Quelques faits sur le logement
et la pauvreté au Canada
Lorsqu’il s’agit de la gravité de la crise du logement, de l’itinérance et de la pauvreté dans ce pays, les points de discussion des partis cartellisés – et de certains qui voudraient le devenir – qui promettent un million d’unités de ceci, 600 000 de cela, montrent à quel point ils sont déconnectés du problème et peu sérieux quant à lui apporter une solution. L’insécurité du logement, les expulsions de COVID, l’itinérance pure et simple, les logements surpeuplés, infestés de moisissures et de parasites, la pauvreté et l’insécurité alimentaire sont un véritable problème pour un grand nombre de Canadiens. Cette réalité est totalement ignorée dans le jeu des chiffres auquel se livrent les partis cartellisés. En fait, ils s’engagent à trouver de nouvelles façons de payer les riches, les banquiers, les courtiers en hypothèques et les promoteurs, tout cela sous l’enseigne de « programmes de logement » qui ne tiennent aucun compte de la réalité que vivent un grand nombre de personnes.
Avant la pandémie, on estimait que 12,7 % de la population vivait dans l’insécurité du logement. Il y avait 1,2 million de personnes sans emploi. Un autre 1,5 million est devenu chômeur avec le début de la pandémie. Jusqu’à 25 % des gens qui se sont retrouvés au chômage à cause de la pandémie, soit 390 000 personnes, n’étaient pas admissibles à la Prestation canadienne d’urgence. Le sans-abrisme, l’insécurité du logement et l’insécurité alimentaire ont augmenté de manière significative avec l’impact de la pandémie.
La définition officielle du sans-abrisme ne se limite pas à ceux qui vivent dans les rues ou dans les parcs et autres espaces publics dans et autour de nos villes. Les sans-abri comprennent ceux qui se réfugient dans des abris d’urgence, ceux qui vivent dans des logements temporaires sans sécurité d’occupation, ainsi que ceux dont la situation économique et/ou de logement est précaire ou ne répond pas aux normes de santé publique et de sécurité.
Selon l’Institut canadien de la santé infantile, plus d’un quart des membres des Premières Nations vivant dans des réserves habitent dans des logements surpeuplés, soit un taux sept fois supérieur à celui des non-autochtones. En outre, 43 % des maisons des Premières Nations situées dans les réserves ont besoin de réparations importantes et il faudrait construire jusqu’à 85 000 nouvelles maisons dans les communautés situées dans les réserves. Les conditions de logement des peuples autochtones et inuits du Canada sont généralement déplorables et sont une source de problèmes de santé physique et mentale ainsi que de problèmes sociaux.
Les travailleurs accidentés en sont un autre exemple. Le Réseau des groupes de travailleurs accidentés de l’Ontario rapporte qu’un travailleur sur cinq perd son logement après une blessure. Un sur cinq connaît la pauvreté extrême (revenu inférieur à 10 000 $ par an) après avoir été blessé et 40 % déclarent un revenu inférieur à 15 000 $ par an. Le taux de pauvreté des travailleurs accidentés est près de quatre fois supérieur à celui de l’Ontario.
Selon Statistique Canada, environ 3,7 millions de Canadiens – soit 10,1 % de la population – vivaient sous le seuil de pauvreté en 2019 ; 26 % des personnes seules ne vivant pas en famille étaient dans la pauvreté et 30 % des enfants vivant avec une mère seule étaient dans la pauvreté.
Même de nombreux propriétaires sont confrontés à une crise d’accessibilité au logement, puisque 30 % ou plus de leur revenu avant impôt est consacré aux coûts du logement. Vingt-trois pour cent des propriétaires qui ont un prêt hypothécaire se trouvent dans cette situation, tandis que pour les locataires, cette proportion est plus proche de 40 %. C’est pourquoi 11,6 % des propriétaires qui ont un prêt hypothécaire risquent de souffrir d’insécurité alimentaire, alors qu’environ un quart de toutes les personnes qui paient un loyer du marché sont confrontées à l’insécurité alimentaire.
Le logement est un droit qui appartient à tous du fait d’être humain. Tous les travailleurs, quel que soit leur statut, les travailleurs accidentés, les personnes handicapées, les chômeurs et les travailleurs pauvres ont tous droit à un niveau de vie de standard canadien. Ensemble, bâtissons un Canada moderne qui garantit les droits de toutes et tous. Que personne ne soit laissé pour compte.