In MemoriamWendell Fields26 août 1957 — 1er mars 2017C’est avec beaucoup de chagrin que le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) vous informe que notre camarade Wendell Fields est décédé cet après-midi, 1er mars, à 13 h 55. Wendel a appris qu’il avait un cancer il y a à peine deux mois. Malgré la gravité de la maladie, il n’a jamais défailli dans sa détermination à aller de l’avant. Il y a cinq semaines seulement, le 21 janvier, malgré la maladie et la douleur, il a pris part aux marches de millions de personnes qui ont eu lieu aux États-Unis, au Canada et ailleurs dans le monde suite à l’assermentation du nouveau président des États-Unis. Il a confectionné une pancarte pour l’occasion sur laquelle il appelait à défendre les droits des femmes et les droits de tous et à renouveler la résistance, à renouveler le Canada ! Nous transmettons nos sincères condoléances aux camarades et amis de Wendell et à ses frères, soeurs et autres membres de sa famille. C’est pour nous un réconfort de savoir qu’il nous a quittés en sachant combien nous l’appréciions et quel amour social et quelle tendre affection il a inspirés à tant de personnes. Wendell est né à Windsor, en Nouvelle-Écosse, le 26 août 1957. Lorsqu’il avait 10 ans, son père, le caporal Hugh Fields, et six autres parachutistes de la base des Forces canadiennes à Petawawa sont morts dans un exercice nocturne lorsque leurs parachutes se sont entremêlés à cause d’un changement de vent soudain et qu’ils se sont noyés dans la rivière des Outaouais. Cette tragédie allait commencer des années de misère pour la famille de Wendell puisque sa mère Eileen a dû s’occuper à elle-seule de cinq jeunes enfants. C’est donc à un très jeune âge que Wendell a assumé une responsabilité familiale en occupant des emplois à faible revenu, qui sont typiquement la seule option pour beaucoup de jeunes. De cette expérience, il a acquis une conscience des problèmes émanant du rapport entre la société et le bien-être de ses membres et de la responsabilité sociale. C’est ainsi que la politique est devenue un élément déterminant de sa vie. Wendell a joint le travail du Parti alors qu’il était jeune homme et que lui et sa famille vivaient à Cambridge, en Ontario, dans les années 1970. Il écoutait la radio campus de l’Université de Waterloo et a entendu parlé de l’Alliance anti-impérialiste, une organisation de la jeunesse et des étudiants du PCC(M-L). Il a immédiatement été attiré par le travail du Parti pour organiser les travailleurs dans l’opposition au rejet du fardeau de la crise économique sur leur dos — lutte menée à l’époque avec le slogan « Faisons payer les riches ! » devenu par la suite la lutte pour que les gouvernements cessent de payer les riches aux dépens du bien-être du peuple. Wendell s’est joint à la lutte du journal étudiant The Chevron en 1977. Les étudiants s’étaient ralliés à la défense de la liberté de presse lorsque le conseil étudiant a unilatéralement décidé de fermer le journal parce qu’il n’était pas d’accord qu’il soit ouvert à tous les points de vue politiques, en particulier ceux guidés par la théorie du marxisme-léninisme. Après s’être joint à l’Alliance anti-impérialiste en tant que jeune activiste communautaire, dans les années qui ont suivi il a participé aux grandes batailles contre les attaques racistes et fascistes organisées par l’État, comme l’opposition à la formation de l’Escouade d’intervention tactique à Kitchener-Waterloo et au harcèlement et à la persécution du PCC(M-L). Il compte parmi ceux qui ont contribué à déjouer les coups montés de l’État contre le camarade Hardial Bains avec les accusations forgées de « complicité avec un immigrant illégal » suite à une descente de la police politique au centre de recherche du Parti à Kitchener-Waterloo. Il est devenu membre du Parti en 1979. Wendell a travaillé comme mouleur dans une usine de plastique à Cambridge au début des années 1980 et n’a jamais raté une occasion d’être solidaire avec les travailleurs luttant pour leurs droits. En 1984, alors qu’il soutenait les grévistes d’une succursale de la Canada Trust à Cambridge, il a été arrêté et accusé d’« assaut contre un représentant de l’ordre » alors qu’en réalité la police avait violemment attaqué la ligne de piquetage pour permettre à des voitures de passer. Wendell a intenté des poursuites pour voie de fait contre un policier qui l’avait blessé durant son arrestation. Durant son témoignage au procès, on lui a demandé s’il était membre du PCC(M-L), ce à quoi il a refusé de répondre parce que ce n’était pas pertinent pour la cause. Le juge lui a ordonné de répondre sous peine d’outrage au tribunal mais il a refusé et a été condamné à une peine de prison. Mais Wendell a fait appel de la sentence et un juge de la Cour d’appel de l’Ontario lui a donné raison, puisqu’il était dans son droit de ne pas répondre à cette question. Ce jugement a établi deux précédents dans la jurisprudence, inscrits comme tels dans le Martin’s Annuel Criminal Code. En 1987, après avoir été mis à pied de son emploi à Cambridge, Wendell a fait de Hamilton sa nouvelle demeure. Là il a contribué au travail de la presse de masse sans parti, aidant à établir et à distribuer le New Hamilton Weekly. En plus de sa participation au travail constant du Parti, il est devenu actif dans le groupe de lutte à la pauvreté Hamilton Against Poverty, qu’il n’a cessé de soutenir depuis. Avec d’autres membres du groupe, Wendel a organisé une opposition à l’offensive antisociale du gouvernement conservateur de Mike Harris. Lui et ses camarades n’ont jamais cessé cette bataille malgré les gouvernements qui se sont succédés à tous les niveaux pour poursuivre cette offensive avec toujours plus de brutalité. Wendell a mené une offensive idéologique informée contre les lois de l’offensive antisociale, exposant l’orientation régressive des politiques visant la destruction du concept même d’une société moderne responsable de ses membres. Il a combattu pour l’élaboration d’un programme prosocial face aux attaques contre les droits des travailleurs et les sections les plus vulnérables de la société. Wendell a vécu à la hauteur de la devise « Notre sécurité est dans la défense des droits de tous » et « Non c’est non ! » Il a refusé de rester les bras croisés devant la marginalisation de toute section du peuple, que ce soit sur la base des convictions politiques, de la race, de l’origine nationale, du sexe, des croyances religieuses, du statut social ou des capacités. Il était aussi aux côtés des Mohawks des Six Nations contre l’empiètement illégal sur leurs terres à Caledonia et a participé aux luttes des personnes handicapées pour leurs droits et leur dignité et à de nombreuses autres batailles. Wendell a été candidat du Parti marxiste-léniniste du Canada aux élections fédérales de 1997, 2000, 2011 et 2015 et a défendu la cause de l’habilitation du peuple. Dans une déclaration sur un réseau de câblodiffusion à Hamilton durant l’élection de 2015, il affirmait entre autres : « Pour tous les travailleurs de la région de Hamilton, pour les plusieurs milliers de retraités et pour le bien de l’ensemble de la communauté, nous devons reconnaître le besoin du renouveau politique pour que nous puissions investir les Canadiens du pouvoir de décider de leurs affaires et ne pas laisser les partis politiques former les gouvernements en réduisant les citoyens et résidents au rôle de spectateurs tandis que les décisions sont prises dans les conseils d’administration des grandes sociétés et les coulisses du pouvoir. » Il a aussi été candidat indépendant aux élections provinciales de 1999 en Ontario et candidat à la mairie de Hamilton en 1997, durant laquelle élection il a appelé à la création de mécanismes qui permettent aux résidents de Hamilton d’exercer un pouvoir décisionnel sur les affaires de la ville. En tant qu’activiste à Hamilton, Wendell a été aux côtés des métallos dès les premiers jours de leur lutte épique contre le vol légalisé de US Steel avec la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Rolf Gerstenberger, président du Parti marxiste-léniniste du Canada et ancien président de la section locale 1005 du Syndicat des Métallos, se rappelle : « Wendell est déménagé à Hamilton aux alentours de 1987, lorsque nous avons commencé la publication du New Hamilton Weekly. Il s’est porté volontaire pour la distribution du magazine qu’il livrait dans les kiosques et les blocs appartements. À l’époque nous en imprimions 140 000 copies. Le magazine était payé par la publicité et distribué gratuitement, alors c’était tout un exploit que de le distribuer partout à temps. Notre projet n’aurait pas réussi sans tous ces héros canadiens méconnus. « Wendel était un lecteur avide de littérature politique et un participant actif aux programmes du Parti. Il n’a jamais hésité à se porter volontaire pour les différents projets que nous avons lancés. Il s’est battu toute sa vie pour affirmer les droits que tous possèdent du fait qu’ils sont humains et elles étaient rares les manifestations à Hamilton où Wendell n’était pas présent. Il était actif dans le mouvement contre la guerre et dans l’opposition à la domination américaine du Canada. Il était un pilier de la lutte pour les droits des plus vulnérables à Hamilton. Et bien entendu, les métallos le connaissaient bien puisqu’il était à tous nos rassemblements, manifestations et événements. » Tous ceux et celles qui ont connu Wendell et ont travaillé avec lui chériront à jamais sa fidélité aux principes, son esprit communiste révolutionnaire ainsi que sa chaleur humaine et sa camaraderie. Durant le traitement de son cancer, un membre du personnel de l’hôpital lui a demandé : « Qu’aimerais-tu faire plus que toute autre chose ? » À quoi il a répondu sans hésiter : « Je veux renverser ce système mangeur d’hommes et bâtir une société qui convienne à l’être humain. » Tel est l’esprit qui a caractérisé Wendell toute sa vie en tant que combattant communiste pour les droits de tous et pour la naissance d’un monde nouveau. Dans une lettre qu’elle lui a adressée quelques jours avant son décès, la première secrétaire du Comité central du PCC(M-L) écrit: « Très cher Wendell, « Au nom de tout le Parti je te transmets nos plus sincères salutations communistes révolutionnaires, notre amour social et notre appréciation de ta contribution à bâtir le Nouveau au Canada et à la lutte pour la paix et la justice dans le monde. « Une chose qui m’a toujours frappée chez toi est ton refus obstiné de permettre la marginalisation des préoccupations les plus importantes du peuple. Tu l’as fait en te plaçant toi-même sur la ligne de défense maintes et maintes fois, à tenir tête aux pouvoirs trouillards qui se prétendent démocratiques et humanitaires et qui tentent de présenter les gens comme toi, qui luttent pour humaniser l’environnement social et naturel, comme des extrémistes, des marginaux et des personnes superflues. « Cher Wendell, jamais cette manoeuvre n’a réussi avec toi. Tu es intervenu dans des consultations publiques et des assemblées publiques. Tu as brigué un poste de député au parlement en tant que politicien ouvrier. Tu t’es joint à ceux qui ont bâti la base technique de la presse du Parti et de la presse sans parti. Tu as été aux côtés du Parti et du communisme moderne à travers toutes les épreuves. Tu as même fait jurisprudence à deux reprises, établissant des précédents dans la défense des droits de tous, surtout du droit de conscience. Tu nous as rendus fiers plusieurs fois. « L’esprit du communisme moderne porte ton nom, Wendell Fields. Il est source d’inspiration sans pareil. « À toi pour toujours. » |