44e élection générale
Les soi-disant débats des chefs en plein déploiement
Le premier débat télévisé dit « des chefs » aura lieu ce soir sur la chaîne TVA. L’émission de deux heures sera diffusée à 20 h (heure de l’Est). Elle réunira les libéraux, conservateurs, néodémocrates et bloquistes. Le Parti vert est exclu du débat de TVA parce que les critères visent l’exclusion. Entre autres ils prévoient que chaque parti doit avoir au moins un siège pour Québec à la Chambre des communes.
Les deux débats nationaux des chefs organisés par la Commission des débats des chefs, financée par le gouvernement du Canada, sont prévus pour la semaine prochaine et seront diffusés depuis le Musée canadien de l’histoire à Gatineau, au Québec. Le débat en français aura lieu le 8 septembre entre 20 h et 22 h (HE). Le débat en anglais est prévu pour le 9 septembre, de 21 h à 23 h, heure de l’Est.
Les partis du cartel ont approuvé un budget de 4,6 millions de dollars pour que la Commission organise les deux émissions. Un montant supplémentaire de 800 000 dollars a été alloué à la Commission pour qu’elle effectue « les travaux préparatoires nécessaires » au cours de la période préélectorale, ce qui porte le total à 5,4 millions de dollars. Les travaux préparatoires comprenaient un processus de consultation bidon sur les critères d’inclusion pour donner l’impression que les critères ne visent pas l’exclusion et cacher qui décide et dans l’intérêt de qui ont lieu ces débats. Ce qui est certain, c’est qu’ils n’aident pas à faire valoir le droit des Canadiens à un vote éclairé.
Patrice Roy de Radio-Canada animera le débat en français, avec l’aide d’Hélène Buzzetti des Coops de l’information, Guillaume Bourgault-Côté de L’actualité, Paul Journet de La Presse et Marie Vastel du Devoir. Noémi Mercier, de Noovo Info, animera des segments réservés aux questions des citoyens canadiens.
La présidente de l’Institut Angus Reid, Shachi Kurl, animera le débat en anglais, aux côtés de Mercedes Stephenson de Global News, Rosemary Barton de CBC News, Evan Solomon de CTV News et Melissa Ridgen d’APTN News.
Selon le communiqué de presse publié par une entité appelée Groupe de diffusion des débats, « les thèmes des débats seront dévoilés trois jours avant les débats. Ils seront traduits simultanément en langue de signes américaine, en langue des signes québécoise et dans six langues autochtones ». OMNI Television assurera la traduction en direct en arabe, cantonais, italien, mandarin, pendjabi et tagalog.
Quant à savoir qui est « invité » à participer, le commissaire aux débats des chefs, David Johnston, a annoncé en juin qu’« à la date de l’élection, le parti de chaque candidat doit être représenté à la Chambre des communes par un député élu, avoir remporté au moins 4 % du vote national lors de la dernière élection fédérale ou pouvoir démontrer qu’il recueillerait 4 % du vote national dans les cinq jours suivant la fixation de la date de l’élection fédérale, ce qui peut être mesuré par un sondage d’opinion ».
L’élection a été annoncée le 15 août. Cinq jours après le déclenchement de l’élection, c’était le 20 août, soit dix jours avant la clôture des mises en candidature. Les firmes de sondage ont dû publier ce jour-là des rapports indiquant aux Canadiens qui obtiendraient plus de 4 % des voix et mériteraient un siège à la table. La prétention que les firmes de sondage donnent l’heure juste pour ce qui est de l’opinion publique dépasse l’entendement. Cela ne signifie certainement pas que les Canadiennes et Canadiens ont le droit de voter en toute connaissance de cause.