Numéro 711er décembre 2021
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La lutte aux États-Unis pour les droits de toutes et tous
Les travailleurs immigrants et les travailleurs de la construction de New-York unissent leurs forces
Lors d’une récente manifestation à New York, des travailleurs de la construction ont été solidaires de leurs collègues de travail immigrants pour bloquer les tentatives de racistes incités par l’État d’attaquer les immigrants. La poignée de racistes ont apporté des caméras pour tenter d’intimider les immigrants sans papiers présents à la manifestation. Les forces qui défendent les droits des immigrants, avec la participation de nombreux travailleurs sans papiers dans l’esprit de « Sans papiers et sans peur », ont manifesté à Times Square pendant 11 jours. L’action, à laquelle se sont joints de nombreux travailleurs de partout au pays les 11 et 12 novembre, a culminé le 12e jour avec une marche de 16 km du centre-ville de Manhattan jusqu’au domicile du chef de la majorité au Sénat, Charles Schumer, à Brooklyn.
Un organisateur migrant sans papiers avec le National Immigrant Community Empowerment (NICE) qui a aidé à bloquer les racistes, a expliqué : « Ce qu’ils font c’est qu’ils braquent leur caméra dans notre face et exigent que nous disions notre nom. Puis ils publient le tout en ligne en disant à leurs sympathisants d’établir l’identité des gens pour qu’on les signale aux Services d’immigration et de douane des États-Unis (ICE). »
Cependant, la tentative d’intimider les immigrants sans papiers a échoué, car que les racistes se sont retrouvés face à un mur de syndicalistes de la construction et du bâtiment de la section locale 79 de l’Union internationale des travailleurs de l’Amérique du Nord. « Ils étaient là pour faire des problèmes », a dit Christine Culpepper, présidente du comité des femmes de la section locale 79 du syndicat. « Mais les syndicalistes, qui ne sont pas une communauté à part des immigrants, n’allaient pas reculer. » Devant ce mur de solidarité, les racistes ont pris la fuite. Comme l’a souligné un des participants, cette forte unité est le résultat de nombreuses années d’établissement de relations et de la reconnaissance de l’importance d’une lutte unie pour les droits.
(Photos : NICE, Laborers Local 79)
Des efforts unis à El Paso pour défendre les travailleurs sans papiers
La Journée des anciens combattants, le 11 novembre, les travailleurs sans papiers et de nombreuses autres personnes ont uni leurs forces pour la marche « Eleven Miles for Eleven Million », une marche de 16 kilomètres (11 milles) exigeant les droits complets pour les 11 millions de travailleurs sans papiers aux États-Unis et pour tous les immigrants. Il y a eu de nombreuses marches dans tout le pays, notamment à New York et à Washington, auxquelles de nombreux anciens combattants ont participé.
Au Texas, il y a aussi eu des actions à El Paso ainsi qu’à Rio Grande Valley et San Antonio. Les manifestants se sont opposés aux expulsions et aux détentions d’immigrants et exigés que leurs droits soient respectés comme immigrants et travailleurs. Des anciens combattants ont participé à la marche d’El Paso. Plusieurs d’entre eux s’étaient fait dire par le gouvernement que s’ils servaient dans les forces armées ils obtiendraient leur citoyenneté, et ils se retrouvent aujourd’hui sans papiers et beaucoup ont été expulsés. Une des initiatives des anciens combattants — la Maison d’appui aux anciens combattants expulsés — a été organisée pour lutter pour ces anciens combattants à Juarez, la ville jumelle d’El Paso au Mexique. La possibilité pour les anciens combattants toujours désireux d’obtenir leur citoyenneté – plusieurs l’attendent depuis des décennies – a été une des revendications à El Paso.
Le Réseau frontalier pour les droits humains (BNHR), avec plus de 15 organisations au niveau local et de l’État, a organisé la marche d’El Paso. Un des organisateurs a expliqué : « Les 11 milles représentent les 11 millions immigrants sans papiers vivant au pays, et nous exigeons une réforme des systèmes d’asile et de réfugiés. » Il a ajouté que les nombreuses personnes qui s’unissent veulent mettre un terme à la violence et aux attaques brutales à la frontière, notamment contre les femmes et les enfants d’Haïti, et les nombreuses autres personnes du Honduras, du Guatemala et du Salvador. « Nous voulons arrêter les mauvais traitements des immigrants et des demandeurs d’asile aux frontières », a dit l’organisateur.
Les manifestants ont marché les 16 kilomètres jusqu’au pont international, terminant la marche à une école secondaire et encourageant les gens en route à les rejoindre, faisant en sorte que près de 200 personnes se sont rajoutées à la marche et de nombreux automobilistes ont klaxonné leur appui. Ils ont scandé des slogans pendant la marche, disant à Joe Biden qu’ils vont intensifier la lutte. « Biden ! Escucha ! Estamos en la lucha ! » (« Biden, écoute ! Nous sommes en lutte ! »).
(Photos: A. Dominguez, LUPE)
Des immigrants détenus gagnent un procès et 17 millions de dollars d’arriérés de salaire
Un recours collectif, déposé au nom des personnes détenues au centre de détention de Tacoma, dans l’État de Washington, appartenant à GEO Group, exigeait que les personnes soient payées au salaire minimum de l’État, soit 13,69 dollars de l’heure, au lieu du 1 dollar par jour qu’elles recevaient. Comme l’a dit l’une des personnes concernées, « ces immigrants détenus sont tout simplement emblématiques des autres travailleurs de cette économie qui sont dans des situations d’exploitation par le travail ». Les personnes détenues ont déclaré qu’elles travaillaient toute la nuit à polir des planchers et à peindre des murs et qu’elles ne recevaient que des poussières.
Un jury a décidé que les personnes dans les centres de détention sont des employés et doivent être payés au salaire minimum. Il a accordé 17,3 millions de dollars d’arriérés de salaire à près de 10 000 personnes. L’affaire a également fixé le salaire minimum pour toutes les personnes se trouvant dans les centres de détention de l’État à partir de maintenant.
L’État de Washington a également intenté une poursuite contre GEO qui a abouti à un résultat similaire. GEO a été condamné à verser 5,9 millions de dollars à l’État. GEO avait affirmé que les détenus n’étaient pas des employés et que donc la norme du salaire minimum ne s’appliquait pas. C’est un stratagème utilisé par de nombreux monopoles, notamment ceux comme Uber et Lyft qui créent des postes pour des travailleurs « contractuels ». L’État de Washington a déclaré que GEO « violait les droits du travail de l’État et s’enrichissait injustement ». Alors que l’État agit de manière similaire, en excluant les prisonniers des centres de détention de l’État, du comté et des municipalités de la loi sur le salaire minimum, GEO est fédéral et privé, il n’est donc pas exempté, d’après ces cas.
Tacoma est le quatrième plus grand centre de détention d’immigrants du pays. Les personnes qui s’y trouvent se battent depuis des années contre les conditions épouvantables qui y règnent, notamment le manque de soins médicaux, les rations minimums de nourriture, la violence et la surpopulation. Les femmes de Tacoma ont récemment entamé une grève de la faim pour réclamer des conditions sécuritaires compte tenu de la pandémie. Elles ont manifesté contre les conditions dangereuses dans lesquelles elles vivent, notamment la surpopulation, le manque d’accès aux soins médicaux et aux produits de première nécessité comme le savon.
Des grèves de la faim ont eu lieu au cours des années dans les centres de détention où les détenus luttent pour leurs droits, une réalité connue des gens de Tacoma. GEO a dû faire face à diverses actions en justice dans d’autres États, notamment un recours collectif intenté par des détenus actuels et anciens d’un établissement du Colorado, qui s’opposent également au travail forcé.
Tous les centres de détention du pays sont connus pour leurs conditions inhumaines. À l’instar de GEO, les personnes sont contraintes de travailler, souvent pour un dollar par jour, afin d’obtenir de l’argent pour leurs besoins personnels, leurs appels téléphoniques et pour éviter les représailles des gardiens. En général, les détenus effectuent les travaux nécessaires au fonctionnement de l’établissement, comme la lessive, la peinture, le nettoyage et la préparation des repas. À Tacoma, les détenus effectuaient pratiquement toutes les fonctions non liées à la sécurité. Ainsi, GEO peut s’assurer d’énormes profits en utilisant essentiellement du travail d’esclave. Entreprise multimilliardaire, GEO a réalisé plus de 165 millions de dollars de profits en 2021.
Comme pour GEO, de nombreux centres de détention aux États-Unis sont gérés par le secteur privé mais financés par le gouvernement, plus précisément par les Services d’immigration et de douane des États-Unis (ICE). La plupart des personnes sont détenues injustement pendant des mois, voire des années. Pour GEO, malgré les nombreux exemples de conditions pourries fournis à maintes reprises par les personnes dans les camps et leurs avocats, l’ICE a renouvelé le contrat de GEO pour 2015-2025.
La loi sur le salaire minimum pour les personnes détenues ne s’applique qu’à l’État de Washington. Mais ces cas aideront maintenant à obtenir des salaires similaires pour tous les centres de détention de GEO et des autres centres de détention gérés par le secteur privé.
Des familles haïtiennes poursuivent le département de la Sécurité intérieure
Une organisation américaine défendant les droits des Haïtiens, Haitian-Americans United, a accusé le département de la Sécurité intérieure des États-Unis de détenir les nombreux demandeurs d’asile dans des centres de détention surpeuplés aux conditions inhumaines. Comme c’est le cas partout aux États-Unis pour de nombreux demandeurs d’asile, y compris des enfants, en provenance d’Amérique centrale et d’ailleurs, on leur a refusé des soins et des traitements médicaux. Ce refus de traitement médical concernait notamment des femmes enceintes et des enfants malades, ce qui a entraîné au moins une fausse couche. Le groupe a déposé une plainte et demande une enquête sur les conditions injustes et illégales à la frontière.
Ces Haïtiens ont quitté une situation dangereuse dans leur pays, ce que le gouvernement américain a lui-même reconnu, mais ils ont été refoulés au Mexique et forcés de rester pendant 10 jours dans un camp en plein air sous le pont frontalier à Del Rio, au Texas. On leur a refusé l’accès à l’eau, à la nourriture, aux installations sanitaires, aux produits d’hygiène et à une protection de base contre les éléments, notamment des couvertures. Il en a été de même après leur transfert dans des centres de détention. Selon la plainte déposée, beaucoup ont été détenus jusqu’à 49 jours et les familles ont reçu un minimum de nourriture, « seulement des pommes ou une tranche de pain à partager pendant des jours », selon le communiqué de presse. En outre, les familles n’ont pas eu droit à des traducteurs pour celles qui parlaient le créole haïtien. Elles demandent que le département de la Sécurité intérieure fournisse un rapport sur leur traitement inhumain et qu’il soit mis à la disposition du public et du Congrès.
Parmi les autres demandes formulées, citons :
– une enquête immédiate du département de la Sécurité intérieure et de l’inspecteur général sur la façon dont l’animosité raciale et la discrimination d’origine nationale ont entraîné des conditions de détention illégales à la frontière;
– des tests de dépistage immédiats de la COVID-19 et l’accès au vaccin pour les immigrants;
– la fin de la détention prolongée, notamment l’engagement de libérer dans les 72 heures, comme le prévoit la loi, les immigrants qui sont détenus par département de la Sécurité intérieure.
Les organisations de défense des droits ont également condamné les conditions auxquelles sont confrontés les Haïtiens et tous les réfugiés demandant l’asile, exigeant l’accès à la nourriture, au logement, aux soins médicaux et à l’hygiène ainsi que la correction immédiate des conditions de surpeuplement dans les centres de détention qui placent les familles dans une situation de risque imminent d’infection, de maladie et de mort par la COVID-19.
Des groupes de défense des droits des immigrants exigent que les gouvernements offrent des services juridiques aux Haïtiens
– National Immigration Project, Haitian Bridge Alliance –
Le 5 novembre, un groupe d’organisations et de défenseurs des droits des immigrants a remis une lettre aux Services d’immigration et de douane des États-Unis (ICE) demandant l’accès à des services juridiques pour les migrants haïtiens détenus dans le centre de détention du comté de Torrance, au Nouveau-Mexique. L’ICE a refusé à plusieurs reprises l’accès à ces services, malgré les multiples tentatives des défenseurs des droits humains de parler et de rencontrer les migrants, dont beaucoup ont été détenus à Del Rio, au Texas, ou dans les environs, en septembre. La lettre exige que l’ICE mette fin à l’expulsion des Haïtiens jusqu’à ce qu’ils aient eu la possibilité de consulter un avocat, qu’il permette à des avocats bénévoles de rencontrer tous les migrants haïtiens dans le centre pour des consultations juridiques collectives et individuelles dans les cinq jours suivant la demande et garantisse l’accès des Haïtiens à des consultations juridiques confidentielles par téléphone. La lettre a été remise par l’avocate Allegra Love et les groupes de défense des droits des immigrants Innovation Law Lab, National Immigration Project, Haitian Bridge Alliance, l’American Civil Liberties Union (ACLU) du Nouveau-Mexique et l’American Immigration Council.
En date du 30 septembre, sur la base d’entretiens avec des migrants dans le centre de détention, les groupes pensent qu’il y avait au moins 45 Haïtiens détenus à Torrance. Outre le fait que l’ICE leur refuse l’accès à un soutien juridique, les groupes locaux ont observé que les dossiers des migrants noirs d’Haïti sont traités beaucoup plus rapidement que les autres, ce qui conduit à des ordres d’expulsion injustes et précipités. Les détenus haïtiens décrivent la mauvaise nourriture, les soins médicaux inadéquats et les mauvais traitements, communs à Torrance et aux centres de détention de l’ICE dans tout le pays, ainsi que l’accès insuffisant à l’information en créole haïtien, ce qui constitue de la discrimination raciale.
Les groupes de défense des droits des immigrants qui ont signé et remis la lettre ont notamment fait les déclarations suivantes :
« Beaucoup de personnes aux États-Unis ne savent pas que notre gouvernement gère ce qui équivaut à des prisons secrètes conçues pour isoler et expulser les migrants. L’ICE a fait disparaître de force des demandeurs d’asile haïtiens à Torrance, les détenant dans des conditions terribles et les cachant à des avocats bénévoles dans le but de les renvoyer rapidement dans un pays en proie aux conséquences d’une violente crise politique, d’un tremblement de terre et de puissantes tempêtes tropicales. Nous pensons que les États-Unis ne devraient traiter personne de cette manière, y compris les migrants noirs en quête de sécurité. Tant que la détention des immigrants existera, nous nous joindrons à ces gens dans leur combat pour la liberté. » — Casey Mangan, Innovation Law Lab
« Au moins 45 demandeurs d’asile haïtiens sont actuellement détenus au centre de détention du comté de Torrance, où on leur refuse l’accès à un soutien juridique et où on accélère leur expulsion. La détention d’immigrants prive inutilement des milliers d’immigrants de leur liberté chaque jour et la situation à Torrance met encore plus en évidence la façon dont les migrants noirs sont touchés de façon disproportionnée par un système d’immigration qui est intrinsèquement cruel et raciste. Nos demandes dans cette lettre sont claires : l’ICE doit immédiatement arrêter les expulsions de migrants haïtiens au centre de détention du comté de Torrance et leur permettre d’accéder aux services juridiques et au soutien dont ils ont besoin. » — Sirine Shebaya, directrice exécutive du Projet national d’immigration
« Depuis 42 jours, je supplie l’ICE de nous fournir des informations et l’accès aux hommes haïtiens détenus à Torrance afin que nous puissions leur fournir une assistance juridique bénévole essentielle. La réalité est que nous rencontrons de la résistance à chaque étape du processus. L’ICE fait tout ce qu’il peut pour expulser ces hommes sans aucun semblant de procédure régulière. C’est raciste, c’est mal, et j’en ai assez. Torrance est une boîte secrète, surtout pour les migrants noirs. » — Allegra Love, avocate spécialisée dans l’immigration
« C’est inadmissible que l’ICE bloque l’accès à un avocat pour ces demandeurs d’asile haïtiens qui ont déjà subi des traitements horribles aux mains du gouvernement américain simplement pour avoir cherché à se protéger. En précipitant leurs dossiers, le gouvernement semble déterminé à expulser ces hommes vers Haïti, où ils risquent d’être maltraités et peut-être même tués, sans procédure régulière et, dans certains cas, avant même qu’ils aient eu la chance de parler à un avocat ou de soumettre leur demande d’asile. » — Rebecca Sheff, avocate principale de l’ACLU du Nouveau-Mexique
(Traduit de l’anglais par LR)
Greyhound contraint de ne plus autoriser la présence d’agents frontaliers dans les autobus de l’État de Washington
Après des demandes et des plaintes répétées ainsi l’indignation du public à l’égard de la présence d’agents des douanes et de la protection des frontières (CBP) à bord des autobus Greyhound sans aucune raison pour terroriser, harceler, détenir et expulser les immigrants, Greyhound a été contraint de régler hors cours un procès intenté par l’État de Washington. Greyhound doit cesser d’autoriser la présence des agents du CBP dans les autobus de l’État et payer 2,2 millions de dollars de dommages et intérêts. Le centre intermodal de Spokane était l’une des principales cibles des opérations de ratissage injustes du CBP.
Selon l’action en justice, Greyhound n’a pas averti ses clients des opérations de ratissage, a fait une fausse déclaration sur son rôle dans l’autorisation de ces opérations et a soumis ses passagers à une discrimination fondée sur la race, la couleur de peau ou l’origine nationale. Les descentes sont effectuées sans mandat ou sans raison. La plainte indique également que les opérations de ratissage ont causé un préjudice, ce que Greyhound a admis. Les passagers ont été soumis à des interrogatoires par des agents armés du CBP qui ont fouillé dans leurs bagages sous le regard des autres, ont exigé une pièce d’identité (qui n’est pas nécessaire dans un bus), ont forcé des personnes à descendre de l’autobus et ont effectué des arrestations, des détentions et des expulsions.
Depuis des années, Greyhound collabore avec le CBP et les services de l’immigration et des douanes (ICE) dans tout le pays, pour mener à bien ces opérations de ratissage injustes et illégales. Ils font partie intégrante des raids menés par ces agences hautement militarisées qui agissent en toute impunité. C’est l’indignation et l’organisation du public qui ont forcé le procureur général de Washington à porter l’affaire devant les tribunaux, ce qui sera sans doute exigé dans d’autres États.
Les 2,2 millions de dollars serviront en partie à dédommager les passagers qui ont été détenus, arrêtés ou expulsés après que le CBP est monté dans leur autobus au centre intermodal de Spokane. Greyhound est également tenu d’appliquer une politique refusant aux agents du CBP la permission de monter à bord de ses autobus dans l’État de Washington sans « mandat ou soupçon raisonnable ». L’entreprise doit également former les chauffeurs et les autres travailleurs à dire au CBP que telle est sa politique. Il reste à voir si le CBP s’y conformera ou s’il fabriquera des « soupçons raisonnables », et c’est une question à laquelle les usagers des autobus et toutes les personnes concernées sont attentifs.
Greyhound doit également :
– faire une déclaration publique, au minimum en anglais et en espagnol, précisant qu’il ne consent pas à ce que des agents de l’immigration montent dans ses autobus sans mandat ou sans soupçon raisonnable;
– publier cette déclaration sur son site Web et la communiquer aux organismes fédéraux chargés de l’application des lois sur l’immigration et à la ville de Spokane, propriétaire du centre intermodal;
– placer des autocollants sur ou près de la porte avant de ses autobus indiquant qu’elle ne consent pas à ce que des agents d’immigration montent à bord de ses autobus sans mandat ou sans soupçon raisonnable;
– fournir à ses chauffeurs des affiches à remettre aux agents d’immigration indiquant que Greyhound ne consent pas à ce que des agents d’immigration montent à bord de ses autobus pour effectuer des fouilles sans mandat ou en l’absence de tout soupçon;
– fournir et afficher un avis adéquat à ses clients sur les risques de fouilles sans mandat et en l’absence de tout soupçon dans l’État de Washington, partout où elle vend des billets d’autobus;
– mettre en place une procédure de plainte pour les passagers qui souhaitent se plaindre de la présence d’agents d’immigration dans les autobus Greyhound ou dans les gares routières Greyhound, et informer le bureau du procureur général de toute plainte reçue;
– soumettre des rapports semestriels au bureau du procureur général, notamment en indiquant si des agents d’immigration sont montés à bord des autobus Greyhound dans l’État de Washington.
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