
Numéro 7610 décembre 2021
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Journée internationale des droits de l’homme
Les droits humains aujourd’hui
L’affirmation des droits humains est la tâche la plus importante de notre époque. Cette tâche est dictée par les développements objectifs, en l’occurrence l’avancée colossale des forces productives. L’affirmation des droits humains aujourd’hui interpelle la restructuration de la société, la théorie et la philosophie qui guident cette restructuration et les théories économiques, politiques et autres qui façonnent la vie moderne.
La définition moderne des droits humains peut se résumer en une phrase : les êtres humains ont des droits qui viennent du fait qu’ils sont des êtres humains. C’est la pierre angulaire sur laquelle reconstruire la base et la superstructure de la société. Toutes les personnes ont des droits au sens objectif, c’est-à-dire en tant qu’être humain. Ces droits ne peuvent être ni cédés ni enlevés. C’est-à-dire que quiconque essaiera de retirer ces droits aura affaire à l’opposition du peuple. En même temps, les peuples doivent donner à ces droits une garantie constitutionnelle qu’ils peuvent protéger. La société doit être organisée pour réaliser ces droits par principe, sans exception.
Une société qui a pour fondement la garantie des droits humains dans leur définition moderne sera la source d’une très grande inspiration pour les peuples du monde. Les peuples qui s’engagent dans la construction de sociétés nouvelles dans leurs pays auront naturellement tendance à sympathiser avec ceux qui luttent pour la même chose et à les appuyer.
À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, Le Renouveau rend hommage aux peuples du monde qui mènent une lutte acharnée pour garantir le respect des droits humains. La lutte pour les droits humains témoigne du fait que les sociétés sont suffisamment avancées pour donner une expression à ces droits et que les êtres humains sont déterminés à combler ce manque.
Les droits ne sont pas exprimés par le fait qu’ils sont conférés par tel ou tel pouvoir économique ou politique, telle ou telle institution sociale ou culturelle. Il est nécessaire d’évaluer ces droits tels qu’ils existent au sein d’une société particulière ou au niveau international pour mesurer le progrès de la société et fixer les tâches à accomplir pour les affirmer.
Bien entendu, c’est ce que ne veulent pas les forces anciennes qui usurpent le pouvoir par la force et la fraude. Celles-ci ne veulent pas que la classe ouvrière et les peuples du monde s’engagent dans cette grande entreprise. Elles veulent convaincre la classe ouvrière et les peuples de se soumettre à leurs exigences. Pour ce faire, elles font tout en leur pouvoir pour établir la crédibilité des arrangements actuels alors qu’elles sont elles-mêmes engagées dans une restructuration qui élimine la notion même d’une société moderne qui a la responsabilité de satisfaire les revendications de ses membres. Elles vont même jusqu’à écarter toute mention de l’avancement de la société d’une étape à une autre en affirmant que les défuntes institutions démocratiques sont la forme ultime de la démocratie malgré toutes les indications du contraire. C’est fait pour bloquer les efforts des êtres humains pour changer les conditions qui bloquent la voie au progrès de la société.
Le Renouveau appelle ses lecteurs à revoir l’historique de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme en accordant l’attention première à la volonté des peuples d’établir une nouvelle cohérence qui permette de renouveler la société pour que les droits humains de tous soient garantis.
Une humanité, une lutte contre l’impérialisme et la guerre !
Le Canada participe au « Sommet pour la démocratie » des États-Unis
Le Canada participe au « Sommet pour la démocratie » convoqué par le président des États-Unis, Joe Biden, à Washington cette semaine. Le sommet a débuté le 8 décembre et se termine le 10 décembre. Ce sommet, qui se tient virtuellement, n’a ni crédibilité ni légitimité et la participation du Canada ne lui apporte aucun honneur ni prestige. Au contraire, le fait d’être convoqué par le gouvernement américain à un sommet sur la démocratie est une telle farce que sa seule signification réside dans l’analyse de ce que les États-Unis préparent ensuite.
Les États-Unis ont invité les chefs de gouvernement et les organisations non gouvernementales, désormais appelées organisations de la société civile (OSC), de 111 pays, en excluant délibérément tous ceux qui, selon eux, ne méritent pas d’être reconnus comme démocratiques.
La majeure partie des pays d’Afrique n’est pas invitée ; le Vietnam et les autres pays de la péninsule indochinoise ne le sont pas non plus. Taïwan, la Corée du sud et le Japon le sont. Les pays du Moyen-Orient ne le sont pas, à l’exception d’Israël. La Turquie n’est pas non plus invitée. La carte ci-dessous donne rapidement une idée de qui est dans le coup et de qui ne l’est pas. Les pays en rouge et en nuances de rouge sont invités. Ceux en gris ne le sont pas. Selon la très réactionnaire Freedom House, les pays en rouge foncé ne sont « pas libres » et ceux en rouge moyen sont « en partie libres », mais quand même invités.
Selon la Maison-Blanche, les facteurs qui ont servi à déterminer lesquels des 193 États membres des Nations unies ont été invités comprennent « la représentation géographique, le contexte politique et l’expertise en la matière ». Pour comprendre ce que cela veut dire, il faut regarder qui est invité et qui est exclus, ce qui montre que les États-Unis sont tout sauf démocratiques.
Les États-Unis affirment que l’objectif est de lancer « des engagements, des réformes et des initiatives à la fois individuels et collectifs pour défendre la démocratie et les droits humains dans le pays et à l’étranger », ce qui montre qu’une fois de plus, les États-Unis manigancent quelque chose de sordide. Le matériel de promotion indique que les chefs de gouvernement doivent s’engager à prendre « des mesures et des engagements spécifiques en faveur de réformes internes significatives et d’initiatives internationales qui font progresser les objectifs du sommet ». Ces objectifs sont censés être le renforcement de la démocratie en combattant « la corruption, l’autoritarisme et la promotion des droits humains ».
Le ministre cubain des Relations extérieures, Bruno Rodriguez, a déclaré que « Washington ne veut pas faire face à sa perte de prestige et à son isolement à l’Assemblée générale des Nations unies ». Il a décrit l’événement comme un signe de « sa faiblesse en matière de démocratie et de droits humains ».
Le directeur du Bureau de recherche politique de Chine, Tian Peiyan, a déclaré : « Le modèle démocratique occidental que les États-Unis ont l’intention d’approuver avec cette réunion n’apporte pas le bonheur mais des désastres car il répond à la mentalité anachronique de division de la guerre froide. Tout effort visant à forcer les nations à copier ce modèle est voué à l’échec. » Le Bureau a également publié un document intitulé L’état de la démocratie aux États-Unis, qui met en évidence la triste situation dans laquelle se trouve le peuple américain.
Dmitry Peskov, porte-parole du gouvernement russe, a accusé les États-Unis de « créer de nouvelles lignes de division, diviser les pays en bons, selon eux, et mauvais, selon eux ».
Le bureau de Victor Orban, premier ministre de la Hongrie, tête d’affiche du « recul » qui, selon les pays dirigés par l’OTAN, assaille la démocratie libérale, a publié un communiqué dans lequel il affirme que « la Hongrie n’a pas les mêmes graves problèmes démocratiques que les États-Unis. Si nous pouvons aider et que l’Amérique pense avoir besoin de nos conseils, nous sommes disponibles. En Hongrie, nous n’en sommes pas à un point où près d’un tiers de l’électorat pense que l’élection démocratique a été truquée. »
La Presse Canadienne a eu du mal à trouver des sources susceptibles d’accorder de l’importance au Sommet. Elle cite Daniel Stockemer, professeur d’études politiques à l’Université d’Ottawa, qui dit : « Peu de gens sérieux à Washington, ou à Ottawa, semblent s’attendre à ce que ce sommet accomplisse beaucoup de choses, ou même attire l’attention du public. » Il dit que le sommet pourrait être utilisé par les États-Unis comme une mise en scène pour « démontrer la solidarité internationale », autour de leur boycott diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de Pékin en février. « Même si, au niveau national, peu de gens se soucient de ce sommet, à l’échelle internationale, cela pourrait montrer à d’autres pays que les États-Unis sont de retour lorsqu’il s’agit de défendre la démocratie et les droits de la personne », a-t-il ajouté.
Dès le début du sommet, le premier ministre Justin Trudeau s’est exécuté en annonçant que le Canada suivrait l’exemple des États-Unis en se joignant au boycott diplomatique des Jeux d’hiver de Pékin.
Lors de l’ouverture officielle du sommet, Joe Biden a annoncé la création de « l’Initiative présidentielle pour le renouveau démocratique », dotée d’un budget de plus de 450 millions de dollars pour 2022. L’objectif est de fournir un semblant de légitimité pour que les soi-disant organisations de la société civile financées par les États-Unis puissent s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres nations. Il s’agit d’une tentative désespérée de désinformer les peuples des États-Unis et du monde entier dans leur lutte pour s’investir du pouvoir de décider. Elle intervient après la défaite des États-Unis en Afghanistan et la condamnation de toutes ses soi-disant révolutions colorées qui ont entraîné des morts et des destructions à une échelle sans précédent. La Maison Blanche décrit le programme comme « une expansion significative et ciblée des efforts du gouvernement des États-Unis pour défendre, soutenir et développer la résilience démocratique avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux qui partagent les mêmes idées ».
Un « Fonds de défense des élections démocratiques » est l’un des nombreux programmes subversifs annoncés. Il ciblera « des questions telles que la cybersécurité, la manipulation électorale nationale et étrangère, la violence électorale, y compris la violence sexiste, le financement politique illicite national et étranger, la désinformation liée aux élections et les obstacles à la participation politique des populations marginalisées ». Puisque toutes ces choses sont précisément ce qui se passe aux États-Unis, le Canada s’est couvert de honte en se ralliant aux États-Unis pour ce sommet. Montrant quel lamentable lèche-bottes il est, Justin Trudeau est allé jusqu’à déclarer, lors de la séance d’ouverture, que « pour protéger la démocratie chacun chez soi, nous devons poursuivre nos efforts, par exemple, pour lutter contre l’ingérence étrangère ».
Les États-Unis font de la jeunesse une cible d’attaque spécifique. Le secrétaire d’État des États-Unis, Anthony Blinken, a présidé une « Session de la jeunesse » pour promouvoir les fonds destinés aux « combattants de la démocratie » dans d’autres pays. Il a énuméré certains des programmes existants, tels que le projet intitulé « Global Elections and Political Transitions » de l’USAID, ainsi que des programmes régionaux ciblés comme l’Initiative des jeunes leaders africains et l’Initiative des jeunes leaders d’Asie du Sud-Est. Les participants à la session, dont beaucoup travaillent déjà dans des programmes financés par les États-Unis, ont loué le rôle des jeunes soutenus par les États-Unis dans des pays tels que Hong Kong, la Biélorussie et Cuba. Anthony Blinken s’est vanté du fait que les États-Unis travaillent dans plus de 100 pays pour rassembler « le pouvoir des réseaux ».
Toute tentative des États-Unis de se repositionner sur le plan international comme la nation « indispensable » qui vise à imposer aux peuples du monde les règles, les normes et les valeurs qu’ils décident, avec leurs alliés du G7 et de l’OTAN, comme étant les critères pour déclarer quels pays sont démocratiques et lesquels ne le sont pas, est vouée à l’échec. Cet effort des États-Unis pour s’établir comme le gendarme des gouvernements et des soi-disant organisations de la société civile afin d’imposer leurs prétendues « valeurs communes » et leur frauduleux « ordre international fondé sur des règles » au nom du « renouveau démocratique » mérite le mépris de toutes les personnes sensées du monde entier.
Aucun peuple, où qu’il soit, ne donne aux États-Unis le droit de déclarer quel système de gouvernance doit être adopté par tous. Les peuples n’accepteront jamais non plus les valeurs américaines et leur système et institutions dépassés. Les peuples du monde se lèvent comme une seule humanité engagée dans une seule lutte pour régler leurs comptes avec les héritages coloniaux et impérialistes. Ce qui est décisif dans la lutte pour le renouveau démocratique, ce sont leurs luttes pour faire avancer les réclamations qu’ils sont en droit de faire à la société du fait de leur humanité. C’est une lutte cruciale pour endiguer la marée de la guerre impérialiste pour le repartage des ressources mondiales, des zones de travail bon marché, des zones d’exportation du capital et des zones d’influence.
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