémen à plusieurs occasions malgré la catastrophe humanitaire infligée à ce pays.
L’Arabie saoudite a commencé sa campagne de bombardement et d’invasion du Yémen il y a un peu plus d’un an, soit le 26 mars 2015. Des millions de Yéménites ont manifesté pour marquer cet anniversaire et exiger le retrait des agresseurs étrangers.
Notes
1. Cliquer ici pour lire l’avis de demande de Daniel Turp au ministère des Affaires étrangères.
2. Pour plus d’information sur la guerre de l’Arabie saoudite au Yémen, lisez :
« L’exemple du Yémen », Le Renouveau, 22 février 2016.
« The Geopolitics Behind the War in Yemen », Mahdi Darius Mazemroaya, TML Weekly, 11 avril 2015.