Le spectacle désolant de l’empereur nu
Le fait que cette élection n’ait pas respecté le processus et les attentes démocratiques les plus élémentaires montre que de puissants intérêts privés ont pris les rênes du pouvoir à tous les niveaux. Quiconque refuse de jouer le jeu est diffamé, isolé et réduit au silence. Ce qu’on appelle politique est réduit à une guerre de territoire de type mafieux que les Canadiens méprisent et rejettent.
Un premier ministre qui, dirigé par on ne sait qui, pense pouvoir dire des bêtises jour après jour en invoquant les plus grands idéaux est comme l’empereur qui se pavane nu mais à qui personne de son entourage n’ose le dire. Tous ses courtisans, les médias, analystes, sondeurs, ne cessent de faire l’éloge de son costume qui n’existe pas ; et le peuple ne peut rien faire d’autre que de déclarer l’évidence : l’empereur est nu.
La vraie leçon politique est que ceux qui se sont installés aux postes de direction ont tout le pouvoir. Tant que tout le monde utilise comme point de référence les sornettes que le premier ministre et son entourage, les médias, les analystes, les sondeurs d’opinions et les partis cartellisés disent et racontent, plutôt que de partir de nos propres besoins, revendications et aspirations pour la société, c’est le peuple qui est nu. Nous pouvons renverser la situation en établissant nos propres points de référence — ces besoins, revendications et aspirations qui nous avantagent, plutôt que d’avantager les riches et les puissants — et en parlant en notre propre nom.