Banque publique et privée
– K.C. Adams –
Une distinction claire doit être faite entre la banque publique et la banque privée. La banque est un service public essentiel que tous utilisent, mais les banques privées ont accaparé ce rôle au profit de ceux qui les possèdent et les contrôlent. Le service public essentiel qu’est la banque est contrôlé par de puissants intérêts privés qui s’approprient d’énormes bénéfices.
Les grandes banques à charte sont devenues des entreprises publiques/privées contenant en elles la contradiction entre leur nature sociale essentielle et la nature privée de la propriété et du contrôle. Les entreprises bancaires publiques/privées ont reçu des chartes des gouvernements les instituant en monopoles qui fonctionnent essentiellement comme des entreprises publiques mais exproprient les bénéfices privés qui vont à une poignée d’oligarques exerçant le contrôle du secteur.
Les banques privées à charte publique prêtent plus d’argent qu’elles n’en détiennent dans leurs comptes. En fait, cela signifie qu’elles créent de l’argent, ce qui devrait être une responsabilité sociale publique au profit du bien commun et non au profit d’une poignée d’oligarques. L’argent que les banques privées prêtent, qu’elles ne possèdent pas, devient réel et leur appartient lorsqu’il est remboursé et réalisé avec un montant supplémentaire sous forme d’intérêts.
Hypothèques
Un autre aspect de leur caractère public/privé est qu’elles prêtent de l’argent sous forme d’hypothèques. Bon nombre de ces hypothèques sont garanties par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), un organisme public. En cas de défaillance de l’hypothèque, les banques privées saisissent le principal/collatéral et la SCHL compense tout manque à gagner. La SCHL publique subventionne effectivement les prêts hypothécaires privés, éliminant ainsi une grande partie du risque pour les grandes banques. Si, bien sûr, prêter de l’argent que l’on ne possède pas peut même être appelé un risque.
Hilliard MacBeth, conseiller financier et auteur d’Edmonton, le dit sans ambages : « Au Canada, la SCHL est le principal preneur de risques et la banque ne fait que garder tous les bénéfices. »
Le secteur bancaire est un service public essentiel qui ne crée pas directement de nouvelle valeur, mais facilite plutôt l’activité économique productive. Le fait que des intérêts privés profitent d’un tel service public essentiel dans le cadre de chartes de monopole gouvernementales, à hauteur de milliards de dollars chaque trimestre, est une pratique corrompue de type « payer les riches » qui détruit l’intérêt public, l’économie et le bien commun.
Cette pratique corrompue s’étend aux entreprises publiques et aux gouvernements qui empruntent de l’argent à des prêteurs privés du monde entier, plutôt qu’à des institutions financières publiques nationales. Les prêteurs privés achètent des obligations d’État et d’autres instruments pour placer leur argent sans risque et sont payés avec des intérêts qui sortent de l’économie canadienne. Une fois remboursés, les oligarques mondiaux utilisent l’argent comme ils le souhaitent. Cela est contraire à la pratique moderne d’institutions financières publiques qui se prêtent de l’argent et reçoivent en retour les fruits des investissements productifs pour les réinvestir dans l’économie. Cette façon moderne de faire facilite la reproduction prolongée, la stabilité économique et ouvre la possibilité d’affaiblir le contrôle des oligarques mondiaux sur l’économie en faveur du peuple, par exemple en augmentant le financement des programmes sociaux.
L’endettement des gouvernements auprès
des prêteurs privés mondiaux
Au cours de la pandémie, les gouvernements se sont énormément endettés auprès des prêteurs privés mondiaux, qui frapperont à la porte des finances publiques pendant des années pour obtenir leur principal et leurs intérêts, leur livre de chair dont ils amputent le corps politique. Cette pratique, de pair avec le monopole des grandes banques publiques/privées, est une caractéristique d’une économie corrompue de l’enrichissement des riches et cela doit cesser.
Il faut créer des banques publiques centrées sur l’humain qui opèrent dans l’intérêt public et ont pour mission de stabiliser l’économie et d’encourager la participation du peuple à cette économie et à sa reproduction constante et étendue pour le bien commun. Les banques publiques ne factureraient que des frais suffisants pour couvrir le prix de leurs opérations et ne s’approprieraient pas les bénéfices des intérêts.
Les banques privées ne devraient pas avoir le mandat et la sanction publics de prêter de l’argent qu’elles ne possèdent pas ou de se voir attribuer une assurance publique pour émettre gratuitement des prêts pour lesquels elles ne possèdent même pas l’argent à prêter. Les banques privées à charte devraient perdre leurs privilèges publics et leurs chartes de monopole et opérer comme de véritables banques privées, en concurrence avec les banques publiques agissant comme un service essentiel pour tous et servant le bien commun.
Le programme du Parti marxiste-léniniste exige une nouvelle direction pour l’économie :