Un besoin urgent d’unir le peuple dans la lutte pour les droits de toutes et tous
– Pierre Chénier –
Le dernier débat des chefs, le 9 septembre, a été marqué par ce qu’on appelle le « Québec-bashing », une manipulation intéressée de la question des valeurs pour s’assurer qu’aucune discussion n’ait lieu sur les valeurs réelles des gens et sur la façon dont elles peuvent être exprimées d’une manière qui est décidée par eux.
Au cours du débat, les moralisateurs, qui prétendent soutenir la myriade d’identités dans la société, déclarent que leur conception de la société doit être le point de référence, à prendre ou à laisser. Ils utilisent l’identité pour amener les gens à s’entredéchirer et déclarent que tout le monde doit « se battre » sur « les questions de principe ». Ils accusent l’envers de la même médaille de ne pas soutenir les myriades d’identités qui existent dans la société. Ils disent que le Québec est raciste, que les Québécois qui soutiennent la position officielle du Québec sont racistes, comme si la position officielle du gouvernement fédéral n’est pas elle aussi raciste et une source de division, et ensuite c’est une spirale vers le bas.
Aucune discussion n’a lieu sur les demandes réelles des Québécois et des Canadiens, un pouvoir qui favorise une économie qui suffit à ses besoins et qui respecte les droits de toutes et tous, qui permet à tous de vivre en paix dans leurs régions, les uns avec les autres, qui investit dans les programmes sociaux et protège l’environnement naturel. Le projet d’édification nationale des peuples québécois et canadien, dont la bannière est la défense des droits de toutes et tous et le renouveau politique, y compris une constitution moderne qui confère la souveraineté au peuple, n’est pas une option pour la classe dirigeante.
La vaccination obligatoire est maintenant devenue un thème principal de l’élection. On propose des sanctions, y compris la suspension sans solde et même le licenciement pour les travailleurs qui, dit-on, refusent de se faire vacciner ou de porter des masques. Des décrets imposant la vaccination sont émis de manière à nier complètement la responsabilité de l’État de financer au niveau requis le système de santé et le système d’éducation, les maisons de retraite et les centres de soins de longue durée, les centres de la petite enfance, ainsi que les prisons et autres établissements où l’État est responsable des conditions de vie et de travail. Des mesures telles que l’augmentation des salaires et du personnel, l’arrêt immédiat de toute privatisation des services et l’assurance que l’infrastructure et les protocoles sont en place pour les programmes de prévention et de contrôle des infections ne sont pas prises. Il s’agit d’une continuation du pouvoir par décret qui a causé tant de dommages aux travailleurs et à l’ensemble de la population. Ceux-ci sont privés de leur droit d’avoir une voix décisive dans l’établissement des conditions de travail qui sont nécessaires pour assurer le bien-être de tous les travailleurs, de leurs familles et de la société.
Plus important encore, la gouvernance par décret viole le droit de ceux qui fournissent les services de déterminer ce qui est nécessaire pour protéger la santé et la sécurité des personnes dans leurs conditions concrètes.
Diviser la population sur la base de ceux qui sont pour ou contre les vaccins est de la désinformation organisée par l’État. C’est fait pour que les gens continuent de se battre entre eux au lieu de s’unir pour résoudre les problèmes. Ceux qui sont déterminés à gagner des sièges à l’élection ou à priver leurs rivaux d’une victoire interviennent en attisant les passions, en idéologisant les problèmes réels pour les transformer en questions de conscience et d’éthique. Il faut s’assurer que c’est le peuple qui décide et contrôle les conditions qui affectent la vie des gens et des familles. Les travailleurs de la santé sont pris pour cible et les personnes qui se rendent au travail ou qui entrent dans des établissements pour recevoir des soins, ou pour assister à des cours, sont victimes de violences. Comme dans tous les cas de violence raciste, rien de tout cela n’arriverait si ce n’était pas inspiré, encouragé et même organisé par l’État.
Aujourd’hui, des rapports indiquent que les gouvernements envisagent de créer des zones dites « d’interdiction de manifester » autour des hôpitaux. C’est comme appeler les gardiens de sécurité à intervenir contre les patients qui protestent contre les temps d’attente ou la bureaucratie ou qui sont exaspérés par le manque de services sociaux, au lieu de prendre des mesures collectives pour s’assurer que le financement et le personnel répondent aux besoins. L’objectif néolibéral dans cette proposition de déclarer que les hôpitaux font partie des infrastructures critiques a pour but de servir des intérêts privés étroits et de criminaliser la lutte des travailleurs pour leurs droits. C’est clairement cela la motivation, et non la sécurité du public.
Le corps politique est à la dérive et les tentatives de la classe dirigeante de contrôler la situation engendrent la violence et c’est l’anarchie qui prend le dessus. Un renouveau démocratique est nécessaire qui donne aux travailleurs et au peuple le pouvoir de décider de ce qui est nécessaire et de décider de l’utilisation des ressources humaines, naturelles et matérielles.
Les travailleurs de tous les secteurs de l’économie ont donc la tâche urgente de calmer la situation en prenant la parole, en formulant les réclamations qu’ils sont en droit de faire à la société, en informant le public des solutions qu’ils proposent et en mettant en oeuvre les solutions qui les favorisent et favorisent la société.