Une élection dans les conditions de la quatrième vague de la pandémie
Les médias rapportent que le 23 août, l’Ontario a fait état de 639 nouvelles infections de COVID-19. Parmi eux, 124 personnes (21 %) étaient entièrement vaccinées, 65 étaient partiellement vaccinées et les autres personnes n’étaient pas vaccinées. Parmi les personnes hospitalisées en Ontario le même jour, 23 étaient totalement vaccinées, 9 étaient partiellement vaccinées et 103 n’étaient pas vaccinées.
Des statistiques similaires sont rapportées à différents endroits ailleurs au Canada. Des foyers d’éclosion ont été signalés à Windsor (Ontario), au foyer pour personnes âgées Parkside Extendicare à Regina (Saskatchewan) et à d’autres endroits. L’épidémie du Parkside Extendicare est particulièrement inquiétante étant donné que la même chose s’est produite lors de la première vague, au cours de laquelle 39 personnes sont décédées dans cet établissement.
L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a annoncé que la quatrième vague de COVID-19 était en cours depuis le 12 août, bien avant que Justin Trudeau ne déclenche les élections. Cela fait du déclenchement d’une élection un acte très irresponsable et injustifiable. Depuis cette date, le nombre de cas et d’hospitalisations n’a cessé d’augmenter, ce qui a mis une pression accrue sur le système de santé et les travailleurs de la santé et a conduit les autorités sanitaires à adopter des directives de santé publique plus strictes dans certaines régions.
Dans sa déclaration du 20 août, dans laquelle elle a donné les informations les plus récentes, la Dre Tam a déclaré : « Les dernières moyennes nationales pour les 7 derniers jours (du 13 au 19 août) indiquent que 2 216 nouveaux cas sont signalés sur une base quotidienne, ce qui représente une hausse de 38 % de la semaine précédente. Les dernières semaines ont été marquées d’une hausse du nombre de cas dans certaines des régions les plus peuplées du Canada, mais les tendances nationales liées à la gravité de la maladie commencent à augmenter, principalement chez les non-vaccinés. Les dernières données nationales démontrent qu’une moyenne de 648 personnes touchées par la COVID-19 s’est fait soigner dans des milieux hospitaliers chaque jour au cours de la période de sept jours la plus récente (du 13 au 19 août), ce qui représente une hausse de 22 % de la semaine précédente. Cela comporte notamment une moyenne de 262 personnes aux soins intensifs, soit une diminution de 24 % de la semaine précédente, et une moyenne de 5 décès signalés chaque jour, du 13 au 19 août. »
Elle a souligné que la quatrième vague présente certaines caractéristiques majeures pour ce qui est des infections et des résultats graves. La majorité des cas récemment signalés concernent des personnes non vaccinées et sont dus au variant Delta, « un variant préoccupant et très contagieux », qui est associé à une maladie plus grave et qui pourrait réduire l’efficacité des vaccins. La Dre Tam a également averti que « la propagation du virus dans les milieux où la couverture vaccinale est faible pose le risque que de nouveaux variants préoccupants émergent et remplacent ceux qui existent actuellement, dont le risque de variants préoccupants résistant à la protection vaccinale ».
Elle a souligné qu’il était important « de vacciner complètement le plus grand nombre de personnes admissibles pour nous protéger et protéger les autres ».
La Dre Tam a ajouté qu’étant donné que la COVID-19 circule toujours au Canada et à l’étranger, les mesures de santé publique de base restent cruciales pour réduire sa propagation, notamment : « Si vous avez des symptômes, restez chez vous ou isolez-vous ; soyez au fait des risques associés à divers environnements ; respectez les mesures et les conseils de santé publique de la localité et continuez à suivre les mesures de protection individuelle, comme la distanciation physique et le port d’un masque bien conçu et bien ajusté, au besoin. »
Outre la nécessité de prendre toutes les précautions recommandées par la santé publique pour se protéger contre la COVID-19, une conclusion que les Canadiens peuvent tirer est qu’il est extrêmement irresponsable de déclencher des élections en plein milieu d’une pandémie et c’est le moins qu’on puisse dire.