Numéro 572 novembre 2021
|
La COP26 passera à l’histoire comme une grande fraude
perpétrée contre l’humanité
Un plan pour faire des profits de la crise climatique et des stratagèmes pour payer les riches
La Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26), qui se tient à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre, a adopté le slogan « Unir le monde pour lutter contre le changement climatique ». Les commentaires et les engagements de certains dirigeants sur ce qu’ils sont prêts à faire définissent l’orientation du reste des travaux durant lesquels les négociateurs formuleront des accords qui seront annoncés à la fin du sommet.
Les cérémonies d’ouverture du 1er novembre ont été très révélatrices pour ce qui est des plans des pays riches et puissants qui dominent le discours sur les changements climatiques. Les discussions ont porté sur l’urgence de la situation et sur la nécessité que tous les pays participants et non participants réduisent les émissions de carbone, augmentent le captage du carbone et développent des sources d’énergie renouvelables afin d’éviter que la température mondiale ne dépasse 1,5 degré Celsius d’ici 2030. Il a également été beaucoup question du respect des engagements des « pays développés » à soutenir les « pays en développement ».
Il est bien connu que le niveau de vie et les excès des pays dits développés sont fondés sur la surexploitation des pays dits sous-développés. Le discours officiel masque la réalité des relations qui existent entre les humains et entre les humains et la nature. Tout cela pour perpétrer l’imposture historique que les remèdes pour les problèmes de l’humanité viendront des dieux de la peste. Les revendications de l’humanité sont exprimées par les peuples eux-mêmes dans les grandes manifestations qui ont lieu partout pendant la COP26.
Selon les médias, le principal message de la COP26 n’est pas ce que différents « dirigeants » sont « prêts à faire » mais « comment » cela va se faire. Or, ce qui est évident c’est que, quelles que soient les mesures prises au nom de la lutte contre la crise climatique, elles ne doivent pas comprendre la mobilisation des ressources humaines et naturelles de chaque pays de manière à mette les besoins des peuples au premier plan, à commencer par le besoin d’être les décideurs pour tout ce qui les concerne. Les gouvernements qui représentent les intérêts des oligopoles veulent faire des surprofits avec l’« écologisation de l’économie ». C’est l’essentiel. Ils ont proposé un cadre clair : le « secteur privé » doit unir ses forces pour faire ce que le « secteur public » ne peut pas faire. C’est un discours qui obscurcit la réalité que le secteur privé s’est emparé du secteur public dans un monde marqué par la politisation d’intérêts privés.
La COP26 passera à l’histoire comme une grande fraude coordonnée au niveau international, servant à promouvoir des projets destinés à payer les riches, qu’il s’agisse des entreprises positionnées pour profiter de la situation directement ou des financiers qui récolteront les intérêts sur leurs investissements pour financer la nouvelle « économie verte ». Et ils se réservent le droit de décider qui peut et qui ne peut pas participer aux projets qu’ils financent.
Les cérémonies d’ouverture de la COP26 ont révélé que le slogan « Unir le monde pour lutter contre le changement climatique » est ancré dans l’exclusion des peuples qui paieront pour cette exclusion : ils paieront les intérêts sur le financement, qu’il passe par les gouvernements ou par des organismes supranationaux, et pour l’augmentation du coût des biens et des services, sans compter qu’ils paieront pour les torts faits à l’environnement. Mais les peuples refusent d’être réduits à l’état de spectateurs. Ils s’opposent aux références éhontées au courage et à la détermination des jeunes qui exigent une action immédiate sur la crise climatique. Ce que les jeunes réclament, c’est leur droit de décider, leur droit de parole, un avenir radieux construit par les peuples du monde qui les favorisa.
Le premier ministre du Canada est l’exemple parfait d’une personne incapable de ressentir la honte. Il a déclaré à la jeunesse du monde « vos dirigeants vous écoutent » pour renforcer le rapport inacceptable dans lequel il y a d’un côté ceux qui gouvernent et de l’autre ceux qui sont gouvernés et qui doivent se soumettre à tout ce qui est fait en leur nom. Ceux qui n’acceptent pas cette dictature représentent, selon Justin Trudeau, la principale menace à la sécurité du monde à l’heure actuelle.
La COP26 est une expression concentrée de la politisation d’intérêts privés et de la destruction de la gouvernance souveraine nationale auxquelles le monde assiste aujourd’hui. Le 1er novembre, Justin Trudeau a annoncé que le Canada allait plafonner les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’industrie du pétrole et du gaz. Il l’a fait sans que le parlement canadien n’en ait délibéré, sans parler de l’approuver, et sans que les assemblées législatives du Québec, des provinces et des territoires n’aient eu voix au chapitre. Il suffit, nous dit-on, de savoir que le plafonnement des émissions de GES provenant du pétrole et du gaz a été mentionné dans la plateforme du Parti libéral à l’élection de 2021 et que la décision est donc le produit d’un processus démocratique. Selon la logique des dirigeants, la politique étrangère est une prérogative de l’exécutif du gouvernement et puisque ces décisions sont prises dans des conférences internationales, les gouvernements peuvent les imposer sans discussion.
Il est clair que les peuples doivent en discuter et établir leurs propres positions politiques indépendantes — des positions qui unissent les peuples pour faire place au renouveau démocratique.
Qui décide ? Nous décidons !
Quelles ressources ? Nos ressources !
Quel avenir ? Notre avenir !
Qui sont les bâtisseurs ? Nous sommes les bâtisseurs !
Tous ensemble pour humaniser l’environnement social et naturel en
défendant les droits de toutes et tous !
Calendrier d’événements: Journées mondiales d’action pour la justice climatique
La Réunion ministérielle du G20 sur le commerce
et l’investissement à Sorrente, en Italie
Le Canada fait la promotion de l’imposture du « système de commercial international fondé sur des règles »
Mary Ng, ministre du Commerce international, de la Promotion des exportations, de la Petite Entreprise et du Développement économique du Canada, a publié une déclaration le 13 octobre après la Réunion ministérielle du G20 sur le commerce et l’investissement à Sorrente, en Italie. Elle y reprend la fraude du gouvernement Trudeau qu’il faut « renforcer le système commercial international fondé sur des règles, dont l’Organisation mondiale du commerce constitue le pilier ».
Le « système commercial international fondé sur des règles » est une cible mouvante et non un système de droit international fondé sur des principes auquel des pays souverains ont donné leur accord formel. Les membres les plus puissants du « système fondé sur des règles » changent constamment les règles pour répondre aux demandes des cartels et des monopoles privés qui opèrent dans les territoires ou les régions sous leur contrôle. Le « système fondé sur des règles » est une fabrication des membres les plus puissants de l’oligarchie internationale au service de leurs intérêts privés et de leur propriété.
Par exemple, les entreprises américaines d’équipements de télécommunications et d’électronique grand public sont mécontentes de la concurrence économique émergente de la Chine, en particulier de Huawei, mais aussi d’autres pays. Soudain, le « système commercial international fondé sur des règles » a déclaré que Huawei n’est pas autorisé à faire des affaires avec une entité du système impérialiste d’États des États-Unis. Le gouvernement canadien a docilement accepté les nouvelles « règles » et a arrêté Meng Wanzhou, une directrice de premier plan de Huawei, pour avoir prétendument violé le « système commercial international fondé sur des règles ». Le gouvernement l’a gardée en détention à Vancouver pendant près de trois ans jusqu’à ce qu’un accord pour sa libération soit conclu avec les États-Unis. Le gouvernement Trudeau, à la demande de puissants intérêts privés américains, réfléchit également à la possibilité d’interdire complètement à Huawei d’exercer ses activités au Canada.
Le « système de commerce international fondé sur des règles » est incapable de résoudre les problèmes qui se posent dans le commerce international, car il ne bénéficie pas de l’autorité souveraine des peuples et est soumis aux caprices et aux agissements sans principes de la propriété et des intérêts privés. Un exemple est le différend sur la pêche entre la France et le Royaume-Uni à la suite du Brexit qui a dégénéré en menaces violentes concernant les droits de pêche dans les eaux entourant l’île de Jersey. Le Brexit a également ouvert de vieilles blessures entourant la circulation des biens et des personnes à travers la frontière imposée par la Grande-Bretagne entre l’Irlande et l’Irlande du Nord sous la domination par le Royaume-Uni.
Le « système fondé sur des règles » contredit la nécessité moderne d’un commerce et d’un investissement internationaux fondés sur les principes de l’avantage et du développement réciproques entre pays souverains. Le commerce et les investissements internationaux servent actuellement les oligarques les plus puissants, leurs intérêts privés et leur propriété. Ils inventent et appliquent n’importe quel « système fondé sur des règles » qui sert leur propriété et leurs intérêts privés du moment.
Les intérêts privés et la propriété de l’oligarchie mondiale sont devenus si puissants qu’ils ont écrasé pour le moment toute possibilité de commerce fondé sur les principes pour l’avantage réciproque. Les Canadiens peuvent renverser la situation par un renouveau démocratique du processus politique et se porter eux-mêmes au pouvoir au lieu de tel ou tel parti cartellisé au service de l’oligarchie comme c’est le cas actuellement.
Le Canada approuve les stratagèmes pour payer les riches au nom d’idéaux élevés
La déclaration de la ministre Mary Ng après la réunion ministérielle du G20 sur le commerce et l’investissement à Sorrente, en Italie, mentionne également que le gouvernement Trudeau soutient les « entreprises qui cherchent à percer les marchés internationaux, notamment l’appui aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME), qui sont essentielles à la croissance économique du Canada et à la prospérité des Canadiens. ». C’est une façon de dire que le gouvernement subventionne les oligarques et leurs cartels pour les aider à mieux concurrencer leurs rivaux dans le commerce international.
Les « règles » concernant les subventions à certains intérêts et biens privés sont très souples et sujettes à interprétation. Certaines subventions à la propriété privée au sein du système international d’États des États-Unis sont acceptables alors que d’autres ne le sont pas, selon qui en sont les bénéficiaires. La plupart des entreprises d’État en Chine et ailleurs sont considérées comme agissant en violation du « système fondé sur des règles ». Les entreprises d’État enfreignent les règles car les profits qu’elles réclament vont à une entité contrôlée par l’État et non aux détenteurs de la propriété privée. Cependant, une entreprise d’État, un partenariat public-privé ou une subvention de l’État qui servent la propriété privée des oligarques au sein de l’empire américain ne sont généralement pas considérés comme étant en conflit avec le « système fondé sur des règles », à moins que des oligarques concurrents ne soulèvent des objections.
Les conditions modernes exigent que le commerce international serve les intérêts réciproques des peuples souverains et le développement de l’économie des pays partis à ce commerce. L’oligarchie mondiale subvertit cette nécessité moderne par sa domination et son « système fondé sur des règles ». Les intérêts et les biens privés des oligarques les plus puissants sont en rivalité et servent le profit privé maximum en contradiction avec les intérêts des peuples du monde. Cela conduit à l’anarchie et à la violence dans les affaires internationales, comme en témoigne la campagne menée par les États-Unis et les préparatifs de guerre contre la Chine, la Russie et d’autres pays considérés comme des « concurrents » déloyaux qui violent le « système fondé sur des règles ».
Envoyez vos articles, photos, rapports, points de vue et commentaires à redactionpmlc@cpcml.ca.