
Numéro 5428 octobre 2021
Tout en oeuvre pour humaniser l’environnement naturel et social
Des mobilisations mondiales exigent une action
à la veille du Sommet sur le climat
À la veille du Sommet des Nations unies sur le climat COP26 qui débutera à Glasgow, en Écosse, le dimanche 31 octobre, dans le monde entier les travailleurs, les femmes et les jeunes et leurs collectifs et les organismes internationaux se mobilisent pour protéger l’environnement et les peuples qui sont menacés par les conséquences de la pollution industrielle et de la destruction de la Terre Mère pour le profit privé.
Journée d’action mondiale des jeunes le 29 octobre
« Le 29 octobre, les gens se rassembleront pour exprimer leur opposition au financement des projets de combustibles fossiles lors d’une journée mondiale contre les banques, les investisseurs et les assureurs qui financent la crise climatique. Notre demande : Fermez le pipeline de l’argent pour les combustibles fossiles. MAINTENANT ».
Le site bankonourfuture.org répertorie des actions au Royaume-Uni, en Allemagne, au Canada, aux États-Unis et en France.
De récents rapports sur les effets des changements climatiques
et la réponse de différents pays
Des rapports récents du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) soulignent la gravité de la situation concernant l’état actuel de l’environnement naturel et la nécessité d’une action urgente, comme le réclament les peuples du monde.
Dans son Bulletin sur les gaz à effet de serre, l’OMM indiquait le 25 octobre qu’« une fois encore, la quantité de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur dans l’atmosphère a atteint un sommet l’an dernier et le taux d’augmentation annuel a dépassé la moyenne de la période 2011-2020. La tendance s’est poursuivie en 2021. »
L’OMM explique dans son communiqué que « le ralentissement de l’économie imposé par la COVID-19 n’a pas eu d’incidence perceptible sur le niveau et la progression des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, malgré un recul temporaire des nouvelles émissions.
« La température mondiale continuera d’augmenter tant que les émissions se poursuivront. Étant donné la durée de vie du CO2, le réchauffement déjà observé persistera pendant plusieurs décennies, même si les émissions nettes étaient ramenées à zéro rapidement. Outre la hausse des températures, cela implique davantage de phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des chaleurs et pluies intenses, la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer et l’acidification des océans, avec les lourds impacts socio-économiques qui les accompagnent.
« À peu près la moitié du CO2 émis par les activités humaines aujourd’hui demeure dans l’atmosphère. Le reste est absorbé par les océans et les écosystèmes terrestres. Selon le Bulletin, on peut craindre que ces derniers soient moins efficaces dans leur fonction de ‘puits’, ce qui réduirait leur capacité d’absorber le dioxyde de carbone et de prévenir une élévation plus marquée de la température. »
Pour sa part, le 26 octobre, le PNUE a indiqué que « selon le dernier Rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions 2021 : ça chauffe (Emissions Gap Report 2021 : The Heat Is On) publié par le PNUE, les engagements nouveaux et actualisés en matière de climat sont loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, laissant le monde sur la voie d’une augmentation des températures mondiales à hauteur de 2,7 degrés Celsius au cours de ce siècle. […]
« Le rapport indique que les engagements pour atteindre zéro émission nette pourraient faire une grande différence. Pleinement mis en oeuvre, ces engagements pourraient faire baisser l’augmentation prévue des températures mondiales à 2,2 degrés Celsius, ce qui permet d’espérer que des mesures supplémentaires pourraient encore empêcher les effets les plus catastrophiques des changements climatiques. Cependant, les engagements pour atteindre zéro émission nette sont encore vagues, incomplets dans de nombreux cas et incompatibles avec la plupart des contributions CDN [contributions déterminées au niveau national] 2030. »
« Le changement climatique n’est plus un problème futur. C’est un problème actuel, a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « Pour avoir une chance de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 C, il faudra réduire de près de moitié les émissions de gaz à effet de serre en l’espace de huit ans : huit années pour élaborer les plans, mettre en place les politiques, les appliquer et, enfin, faire de ces réductions une réalité. L’horloge tourne à plein régime. »
Au 20 septembre, 120 pays, représentant un peu plus de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avaient communiqué des CDN nouveaux ou actualisés. En outre, trois membres du G20 ont annoncé d’autres nouvelles promesses d’atténuation pour 2030, indique le PNUE.
Le 26 octobre, l’OMM a publié un rapport concernant la situation en Asie, une région peuplée de 4,51 milliards de personnes (sur une population mondiale totale de 7,8 milliards) et représentant environ 30 % de la superficie totale de la terre. Le rapport de l’OMM sur « l’état du climat en Asie à l’horizon 2020 » donne un aperçu des effets des changements climatiques sur ce continent en ce qui concerne les températures océaniques, les précipitations, le recul des glaciers, la diminution de la glace de mer, l’élévation du niveau de la mer et les phénomènes météorologiques violents. Il examine les impacts socio-économiques au cours d’une année où la région était également aux prises avec la pandémie de COVID-19, ce qui a compliqué la gestion des catastrophes. Le rapport montre comment chaque partie de l’Asie a été touchée, des sommets de l’Himalaya aux zones côtières de faible altitude, des villes densément peuplées aux déserts et de l’Arctique aux mers d’Arabie.
Un communiqué de presse annonçant le rapport explique : « En 2020, les conséquences des conditions météorologiques extrêmes et des changements climatiques en Asie ont causé la mort de milliers de personnes, en ont déplacé des millions d’autres et ont coûté des centaines de milliards de dollars, tout en imposant un lourd tribut aux infrastructures et aux écosystèmes. Le développement durable est menacé, avec une insécurité alimentaire et hydrique, des risques sanitaires et une dégradation de l’environnement en hausse […]. »
Dans un communiqué de presse du 26 octobre, stand.earth rapporte que le mouvement de désinvestissement des combustibles fossiles a publié un rapport sur le nombre d’institutions qui se sont engagées à pratiquer une certaine forme de désinvestissement des combustibles fossiles. Les institutions comprennent des gouvernements, des institutions culturelles, des entreprises, des ONG, des établissements de santé, des fonds de pension, des organisations philanthropiques et confessionnelles et des établissements d’enseignement.
Si l’on tient compte des nouveaux engagements pris à Rio de Janeiro, Glasgow, Paris, Seattle, Aukland et Copenhague, ainsi que de 70 institutions confessionnelles, des institutions représentant 39 200 milliards de dollars d’actifs se sont engagées à désinvestir les combustibles fossiles sous une forme ou une autre. Cela représente un total de 1 485 institutions de 71 pays.
Stand.earth rapporte également que les étudiants activistes aux États-Unis poursuivent leurs campagnes pour que les procureurs généraux des États interviennent contre les violations de la loi qu’entraînent les investissements des entreprises de combustibles fossiles dans les universités américaines Johns Hopkins, l’Université du Nouveau-Mexique et l’Université Marquette, après un succès à l’Université Harvard plus tôt cette année.
Des actions ont lieu dans le monde entier avant
le sommet sur le climat pour exiger des mesures concrètes
Dans les jours qui précèdent la COP26, des actions ont lieu dans le monde entier. Elles mettent de l’avant les revendications des peuples qui exigent que des mesures immédiates soient prises afin de répondre à la crise climatique d’une manière qui favorise leur bien-être et celui de l’environnement naturel et social. D’autres actions sont prévues pendant les deux semaines du sommet. Vous trouverez ci-dessous des photos de certaines de ces actions.
Écosse
Angleterre



Pays de Galles
Espagne
France

Allemagne



Danemark

Suède

Suisse

Turquie

Kenya


Congo

Afrique du Sud

Bangladesh

Chine
Philippines

Australie


États-Unis



(Collective Break Free Suisse, Extinction Rebellion, H. Chow, A. Sarraoglu, G. Thunberg, 350 Pilipinas,, Yun Ye, the Bristol Activist, Cynthia W., Oil Gas Action Network, HS4CJ, Rise and Resist, Tomorrow Move, Fridays for Future, Audley B., Mark Richards, S. Doneck, E. Kowenje, M. Tshabalala)
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