L’« outil de vote » en ligne
commandité par Radio-Canada
La « Boussole électorale » est un de ces « outils de vote » en ligne censés aider les électeurs à faire leur choix. Elle est hébergée sur le site Web de Radio-Canada, le radiodiffuseur national ayant mandaté Vox Pop Labs de le gérer et de l’animer.
Radio-Canada travaille main dans la main avec les firmes de sondage et les soi-disant sondeurs d’opinion, ainsi qu’avec le système de gouvernement de partis cartellisés et les partis cartellisés eux-mêmes.
Vox Pop Labs est une firme de sondage qui opère dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Elle prétend que ses outils aident les électeurs à prendre leur décision sur comment voter en les orientant vers le parti avec lequel leurs vues « se rapprochent le plus ». Si vous utilisez l’outil pour votre circonscription, quelles que soient les réponses que vous donnez aux questions posées, seuls les candidats des soi-disant grands partis apparaîtront dans les résultats en tant que partis avec lesquels vos vues sont les plus proches. Cette année, vingt-deux partis politiques participent à l’élection et il y a des candidats indépendants dans de nombreuses circonscriptions, mais les seuls partis répertoriés par la Boussole électorale sont le Parti libéral, le Parti conservateur, le NPD, le Parti vert et le Parti populaire. La « Boussole » offre également la désignation générique « indépendants », comme si tous les candidats indépendants étaient les mêmes, avec les mêmes opinions pouvant se « rapprocher » des vôtres. Les partis tels que le Parti marxiste-léniniste du Canada sont qualifiés de marginaux et ne méritent pas d’être pris en considération.
L’exercice est faux de A à Z. Par exemple, la configuration de la Boussole électorale vous présente une série d’affirmations et votre rôle est de choisir, sur une échelle de 1 à 10, si vous êtes « fortement en désaccord » à « fortement d’accord ». Des questions sont également posées et les réponses se limitent à une autre échelle variable allant de « beaucoup plus » à « beaucoup moins ». Il s’agit d’affirmations et de questions stéréotypées conçues pour vous placer soit à droite, soit à gauche, soit au « centre ».
Un exemple de question posée est : « Combien les grandes entreprises devraient-elles payer d’impôts ? » Une autre est : « Le gouvernement devrait-il accorder la priorité aux minorités visibles au moment de l’embauche ? » Sur cette base, on tire des conclusions imprécises qui attribuent telle ou telle opinion aux Canadiens en fonction de leur sexe, de leurs préférences, de leurs croyances et de leur origine. À aucun moment le corps politique peut-il s’unir pour s’attaquer aux problèmes communs.
En plus, vous devez répondre à des questions sur votre origine nationale, votre orientation sexuelle, vos croyances religieuses, vos revenus, etc. On affirmera ensuite que les personnes de telle origine nationale, les femmes ou les personnes de telle tranche de revenus pensent de telle ou telle manière. C’est de la foutaise pure et simple.
Après avoir répondu au questionnaire de la Boussole électorale de Radio-Canada, pour déterminer quel parti cartellisé représente le mieux votre position, on vous demande toutes sortes d’informations qui seront transmises aux partis cartellisés.
On vous demande entre autres : Pour lequel des six partis voteriez-vous aujourd’hui ? En quel chef avez-vous le plus confiance ? Pour qui vos voisins sont-ils le plus susceptibles de voter ? Pour qui avez-vous voté lors des dernières élections ?
Bref, utilisateurs soyez avertis ! La Boussole électorale de Vox Pop Lab/Radio-Canada et d’autres qui lui ressemblent font clairement partie de la collecte de données utilisée par les partis cartellisés pour formuler leurs stratégies de manipulation en vue de s’assurer des votes. On vous informe discrètement que toutes les informations recueillies seront « partagées avec les partis politiques ».