Des maisons de retraite privées qui continuent de fonctionner malgré les infections et les décès
À ce jour, plus de 80 000 personnes, des personnes âgées vivant dans des établissements de soins de longue durée et des maisons de retraite ainsi que des membres du personnel qui s’occupe d’elles, ont contracté la COVID-19. Plus de 14 000 résidents et employés de maisons de retraite et de soins de longue durée sont morts au cours des deux premières vagues de la pandémie. De nombreux autres ne retrouveront jamais complètement la santé.
Au cours de la première vague de la pandémie, les décès des résidents des établissements de soins de longue durée ont représenté environ 80 % de tous les décès signalés liés à la pandémie. Nous en sommes maintenant à la quatrième vague et le variant Delta, plus dangereux, gagne du terrain chaque jour. Au lieu de prendre des mesures concrètes pour obliger ces établissements à fournir des soins et des conditions de travail humains, le premier ministre du Canada a jugé bon de gaspiller environ 610 millions de dollars dans une élection irresponsable tout simplement parce qu’il veut obtenir une majorité de sièges au parlement.
En annonçant le déclenchement des élections, le premier ministre a déclaré : « Aux aînés dans les centres de soins de longue durée, aux personnes qui ont travaillé fort pour avoir une bonne retraite mais qui ont des difficultés, je vous entends quand vous dites que vous méritez mieux. Nous sommes prêts à faire en sorte que vous l’obteniez. »
Bien que l’objectif principal de la Loi canadienne sur la santé soit de « protéger, promouvoir et rétablir le bien-être physique et mental des résidents du Canada, et de leur donner, dans des conditions raisonnables, accès aux services de santé, sans que des obstacles financiers ou d’un autre ordre s’y opposent », en réalité elle n’établit aucune norme objective, quelle qu’elle soit, y compris en ce qui concerne les soins de longue durée. Les soins de santé et les soins de longue durée relèvent de la compétence des provinces et sont ouverts à la privatisation et à la recherche du profit et, selon le mantra néolibéral, le gouvernement « ne peut pas intervenir dans les décisions des entreprises privées ». À moins, bien sûr, qu’il ne s’agisse de distribuer des fonds publics pour payer les riches.
Dans son discours du Trône de l’automne 2020, le gouvernement fédéral s’est engagé à s’attaquer au manque de soins adéquats et aux conditions désastreuses dans les établissements de soins de longue durée. Il a dit qu’il travaillerait avec les provinces et les territoires pour établir des normes nationales de soins et pour fournir des soutiens supplémentaires aux personnes qui veulent rester chez elles plus longtemps. Il a promis de « prendre toutes les mesures possibles » pour soutenir les personnes âgées.
Il a également déclaré qu’il s’emploierait à modifier le Code criminel afin de pénaliser les personnes qui négligent les aînés dont elles ont la charge et les mettent en danger.
Un investissement de 3 milliards de dollars « pour nous aider à assurer que les provinces et les territoires offrent une norme élevée de soins dans leurs établissements de soins de longue durée » a été proposé par la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, dans le budget 2021 présenté le 19 avril dernier. L’argent doit toutefois être versé sur cinq ans à Santé Canada, à partir de 2022-23, « pour aider les provinces et les territoires à faire appliquer les normes relatives aux soins de longue durée et à apporter des changements permanents ».
Le gouvernement Trudeau s’est également engagé à travailler en collaboration avec les provinces et les territoires pour « permettre aux aînés et aux personnes prises en charge de vivre dans des conditions sécuritaires et respectables ».
Tout cela n’est que blabla pour dissimuler ce qui est fait précisément, pour qui, quand et où. Il faut s’opposer par principe à tout parti qui réclame la confiance du peuple et qui parle ainsi. Seuls ceux dont les actes sont vérifiables et qui montrent qu’ils défendent les droits de toutes et tous et servent le bien-être du peuple méritent d’être soutenus.
Ce sont les travailleurs qui doivent être soutenus. Leurs conditions de travail sont nos conditions de vie, y compris la santé et les soins aux personnes âgées. Ce sont les travailleurs qui défendent le bien-être de la population en insistant pour des conditions de travail et des soins humains.
Les partis cartellisés ne représentent pas les travailleurs. Il appartient donc aux Canadiens de s’exprimer en leur propre nom, lors de cette élection et en tout temps.