Discussion
Les problèmes liés à un gouvernement de parti
Le système de démocratie représentative dominé par les partis a été discuté dans des réunions partout au pays au cours de la 44e élection générale. Les intervenants étaient nombreux à s’intéresser à l’opposition du PMLC au gouvernement de partis. Les gens ont soulevé plusieurs problèmes liés aux arrangements actuels, qu’il s’agisse des procédures discréditées à la Chambre des communes ou du fait que le parti élu peut jeter par la fenêtre le programme pour lequel il a été élu tout en déclarant avoir obtenu un « mandat » de gouverner.
Lors d’une réunion avec Anna Di Carlo, la dirigeante nationale du PMLC, un participant a demandé si les propositions autorisant des « votes libres » par les députés seraient peut-être une solution. Anna a fait part de ce qu’elle savait au sujet de propositions visant en principe à réduire le contrôle par les partis de la Chambre des communes, dont certaines ont été adoptées, bien que jamais mises en oeuvre, comme celle voulant que les membres des caucus des partis puissent exercer un contrôle sur les chefs de parti.
« Il ne semble pas que les échelons supérieurs des partis à la Chambre des communes veuillent céder leur contrôle et permettre aux députés de prendre la parole en leur propre nom ou de voter en leur propre nom, note-t-elle. En outre, tout le discours sur la façon dont le rôle des partis politiques à la Chambre des communes mine le rôle des députés soulève la question : si la domination des partis à la Chambre des communes nuit à cette institution, pourquoi ne pas tirer la même conclusion à propos des élections elles-mêmes ? »
La discussion a aussi porté sur comment et pourquoi des partis qu’on dit politiques n’engagent pas les gens dans la politique et sont en fait devenus des obstacles à la représentation politique et à la participation politique, quelle que soit la définition que vous en donnez. Une participante a fait valoir que d’après son expérience, l’« engagement politique » se résume à demander à quelqu’un de mettre une pancarte sur une pelouse pendant l’élection, à faire une contribution monétaire et à voter.
Anna a rappelé les conclusions de la Commission royale sur la réforme électorale d’il y a trente ans, basées sur des entrevues avec des représentants d’associations de circonscription électorales.
« Un représentant du NPD a dit à la Commission royale que si des gens devaient venir frapper à sa porte entre deux élections, ‘nous ne serions quoi en faire’ », a-t-elle dit. Elle a souligné que l’adhésion aux partis ayant des sièges à la Chambre des communes est devenue négligeable. On n’en tient compte que lorsque les courses à la chefferie donnent lieu à de féroces luttes intestines. »
Même les quelques personnes enregistrées comme membres des partis cartellisés n’ont aucun mot à dire dans les politiques que ceux-ci adoptent. Très souvent, les résolutions mises à l’ordre du jour des congrès par les membres ou les associations de circonscription locales ne sont jamais abordées sur le plancher. « Même la participation traditionnelle des membres locaux à la sélection des candidats a en grande partie été éliminée », a fait valoir Anna.
Les participants ont dit que ce qui se passait dans les associations locales de circonscription leur a ouvert les yeux.
« Le fait que les gens en aient assez des partis du cartel, de leur mode de fonctionnement tant au sein de la population que pendant les élections, entre les élections et à la Chambre des communes est un problème qui ne date pas d’hier », a dit Anna. Elle a souligné que déjà en 1991, la Commission royale notait que 87 % des personnes interrogées se disaient d’accord avec l’énoncé que « les partis ne font qu’embrouiller les choses ».
L’absence de moyens permettant aux gens de participer aux prises de décisions non seulement pendant les élections mais entre les élections est aussi un problème qui doit être résolu, souligne le PMLC. L’opposition au système de gouvernement de partis est un important point de départ.