Il y a environ 5 millions d’enfants âgés de moins de 12 ans au Canada, et environ 1,3 million de places en garderie agréée. Celles-ci comprennent 636 157 places en garderie à temps plein et à temps partiel pour les enfants âgés de 0 à 5 ans, 570 022 places en garderie pour les enfants d’âge scolaire jusqu’à l’âge d 12 ans et 143 647 places en garderie familiale réglementée (à domicile) pour les enfants âgés de 0 à 12 ans.

Statistique Canada a indiqué en juin 2021 qu’en 2019, il y avait près de 302 000 travailleurs en services de garde au Canada. Un tiers d’entre eux étaient des immigrants ou des résidents non permanents. Vingt-cinq pour cent des travailleurs en garderie étaient des travailleurs autonomes. De février 2020 à février 2021, environ 63 000 ou 21 % des travailleurs des services de garde d’enfants dans des installations agréées se sont retrouvés au chômage. En comparaison, l’emploi total au Canada a diminué de 3 % au cours de la même période. Les femmes représentent 96 % de la main-d’oeuvre des services de garde d’enfants. En outre, de nombreux travailleurs migrants employés comme aide-soignants dans le cadre d’un permis de travail temporaire au domicile de leurs employeurs ont également perdu leur emploi lorsque ces derniers ont commencé à travailler à domicile ou ont quitté le marché du travail.

En 2019, en moyenne, les travailleurs des services de garde d’enfants gagnaient 19,97 dollars de l’heure, contre un salaire horaire moyen de 27,91 dollars pour les travailleurs de toutes les autres professions. Gardez à l’esprit que cette moyenne est quelque peu trompeuse, étant donné que les personnes les mieux payées reçoivent une rémunération plusieurs fois supérieure à celle des personnes les moins bien payées.

Avant la pandémie, environ 28 % des familles parmi la population active ayant des enfants avaient un enfant dans une garderie agréée. De février 2020 à février 2021, au moins 20 % de toutes les places en garderie agréée ont été fermées, et on ne sait pas combien de ces garderies seront fermées définitivement. Beaucoup de celles qui ont fermé étaient exploitées comme des centres « sans but lucratif » par des groupes communautaires ou des opérateurs bénévoles.

Selon un rapport des Services économiques RBC, près de 100 000 femmes âgées de 20 ans et plus ont quitté la population active depuis février 2020, soit 10 fois plus que le nombre d’hommes ayant quitté la population active. Le recensement canadien de 2016 a révélé que les couples n’ayant pas fait d’études postsecondaires et les parents monoparentaux ont vu leur participation à la main-d’oeuvre rémunérée diminuer entre 2005 et 2015. Le coût élevé de la garde des enfants et de l’éducation, ainsi que du logement, etc. sont considérés comme des facteurs importants de ce déclin.

En 2016, environ 36 % des places réglementées étaient exploitées à des fins lucratives. Les grandes chaînes d’entreprises se développent, l’une d’entre elles ayant à elle seule l’objectif déclaré de s’emparer de 10 % du « marché » canadien de la garde d’enfants. Comme dans le cas des soins de longue durée pour les personnes âgées, il a été démontré que les services de garde à but lucratif versent de moins bons salaires, ont moins de personnel hautement qualifié et présentent un taux plus élevé de non-respect des ratios personnel/enfants prévus par la loi

(Avec des informations de Childcarecanada.org, Statistique Canada et le Centre canadien de politiques alternatives)