Il reste vingt jours de campagne
Il reste 20 jours à la 44e élection générale et les résultats ne sont pas prévisibles pour le moment. Au Canada, le vote informé n’existe pas. On dit aux Canadiens qu’ils élisent des représentants, mais ce ne sont ni eux ni les députés individuels qui fixent l’ordre du jour. Loin de là, de puissants intérêts privés étroits interviennent dans l’élection pour favoriser un des partis cartellisés qui les représentera le mieux et qui pourra prétendre avoir un mandat du peuple. Les débats dits « des chefs », qui sont présentés comme l’événement crucial d’une élection pour informer l’électorat sur les positions des partis, sont un exemple parfait de la violation du principe d’un vote informé. Seuls les partis jugés comme méritant l’attention des grands intérêts privés sont présents. Les autres sont écartés et, pour le comble, on justifie leur exclusion en les qualifiant de marginaux !
Les débats dits des chefs auront lieu les 8 et 9 septembre. Leur rôle est d’aider la classe dirigeante à déterminer qui elle préfère pour former le prochain gouvernement. Les questions posées aux chefs de parti par les représentants de la classe dirigeante au cours de ces débats révèlent leurs préoccupations et leurs priorités. Ensuite, les couteaux sortent : des scandales prenant différentes formes, des insinuations et des diffamations pour discréditer tel ou tel candidat ou parti afin de faire pencher la balance en faveur du parti et du candidat préférés.
Rien de tout cela ne fait honneur à ce processus électoral qui porte au pouvoir les partis cartellisés et non les citoyens.
Le Parti marxiste-léniniste du Canada appelle les Canadiennes et les Canadiens à profiter de l’élection comme d’une nouvelle occasion de fixer le cap sur les choses qui les favorisent eux et non les riches et leurs partis. C’est l’occasion de mieux prendre conscience de la nécessité de renouveler le processus politique en votant pour des candidates et des candidats qui ne créent pas d’illusions quant à la possibilité de rendre le processus de gouvernement de partis équitable ou représentatif de leurs revendications et réclamations à la société. Cela peut être un premier pas pour se débarrasser de ce système qui installe au parlement des partis cartellisés dont le rôle principal est de maintenir le peuple sans voix.
Le PMLC préconise la réforme du processus électoral de manière à favoriser l’électorat :
– pas d’élection sans sélection;
– financer le processus, pas les partis;
– pour un vote informé;
– l’opposition au gouvernement de parti; et
– que les députés au parlement forment le nouveau gouvernement, élisent le premier ministre et choisissent le chef de l’État.
Ces mesures donneraient un certain pouvoir à l’électorat et aux députés qui pourraient alors plus facilement demander des comptes aux gouvernements. En choisissant le chef de l’État et en lui assignant ses fonctions et son mandat, on mettrait fin au vestige colonial qu’est la présence d’un monarque étranger à la tête de l’État. Les assemblées législatives provinciales pourraient faire de même et les Canadiennes et Canadiens seraient débarrassés des reliques médiévales que sont les gouverneurs généraux dotés de prérogatives leur permettant de signer les lois adoptées par le Parlement et d’exercer les fonctions qui leur sont assignées par l’État, et non par le peuple. Avec le spectre d’un changement de monarque à l’horizon, c’est le moment d’instaurer un nouveau système qui élimine tous les vestiges des institutions et des pratiques étatiques conçues pour écarter le peuple du pouvoir en faveur d’intérêts privés étroits.