Les peuples du monde entier ont pleuré l’horrible perte de vies humaines en conséquence des attentats terroristes aux États-Unis. Colère irrépressible. Tristesse accablante. Et la peur – la peur que ressent celui qui ne sait plus ce que demain réserve.

Le peuple a pleuré pour les morts et pour celles et ceux qui doivent continuer de vivre sans eux. Il a pleuré pour les autres ; il a pleuré pour lui. Sans doute a-t-il surtout pleuré la perte d’innocence.

Tous s’accordent pour dire que plus rien ne sera pareil. Mais qui pourrait expliquer pourquoi et comment les choses vont changer ? Pourquoi chacun de nous en est-il incapable ? Est-ce à cause du climat qu’on a créé et qui paralyse la pensée ?

S’installe un climat d’hystérie guerrière. Il empêche les gens de sonder leur peine, de trouver les moyens de transformer cette douleur en force. Il impose des conclusions que personne ne veut.

On sait maintenant que personne n’est en sécurité tant qu’existera le gangstérisme international. Les gens en viendront-ils à la conclusion que jamais plus ils ne laisseront la situation leur échapper, que jamais plus ils ne laisseront d’autres décider à leur place ce qu’il faut faire ? Est-ce l’innocence que le monde a perdue ?

La perte d’innocence doit être l’occasion de tirer les conclusions qui s’imposent. Nous devons avoir notre mot à dire sur ce qui doit être fait. Nous devons participer à l’élaboration de l’ordre du jour de la société et oeuvrer à sa réalisation. Nous devons nous assurer qu’aucun tort n’est fait à nos frères et soeurs, pères et mères, fils et filles, ici chez nous ou ailleurs dans le monde.

Transformons notre douleur en force collective. Pleurons la perte d’innocence en faisant ensemble un pas audacieux à la défense des droits de toutes et tous !

Non à l’usage de la force dans le règlement des conflits parmi les peuples, entre les peuples et entre les nations ! Non à la guerre impérialiste ! Que cesse le règne de terreur impérialiste contre les peuples du monde !