44e élection générale
Les partis du cartel n’ont pas de remords pour les crimes commis par le Canada après les attentats du 11 septembre
Nous sommes au milieu de la sixième élection fédérale depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les libéraux sous Jean Chrétien étaient au pouvoir en 2001 et c’est le 7 octobre que le premier ministre a officiellement annoncé la participation du Canada à la soi-disant « guerre contre le terrorisme », avec le déploiement en décembre de 40 membres de la Force opérationnelle interarmées, l’unité secrète des forces spéciales de l’armée. Cette annonce a eu lieu au moment où le Canada était l’hôte de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, qui a justifié une opération de l’OTAN en dehors de la zone de l’Atlantique Nord en disant qu’il s’agissait de « défendre la sécurité de l’Amérique du Nord et de l’Europe ».
Les Canadiens n’ont pas accepté le diktat des États-Unis comme l’a fait le gouvernement canadien et, par dizaines de milliers, ils se sont opposés au déclenchement de la guerre de vengeance, à la diffamation des personnes de confession musulmane et aux répercussions de cette campagne pour un large éventail de personnes dans le monde dont les origines nationales, la couleur de la peau et la foi sont devenues causes suffisantes pour devenir la cible de surveillance policière, de harcèlement, de propagande raciste, de meurtres et de torture.
Les partis cartellisés vingt ans plus tard
S’exprimant vingt ans plus tard lors de cérémonies commémoratives à Ottawa et dans des entrevues, l’ancien premier ministre Jean Chrétien n’a exprimé aucun remords pour les conséquences désastreuses de la guerre en Afghanistan. Il s’est contenté de dire que c’était le devoir du Canada d’intervenir, réitérant la justification donnée il y a vingt ans : qu’en raison de l’article 5 du Traité de Washington de l’OTAN, qui stipule qu’une attaque contre un membre de l’alliance est une attaque contre tous ses membres, les États-Unis avaient le droit de demander un soutien militaire et les pays membres le devoir d’accepter.
Les médias ont diffusé un vieil extrait sonore de Jean Chrétien exprimant sa tristesse face à la multiplication de gestes hostiles envers les musulmans, tout en ne disant évidemment rien sur la responsabilité des États-Unis, du Canada et de leurs alliés dans la mise en train de la campagne de diffamation qui a mené à la promotion de l’islamophobie par l’État. Comme si tout cela venait de nulle part.
Justin Trudeau, qui est en campagne électorale, a tenu le même discours, déplorant que « les attitudes ont changé ». « Je ne peux m’empêcher de songer aux Canadiens musulmans pour qui les choses ont changé le 11 septembre », dit-il, encore une fois sans assumer la moindre responsabilité pour ce changement dans les « attitudes ».
Dans un communiqué, le chef du NPD Jagmeet Singh déclare que le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et le coût en vies humaines qui en découle alourdissent encore la signification de l’anniversaire. « Le 11 septembre était une tragédie qui en a engendré plusieurs autres. Alors que nous nous rappelons les deux décennies qui se sont écoulées depuis, nous devons, plus que tout, nous réengager à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour construire un monde plus inclusif et plus compatissant », a déclaré Jagmeet Singh. L’opposition à l’OTAN est désormais absente de la plateforme du NPD. Les délégués à son dernier congrès d’orientation n’ont même pas été autorisés à débattre d’une résolution en faveur du retrait de l’OTAN. Les partis du cartel ont tous imposé le tabou sur le sujet.
Tous les partis cartellisés, au lieu d’encourager la discussion sur la politique étrangère du Canada et la nécessité de retirer le Canada de l’OTAN et de démanteler l’OTAN, choisissent d’unir leurs efforts pour faire de la Chine le nouvel ennemi. Ils ne préconisent pas le respect des principes contenus dans la Charte des Nations unies et ne s’opposent pas au recours à la force pour régler les problèmes au sein des États-nations et entre les États-nations. Ils prétendent que les intérêts canadiens sont défendus par l’intégration du Canada à la machine de guerre des États-Unis et en travaillant avec les « alliés » pour faire des États-Unis la « nation indispensable » et imposer au monde la démocratie à l’américaine et les notions impérialistes de paix et de liberté.
Ces politiques des partis cartellisés mettent les Canadiens en danger et mènent à des crimes contre les peuples du monde.